Le délit de double langage
De salles de conférences en mosquées, depuis une dizaine d’années, Tariq Ramadan sillonne les « banlieues ». Mu par une énergie surprenante, à chaque sortie il mobilise. Tariq ne parle qu’à « guichets fermés ». On vient de loin pour l’écouter. On vient en groupe pour le voir aussi. Pouvoir dire que l’on y était. Que l’on a vu le phénomène. Car, nous pouvons le dire, Tariq Ramadan est un phénomène. Un phénomène à faire pâlir les hommes politiques boycottés par la jeunesse et les organisateurs de spectacles friands de foules.
Débout sur l’estrade, dans un amphi d’université, assis à même le sol, sur un tapis de mosquée, il est égal à lui-même : serein, imperturbable. Il est partout à son aise. Son verbe est propre et approprié. Paroles simples, idées fortes qui coulent fluides, intarissables. Partout où il prend la parole, Tariq est une voix écoutée. Un peu trop écoutée avait jugé M. Pasqua alors ministre de l’intérieur. Tariq fut donc, un temps, il n’y a pas si longtemps, interdit de séjour en France.
A mi-chemin entre la démonstration universitaire et le sermon de prédicateur, le discours de Tariq Ramadan s’appuie sur l’intellect pour frapper le cœur.
Capable de citer le Coran et le Hadith, capable de citer Nietzsche et Hegel, le philosophe musulman vogue sur les deux fleuves sans changer de barque. De là vient justement le premier délit qu’on lui connaît.
Sous le vocable algébrique de « double langage », l’on reproche à Tariq sa rhétorique à géométrie variable. Public de masjid (mosquée) ou public de fac, l’homme sait trouver le mot juste. Il parle aux gens « selon leur entendement ». Devant les cours de justice, dans les colonnes des journaux, il est cité et maint fois accusé de ce délit fort bien fortuit : Le délit d’éloquence.
Débout sur l’estrade, dans un amphi d’université, assis à même le sol, sur un tapis de mosquée, il est égal à lui-même : serein, imperturbable. Il est partout à son aise. Son verbe est propre et approprié. Paroles simples, idées fortes qui coulent fluides, intarissables. Partout où il prend la parole, Tariq est une voix écoutée. Un peu trop écoutée avait jugé M. Pasqua alors ministre de l’intérieur. Tariq fut donc, un temps, il n’y a pas si longtemps, interdit de séjour en France.
A mi-chemin entre la démonstration universitaire et le sermon de prédicateur, le discours de Tariq Ramadan s’appuie sur l’intellect pour frapper le cœur.
Capable de citer le Coran et le Hadith, capable de citer Nietzsche et Hegel, le philosophe musulman vogue sur les deux fleuves sans changer de barque. De là vient justement le premier délit qu’on lui connaît.
Sous le vocable algébrique de « double langage », l’on reproche à Tariq sa rhétorique à géométrie variable. Public de masjid (mosquée) ou public de fac, l’homme sait trouver le mot juste. Il parle aux gens « selon leur entendement ». Devant les cours de justice, dans les colonnes des journaux, il est cité et maint fois accusé de ce délit fort bien fortuit : Le délit d’éloquence.
Le délit de beau gosse
Pour les habitués du discours de la mosquée, Tariq est de la carrure des maîtres. Ces gens qui, comme frappés par une grâce certaine, sont porteurs d’un message d’enseignement. Tariq professe une vision du Monde. Et, dans le monde de Tariq, la foi en Dieu ne s’oppose pas à la foi en l’homme. En cela sa parole dérange. Y compris dans les mosquées. A commencer par les musulmans qui, au sein de la communauté, défendent une vision statique de l’islam.
Pour ceux-là et depuis de longues années, « le frère » Tariq est un « homme dangereux ». Il est aisé de les comprendre. Si certains acceptent de débattre avec lui, d’autres ont déjà tenté de le discréditer.
