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Sur le vif

Les mers d’Asie plus meurtrières que la Méditerranée pour les réfugiés

Rédigé par La Rédaction | Mercredi 24 Février 2016 à 08:00

           


Les mers d’Asie plus meurtrières que la Méditerranée pour les réfugiés
La mer Méditerranée n’est pas la plus mortelle des chemins empruntés par les réfugiés et demandeurs d'asile. Les routes maritimes d'Asie du Sud-Est ont été trois fois plus mortelles pour eux que la mer Méditerranée en 2015, a fait savoir le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) dans un nouveau rapport publié mardi 23 février.

Selon le rapport « Mouvements maritimes mixtes en Asie du Sud-Est » qui comptabilise le nombre de personnes qui ont traversé l’océan Indien, 33 600 réfugiés et migrants de diverses nationalités ont tenté la traversée sur des bateaux de passeurs dans la région l'an dernier, dont près de 33 000 dans la baie du Bengale et la mer d'Andaman.

Le nombre de départs dans le golfe du Bengale en 2015 était à peine supérieur à la moitié du nombre de départ de l'année précédente, une diminution sans doute « attribuée à un certain nombre de facteurs, y compris la découverte de fosses communes le long de la frontière terrestre entre la Thaïlande et la Malaisie, contenant les restes de plus de 200 personnes qui seraient arrivées précédemment, la répression des autorités gouvernementales contre les réseaux de passeurs et le contrôle des points de départ et d'arrivée traditionnels », selon Andreas Needham, une porte-parole de l’UNHCR.

Ces différents facteurs, selon le rapport, ont incité les passeurs à abandonner leurs passagers en pleine mer, pour beaucoup des Rohingyas, marqués par une nouvelle année meurtrière.

Si le nombre de départs a baissé, ce n’est pas le cas du taux de décès des passagers en 2015. « Près de 370 personnes seraient mortes dans le golfe du Bengale et la mer d'Andaman, non pas par noyade, mais suite aux mauvais traitements des passeurs, qui ont abusé et tué des passagers en toute impunité », signale-t-on.

L’UNHCR rappelle l’urgence pour les Etats de la région de « prendre des mesures concrètes afin de coordonner les procédures de sauvetage en mer, mettre à disposition des lieux de débarquement des passagers en toute sécurité et accueillir ces derniers de manière appropriée ». L'agence prône aussi « la mise en œuvre de voies migratoires sûres et légales, telles que les migrations de travail et les programmes de regroupement familial, notamment pour les Rohingyas déjà présents dans les pays d'accueil ».

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