Beur FM accusé d'être complice de l'islamisme par Marianne, la radio prend le parti de s'en moquer. La matinale du 22 mai a alors été rebaptisée "Djihad FM".
Avec Marianne, la liberté d’expression n'est acceptable que dans un sens : le leur. Dans le dernier numéro de l’hebdomadaire consacré aux « complices utiles de l’islamisme », l’émission « Les Zinformés », animé tous les soirs par Abdelkrim Branine sur Beur FM, est accusé de tenir des propos « en toute impunité » depuis deux ans, date de son lancement.
Pour illustrer sa démonstration, et alors que l’émission, rappelle-t-il pourtant, a lieu tous les soirs, le journaliste Vladimir De Gmeline ne reprend que quelques propos d'invités tenus les 2 et 3 avril. Parmi eux, ceux d’un invité, Salem Aïdoudi, adjoint au maire UDI de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) qui avait alors traité Charlie Hebdo de « rats d’égouts ». Une expression qu’il expliquait parce que les membres de la rédaction – aujourd’hui divisée par les millions d’euros amassés grâce aux dons - n’avait pas rendu une seule visite à la famille d’Ahmed Merabet, le policier tué le 7 janvier juste après l’attaque du siège du journal.
Pour illustrer sa démonstration, et alors que l’émission, rappelle-t-il pourtant, a lieu tous les soirs, le journaliste Vladimir De Gmeline ne reprend que quelques propos d'invités tenus les 2 et 3 avril. Parmi eux, ceux d’un invité, Salem Aïdoudi, adjoint au maire UDI de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) qui avait alors traité Charlie Hebdo de « rats d’égouts ». Une expression qu’il expliquait parce que les membres de la rédaction – aujourd’hui divisée par les millions d’euros amassés grâce aux dons - n’avait pas rendu une seule visite à la famille d’Ahmed Merabet, le policier tué le 7 janvier juste après l’attaque du siège du journal.
Des amalgames qui en disent long
Alors que « Les Zinfs » est bien une émission de débat à l’instar des « Grandes Gueules » sur RMC, Marianne l’affirme : les invités « se laisse(nt) parfois aller à de douteuses digressions qui en disent long sur la fracture idéologique qui s'est installée entre la République et certains de ses enfants ».
Le PDG de la radio Nacer Kettane a vivement réagi contre les accusations. « La liberté d’expression n’est pas à géométrie variable », a-t-il fait savoir dans un communiqué signé jeudi 21 mai. « Nous n’avons eu de cesse de dénoncer les amalgames et les confusions. Ce n’est pas pour les subir aujourd’hui à notre tour », conclut-il, en adressant ses « salutations républicaines ».
En parallèle, la réponse de Beur FM à Marianne ne s’est pas fait attendre : la matinale du vendredi 22 mai a été rebaptisée « Djihad FM » (vidéo plus bas) tandis que des photos moqueuses et des hashtags de soutien à la radio ont été lancés sur les réseaux sociaux. Les invités se sont succédé le soir même lors des « Zinf » pour marquer leur soutien à la radio.
« Toutes mes félicitations enfin, Marianne, pour cet exploit qui entrera dans l’histoire, qui consiste à consacrer 24 pages aux "complices de l’islamisme" sans jamais prendre le temps de définir ce que tu nommes "islamisme" », écrit Julien Salingue sur son blog. « Tu as ainsi repris à ton compte (…) la méthodologie bushienne de la non-définition du « terrorisme » qui partait du principe qu’il est plus facile de désigner un ennemi (et par extension des complices de cet ennemi) sans jamais le cerner et le définir : cela inquiète, cela flatte les préjugés, cela entretient les amalgames, le tout à peu de frais », dit le chercheur en sciences politiques, déjà invité par le passé aux « Zinformés ».
Plutôt que de revoir sa copie, Marianne, qui visait aussi dans son dossier les Indigènes de la République, persiste et signe dans ses accusations. Dans un édito paru vendredi 22 mai et intitulé « Les seg-menteurs », l’hebdomadaire estime que « le débat entre "Marianne" et Beur FM est celui-ci : quand nous voyons des citoyens partout, eux ne veulent voir que des communautés dressées les unes contre les autres... ». Non Marianne, le débat soulevé est celui de l'acceptation du pluralisme des opinions dans une République riche de parcours et d'expériences, bonnes comme mauvaises. Le journal, en accusant faussement ses détracteurs d'être des « complices » ou des « idiots utiles » de « l'islamisme », a de nouveau montré ses limites de ce qu'elle admet du pluralisme.
Le PDG de la radio Nacer Kettane a vivement réagi contre les accusations. « La liberté d’expression n’est pas à géométrie variable », a-t-il fait savoir dans un communiqué signé jeudi 21 mai. « Nous n’avons eu de cesse de dénoncer les amalgames et les confusions. Ce n’est pas pour les subir aujourd’hui à notre tour », conclut-il, en adressant ses « salutations républicaines ».
En parallèle, la réponse de Beur FM à Marianne ne s’est pas fait attendre : la matinale du vendredi 22 mai a été rebaptisée « Djihad FM » (vidéo plus bas) tandis que des photos moqueuses et des hashtags de soutien à la radio ont été lancés sur les réseaux sociaux. Les invités se sont succédé le soir même lors des « Zinf » pour marquer leur soutien à la radio.
« Toutes mes félicitations enfin, Marianne, pour cet exploit qui entrera dans l’histoire, qui consiste à consacrer 24 pages aux "complices de l’islamisme" sans jamais prendre le temps de définir ce que tu nommes "islamisme" », écrit Julien Salingue sur son blog. « Tu as ainsi repris à ton compte (…) la méthodologie bushienne de la non-définition du « terrorisme » qui partait du principe qu’il est plus facile de désigner un ennemi (et par extension des complices de cet ennemi) sans jamais le cerner et le définir : cela inquiète, cela flatte les préjugés, cela entretient les amalgames, le tout à peu de frais », dit le chercheur en sciences politiques, déjà invité par le passé aux « Zinformés ».
Plutôt que de revoir sa copie, Marianne, qui visait aussi dans son dossier les Indigènes de la République, persiste et signe dans ses accusations. Dans un édito paru vendredi 22 mai et intitulé « Les seg-menteurs », l’hebdomadaire estime que « le débat entre "Marianne" et Beur FM est celui-ci : quand nous voyons des citoyens partout, eux ne veulent voir que des communautés dressées les unes contre les autres... ». Non Marianne, le débat soulevé est celui de l'acceptation du pluralisme des opinions dans une République riche de parcours et d'expériences, bonnes comme mauvaises. Le journal, en accusant faussement ses détracteurs d'être des « complices » ou des « idiots utiles » de « l'islamisme », a de nouveau montré ses limites de ce qu'elle admet du pluralisme.