Il fut ainsi un temps où, dans l’arrière cour de certaines mosquées, la rumeur attribuait au jeune prédicateur montant, une proximité au-delà du tolérable dans sa relation à son public féminin. Ces bruits qui en auraient coulé plus d’un n’ont pas affecté l’activité de M. Ramadan. La rumeur a fini par se taire pour faire place à un délit nouveau : le délit de « beau gosse ». La scène est désormais classique et en amuse plus d’un : quand Tariq a fini de parler, les hijab quittent la salle. Et si mal lui prend de s’attarder dans les parages, un essaim de foulards le noie dans la minute qui suit ! « C’est un peu de sa faute, rouspète une consœur, il n’a qu’à se laisser pousser la barbe plus longue, il sera un peu moins séduisant…»
Non content de remplir les amphis et les mosquées, Tariq remplit aussi des pages. Sur la théologie qu’il a étudiée et qu’il enseigne, il a parfois écrit. Sur le débat social de la présence musulmane en Europe, il a aussi édité. En se positionnant contre la forme d’institutionnalisation de l’islam en France, ce citoyen suisse a flirté avec la politique française.
Une fois le processus abouti, il s’est adressé avec véhémence aux nouveaux élus pour leur rappeler leur devoir historique. Cette « politique de la chaise vide » a écarté Tariq du débat public sur l’islam en France. Sorti de scène par la petite porte, il a trouvé le moyen d’y revenir par la grande porte. Au passage, il collecte un délit de plus.
Pour ceux-là et depuis de longues années, « le frère » Tariq est un « homme dangereux ». Il est aisé de les comprendre. Si certains acceptent de débattre avec lui, d’autres ont déjà tenté de le discréditer.
Il fut ainsi un temps où, dans l’arrière cour de certaines mosquées, la rumeur attribuait au jeune prédicateur montant, une proximité au-delà du tolérable dans sa relation à son public féminin. Ces bruits qui en auraient coulé plus d’un n’ont pas affecté l’activité de M. Ramadan. La rumeur a fini par se taire pour faire place à un délit nouveau : le délit de « beau gosse ». La scène est désormais classique et en amuse plus d’un : quand Tariq a fini de parler, les hijab quittent la salle. Et si mal lui prend de s’attarder dans les parages, un essaim de foulards le noie dans la minute qui suit ! « C’est un peu de sa faute, rouspète une consœur, il n’a qu’à se laisser pousser la barbe plus longue, il sera un peu moins séduisant…»
Non content de remplir les amphis et les mosquées, Tariq remplit aussi des pages. Sur la théologie qu’il a étudiée et qu’il enseigne, il a parfois écrit. Sur le débat social de la présence musulmane en Europe, il a aussi édité. En se positionnant contre la forme d’institutionnalisation de l’islam en France, ce citoyen suisse a flirté avec la politique française.
Une fois le processus abouti, il s’est adressé avec véhémence aux nouveaux élus pour leur rappeler leur devoir historique. Cette « politique de la chaise vide » a écarté Tariq du débat public sur l’islam en France. Sorti de scène par la petite porte, il a trouvé le moyen d’y revenir par la grande porte. Au passage, il collecte un délit de plus.
Le délit d’antisémitisme
Dans un article très controversé qu’il adresse au quotidien Le Monde, Tariq Ramadan nomme des intellectuels médiatiques français dont les analyses sont trop partisanes dans le conflit israélo-palestinien. Il se trouve que Tariq a raison et chacun le sait. Car nul n’a souvenir d’avoir jamais entendu ou lu ces intellectuels universalistes médiatiques français condamner la politique répressive des gouvernements israéliens.
