Sur le vif
La ferveur dont font preuve les musulmans pour la nuit du Destin (Laylat ul-Qadr) n’a pas d’équivalent. La communauté musulmane, hommes et femmes, petits et grands, personnes âgées et plus jeunes, se préparent à vivre dans la dévotion cette nuit bénie dès le 20e jour du jeûne de Ramadan .
Consacrée à la prière, à la récitation du Coran et aux invocations, Laylat ul-Qadr se vit en communauté à la Mosquée et nombreux sont ceux qui après la prière du soir (salat ul-‘isha) demeurent à la mosquée jusqu’au lever du soleil après avoir accompli l’office du sobh avec l’imam.
Les musulmans les plus pieux consacrent aussi quelques jours de retraite (i’tikâf) à la mosquée les derniers jours du mois de Ramadan, imitant ainsi le Prophète de l’islam. Celui-ci, en effet, selon la Sunna « pratiquait en s’efforçant assidûment dans l’adoration pendant les dix derniers jours de Ramadan comme il ne l’a jamais fait en tout autre temps ». Il s’agit pour les musulmans de suivre les pas du Prophète Muhammad, qui constitue l’exemple par excellence selon les termes même du Coran (« uswatun hassana »), un noble guide.
La quête de l’amour de Dieu passe par l’amour de Muhammad, Sceau de la prophétie (1) : le meilleur gage d’amour de la créature pour son Créateur est de se conformer aux enseignements du Messager d’Allah.
Cette nuit de grands mérites et de bénédictions, que Dieu a décrite dans le Coran comme étant « meilleure que mille mois », constitue un jalon central de l’historiographie islamique et rythme le calendrier cultuel de la communauté (2).
Les exhortations renouvelées de l’imam, durant cette nuit (mais en fait dès l’entrée de la dernière décade de Ramadan), insistent sur la rémission des péchés et la quête du pardon divin : celui-ci n’aura de cesse de répéter la célèbre formule prophétique : « Qui veille en prière la nuit d’Al-Qadr avec une foi sincère et en cherchant la récompense, tous ses péchés passés lui seront pardonnés » (hadith sahih – authentique – rapporté par Bukhari et Muslim).
L’absolution des péchés est le but premier recherché par tout musulman lors de cette Nuit bénie. L’une des meilleures invocations (du’â) durant la nuit du Destin est celle que le Prophète a recommandé à son épouse ‘Aisha : « Ô Allâh, Tu es celui qui pardonne, et Tu aimes le pardon, aussi pardonne-moi. » (3) (hadith sahih rapporté par Tirmidhî).
En outre, la nuit du Destin est aussi l’occasion de célébrer la « descente » du Saint Coran dans l’âme de Muhammad pour qu’il soit communiqué aux hommes.
C’est une nuit festive pendant laquelle les mosquées sont illuminées et il n’est pas rare d’y voir des musulmans pieux veiller toute la nuit et psalmodier le Coran dans son intégralité : en se faisant, on honore le Livre sacré, synonyme par excellence de guidance ; sa méditation, son apprentissage et sa traduction en actes courants dans sa vie personnelle demeurent une noble finalité pour tout croyant pieux.
Cet article est issu de Philippe Haddad, Nicolas Senèze et Kamel Meziti, Les Fêtes de Dieu, Yahweh, Allah (Éd. Bayard, 2011).
* Kamel Meziti, historien, est secrétaire général du Groupe de recherche islamo-chrétien (GRIC), ancien directeur du culte musulman de la Marine.
Notes 1. « Dis : "Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera..." » (Coran, s. 3, v. 31).
2. La Tradition musulmane (Sunna) a établi que le culte voué à cette nuit équivaut à 83 années et 4 mois d’adoration (‘ibadat).