Seulement, Tariq Ramadan écrit que ces intellectuels français sont juifs ou proches de la communauté juive. Ce qui, par ailleurs, est la stricte vérité observable de tous. Mais motus, bouche cousue… Il y a des choses qu’il ne faut pas dire en France. Surtout lorsque l’on est musulman. Le Monde refuse de publier le papier. Oumma l’accueille avec bienveillance. La diffusion de l’article met le feu aux poudres. Les contre-attaques ne se comptent plus. Tariq Ramadan que l’on avait un peu oublié revient de plus bel au devant d’une nouvelle scène : la scène politique. Il y est accusé d’antisémitisme. Bien entendu, il s’en défend et invite ses interlocuteurs à débattre du fond de son article. Il n’en sera rien. L’on comprend ainsi que Tariq s’est trompé de scène. Il n’est pas sur la scène intellectuelle où il se croyait. Mais le mal est fait.
Plus que le délit de « double langage », plus que le délit de « beau gosse », le délit d’antisémitisme s’est toujours avéré fatal en France. L’on se souvient que le philosophe Roger Garaudy, après sa conversion à l’Islam, en a fait les frais. Pour avoir osé bousculer certaines idées sur la question juive, il fut classé « antisémite/révisionniste ». Dans sa mort médiatique subite, Roger Garaudy entraîna son fidèle ami l’Abbé Pierre. Pourtant, à la manière d’un miraculé, Tariq survit à l’attaque. Au contraire de Roger Garaudy qui n’avait qu’une assise intellectuelle, Tariq possède non seulement une argumentation intellectuelle mais une solide assise populaire et communautaire. Mais, depuis ce « malheureux papier » sur Oumma, il est sous les tirs nourris et croisés d’associations sionistes françaises et du Parti socialiste.
Le PS orchestrera une campagne de dénigrement en vue de l’exclure du second Forum social européen. La campagne échouera. Mieux, Tariq saura s’allier le FSE et élargir le cercle de ses amis.
C’est alors que la presse de grande diffusion sort le « grand jeu ». Le quotidien Le Parisien consacre sa une à Tariq Ramadan. Mais qui est donc Tariq Ramadan ?, s’interroge-t-il dans son édition du vendredi 14 novembre. Puis il monte un dossier où il verse dans un style peu honorable pour la profession : le journalisme d’intoxication. Le dossier en dit plus sur les intentions du journal que sur le sujet traité. De quoi se demander ce que l’on veut faire à cet intellectuel. Un homme seul, sans support médiatique, sans appareil politique, sans ambitions économiques, sans projet autre que la promotion de ses points de vues d’universitaire.
Seulement, Tariq Ramadan écrit que ces intellectuels français sont juifs ou proches de la communauté juive. Ce qui, par ailleurs, est la stricte vérité observable de tous. Mais motus, bouche cousue… Il y a des choses qu’il ne faut pas dire en France. Surtout lorsque l’on est musulman. Le Monde refuse de publier le papier. Oumma l’accueille avec bienveillance. La diffusion de l’article met le feu aux poudres. Les contre-attaques ne se comptent plus. Tariq Ramadan que l’on avait un peu oublié revient de plus bel au devant d’une nouvelle scène : la scène politique. Il y est accusé d’antisémitisme. Bien entendu, il s’en défend et invite ses interlocuteurs à débattre du fond de son article. Il n’en sera rien. L’on comprend ainsi que Tariq s’est trompé de scène. Il n’est pas sur la scène intellectuelle où il se croyait. Mais le mal est fait.
Plus que le délit de « double langage », plus que le délit de « beau gosse », le délit d’antisémitisme s’est toujours avéré fatal en France. L’on se souvient que le philosophe Roger Garaudy, après sa conversion à l’Islam, en a fait les frais. Pour avoir osé bousculer certaines idées sur la question juive, il fut classé « antisémite/révisionniste ». Dans sa mort médiatique subite, Roger Garaudy entraîna son fidèle ami l’Abbé Pierre. Pourtant, à la manière d’un miraculé, Tariq survit à l’attaque. Au contraire de Roger Garaudy qui n’avait qu’une assise intellectuelle, Tariq possède non seulement une argumentation intellectuelle mais une solide assise populaire et communautaire. Mais, depuis ce « malheureux papier » sur Oumma, il est sous les tirs nourris et croisés d’associations sionistes françaises et du Parti socialiste.
Le PS orchestrera une campagne de dénigrement en vue de l’exclure du second Forum social européen. La campagne échouera. Mieux, Tariq saura s’allier le FSE et élargir le cercle de ses amis.
C’est alors que la presse de grande diffusion sort le « grand jeu ». Le quotidien Le Parisien consacre sa une à Tariq Ramadan. Mais qui est donc Tariq Ramadan ?, s’interroge-t-il dans son édition du vendredi 14 novembre. Puis il monte un dossier où il verse dans un style peu honorable pour la profession : le journalisme d’intoxication. Le dossier en dit plus sur les intentions du journal que sur le sujet traité. De quoi se demander ce que l’on veut faire à cet intellectuel. Un homme seul, sans support médiatique, sans appareil politique, sans ambitions économiques, sans projet autre que la promotion de ses points de vues d’universitaire.
Le délit de dispersion
C’est aux forceps que le quotidien essaye de tisser des affiliations terroristes au leader musulman. Les articles sont illustrés de photos où Tariq apparaît la bouche grande ouverte, la mine cruelle, le poing fermé à la manière d’un forcené écervelé. En découvrant de telles intentions affirmées et affinées, nous nous demandons désormais ce que M. Ramadan recherche dans l’arène politique en confrontant Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur. Car, à vouloir lutter à la fois sur le front philosophique, sur le front social et sur le front politique, l’on est tenté de l’accuser d’un autre type de délit : le délit de dispersion.
Et, selon la logique classique des stratèges du dénigrement, Tariq n’est pas au bout de ses peines. Après l’avoir attaqué sous la ceinture, sans succès ; après l’avoir attaqué dans ses idées mais en vain et après avoir échoué à le couper de ses amis, l’on s’attend prochainement à le voir attaqué dans ses biens et ses possessions. Et il y a de quoi s’inquiéter pour son intégrité physique. L’on s’interroge donc sur le sens de son combat politique. En tant que penseur et enseignant spirituel reconnu, ne gagnerait-il pas à passer son chemin loin de certains types d’aboiements ? Il n’y perdrait rien et la jeunesse musulmane montante d’Europe y gagnerait certainement beaucoup.
Et, selon la logique classique des stratèges du dénigrement, Tariq n’est pas au bout de ses peines. Après l’avoir attaqué sous la ceinture, sans succès ; après l’avoir attaqué dans ses idées mais en vain et après avoir échoué à le couper de ses amis, l’on s’attend prochainement à le voir attaqué dans ses biens et ses possessions. Et il y a de quoi s’inquiéter pour son intégrité physique. L’on s’interroge donc sur le sens de son combat politique. En tant que penseur et enseignant spirituel reconnu, ne gagnerait-il pas à passer son chemin loin de certains types d’aboiements ? Il n’y perdrait rien et la jeunesse musulmane montante d’Europe y gagnerait certainement beaucoup.
Cocktail de divers autres délits
Devant cette adversité organisée, Tariq a renoué certaines vieilles amitiés. Après des années de mésentente avec l’Union des organisations islamiques en France, le prédicateur a scellé la réconciliation ce samedi 15 novembre par une conférence à la mosquée du siège de l’UOIF à La Courneuve (93).
L’UOIF est une formation monstre aux tentacules multiples et voraces. Organisée en fédération, elle a la fâcheuse tendance à vouloir phagocyter toute dynamique constructive au sein de la communauté musulmane en France. Or, Tariq est un électron libre qui fait le tour du monde, chaque année, de cycles de conférences en séminaires. Cette incompatibilité de fait entre Tariq et l’UOIF s’était installée en conflit larvé jamais déclaré. Tariq Ramadan avait par exemple boudé les deux derniers congrès annuels de l’UOIF au Bourget. Or ces congrès annuels du Bourget sont devenus des rendez-vous où se retrouvent toutes les forces vives de l’Islam en France.