3. ’Âisha dit : « J’ai dit : “Ô Messager d’Allâh, si je savais qu’elle était la nuit de Laylat ul-Qadr, que devrais-je dire en cette nuit ?” – Et le Prophète de répondre : “Dis : “Allâhumma innaka ‘afou-oun tuhibou al-’afwa fâ ‘fou ‘ana”. »
Consacrée à la prière, à la récitation du Coran et aux invocations, Laylat ul-Qadr se vit en communauté à la Mosquée et nombreux sont ceux qui après la prière du soir (salat ul-‘isha) demeurent à la mosquée jusqu’au lever du soleil après avoir accompli l’office du sobh avec l’imam.
Les musulmans les plus pieux consacrent aussi quelques jours de retraite (i’tikâf) à la mosquée les derniers jours du mois de Ramadan, imitant ainsi le Prophète de l’islam. Celui-ci, en effet, selon la Sunna « pratiquait en s’efforçant assidûment dans l’adoration pendant les dix derniers jours de Ramadan comme il ne l’a jamais fait en tout autre temps ». Il s’agit pour les musulmans de suivre les pas du Prophète Muhammad, qui constitue l’exemple par excellence selon les termes même du Coran (« uswatun hassana »), un noble guide.
La quête de l’amour de Dieu passe par l’amour de Muhammad, Sceau de la prophétie (1) : le meilleur gage d’amour de la créature pour son Créateur est de se conformer aux enseignements du Messager d’Allah.
Cette nuit de grands mérites et de bénédictions, que Dieu a décrite dans le Coran comme étant « meilleure que mille mois », constitue un jalon central de l’historiographie islamique et rythme le calendrier cultuel de la communauté (2).
Les exhortations renouvelées de l’imam, durant cette nuit (mais en fait dès l’entrée de la dernière décade de Ramadan), insistent sur la rémission des péchés et la quête du pardon divin : celui-ci n’aura de cesse de répéter la célèbre formule prophétique : « Qui veille en prière la nuit d’Al-Qadr avec une foi sincère et en cherchant la récompense, tous ses péchés passés lui seront pardonnés » (hadith sahih – authentique – rapporté par Bukhari et Muslim).
L’absolution des péchés est le but premier recherché par tout musulman lors de cette Nuit bénie. L’une des meilleures invocations (du’â) durant la nuit du Destin est celle que le Prophète a recommandé à son épouse ‘Aisha : « Ô Allâh, Tu es celui qui pardonne, et Tu aimes le pardon, aussi pardonne-moi. » (3) (hadith sahih rapporté par Tirmidhî).
En outre, la nuit du Destin est aussi l’occasion de célébrer la « descente » du Saint Coran dans l’âme de Muhammad pour qu’il soit communiqué aux hommes.
C’est une nuit festive pendant laquelle les mosquées sont illuminées et il n’est pas rare d’y voir des musulmans pieux veiller toute la nuit et psalmodier le Coran dans son intégralité : en se faisant, on honore le Livre sacré, synonyme par excellence de guidance ; sa méditation, son apprentissage et sa traduction en actes courants dans sa vie personnelle demeurent une noble finalité pour tout croyant pieux.
Cet article est issu de Philippe Haddad, Nicolas Senèze et Kamel Meziti, Les Fêtes de Dieu, Yahweh, Allah (Éd. Bayard, 2011).
* Kamel Meziti, historien, est secrétaire général du Groupe de recherche islamo-chrétien (GRIC), ancien directeur du culte musulman de la Marine.
Notes 1. « Dis : "Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera..." » (Coran, s. 3, v. 31).
2. La Tradition musulmane (Sunna) a établi que le culte voué à cette nuit équivaut à 83 années et 4 mois d’adoration (‘ibadat).
3. ’Âisha dit : « J’ai dit : “Ô Messager d’Allâh, si je savais qu’elle était la nuit de Laylat ul-Qadr, que devrais-je dire en cette nuit ?” – Et le Prophète de répondre : “Dis : “Allâhumma innaka ‘afou-oun tuhibou al-’afwa fâ ‘fou ‘ana”. »
Qui sommes-nous ?