Interrogé sur l’absence de Tariq, le président de l’UOIF nous avait répondu en avril dernier : « Le frère Tariq ne vient pas, parce que nous ne l’avons pas invité. » De quoi penser que Tariq était frappé d’un « délit d’autonomie ». Ces distensions de terrain, entre militants de la même cause n’affectaient pourtant pas leurs convergences de points de vues sur des questions importantes. Depuis ce samedi, ces désaccords ont été sinon aplanis mais écartés.
Une heure durant, dans l’enceinte de la Mosquée de l’Union, Tariq a tenu en haleine quatre milliers d’auditeurs sur le thème de « la pudeur ». Pudeur spirituelle, pudeur intellectuelle et pudeur physique où il égratigne au passage, et seulement au passage, la « question du foulard ». Ce soir-là, comme bien souvent dans ses rencontres, Tariq s’est rendu coupable d’un autre délit que d’aucun ose indirectement lui reprocher : le délit de pertinence intellectuelle.
Petit-fils de Hassan al-Banna, leader historique devenu un mythe moderne puisque fondateur des Frères musulmans d’Egypte, Tariq Ramadan est souvent accusé de « délit de naissance ». Il est régulièrement et insidieusement associé à Hani Ramadan, son frère aîné, dont les propos sont souvent jugés rigides.
C’est alors que Tariq est aussi accusé de « délit de fraternité ». Il a beau s’expliquer aux journalistes qui lui reprochent les prises de positions tranchées de son aîné : « Avec mon frère, cela fait vingt ans qu’il y a débat », répète-t-il. Mais il n’y a rien à y faire. La question revient toujours... Einstein l’a dit : mieux vaut briser un atome, les préjugés ont la peau trop dure.
L’UOIF est une formation monstre aux tentacules multiples et voraces. Organisée en fédération, elle a la fâcheuse tendance à vouloir phagocyter toute dynamique constructive au sein de la communauté musulmane en France. Or, Tariq est un électron libre qui fait le tour du monde, chaque année, de cycles de conférences en séminaires. Cette incompatibilité de fait entre Tariq et l’UOIF s’était installée en conflit larvé jamais déclaré. Tariq Ramadan avait par exemple boudé les deux derniers congrès annuels de l’UOIF au Bourget. Or ces congrès annuels du Bourget sont devenus des rendez-vous où se retrouvent toutes les forces vives de l’Islam en France.
Interrogé sur l’absence de Tariq, le président de l’UOIF nous avait répondu en avril dernier : « Le frère Tariq ne vient pas, parce que nous ne l’avons pas invité. » De quoi penser que Tariq était frappé d’un « délit d’autonomie ». Ces distensions de terrain, entre militants de la même cause n’affectaient pourtant pas leurs convergences de points de vues sur des questions importantes. Depuis ce samedi, ces désaccords ont été sinon aplanis mais écartés.
Une heure durant, dans l’enceinte de la Mosquée de l’Union, Tariq a tenu en haleine quatre milliers d’auditeurs sur le thème de « la pudeur ». Pudeur spirituelle, pudeur intellectuelle et pudeur physique où il égratigne au passage, et seulement au passage, la « question du foulard ». Ce soir-là, comme bien souvent dans ses rencontres, Tariq s’est rendu coupable d’un autre délit que d’aucun ose indirectement lui reprocher : le délit de pertinence intellectuelle.
Petit-fils de Hassan al-Banna, leader historique devenu un mythe moderne puisque fondateur des Frères musulmans d’Egypte, Tariq Ramadan est souvent accusé de « délit de naissance ». Il est régulièrement et insidieusement associé à Hani Ramadan, son frère aîné, dont les propos sont souvent jugés rigides.
C’est alors que Tariq est aussi accusé de « délit de fraternité ». Il a beau s’expliquer aux journalistes qui lui reprochent les prises de positions tranchées de son aîné : « Avec mon frère, cela fait vingt ans qu’il y a débat », répète-t-il. Mais il n’y a rien à y faire. La question revient toujours... Einstein l’a dit : mieux vaut briser un atome, les préjugés ont la peau trop dure.