Sommes-nous à la croisée des chemins ? Tout y laisse à penser.
Les derniers événements à Ajaccio nous rappellent les heures les plus sombres de notre Histoire.
En l'espace de quelques heures, l'hystérie collective a repris ses droits. Rappelons les faits, ils sont simples. Un groupe d'une manifestation regroupant quelques centaines de personnes attaquent et saccagent ce qu'il y a de plus sacré pour des millions d'autres personnes pour « punir » une dizaine de voyous. S'ensuivent deux jours de siège pour une population prise en otage entre les tours de sa cité, cité que leurs parents ont peut-être construite.
Tout cela, soit dit en passant, alors que la France est en état d'urgence à la suite de drames que nous avons vécus. Les événements auraient pu (et auraient dû) passer inaperçus s'ils ne venaient s'ajouter à une longue liste de « faits » qui pourraient nous faire craindre le pire.
Difficile en effet de ne pas établir de liens entre ces tristes « débordements », comme s'obstinent à les qualifier des journalistes des grands médias nationaux, et les derniers résultats électoraux qui voient les partis populistes qui prônent l'exclusion et le repli sur soi opérer une nette percée (dans la lignée des dernières élections d'ailleurs).
Difficile de ne pas repenser à toutes les postures politiques qui, depuis quelques années maintenant, s'acharnent à attiser les peurs et à alimenter le rejet. Toutes ces personnalités, chefs de parti ou de gouvernement, députés, sénateurs ou simples élus, qui se sont spécialisés dans la petite phrase, le dénigrement répété ou les attaques en règle, dans le seul but d'espérer engranger quelques followers supplémentaires.
Difficile également de ne pas évoquer les multiples polémiques stériles survenues ces dernières années pour éviter de traiter des priorités qui préoccupent réellement les Français. Ces repas de substitution à l'école, cette fixation, voire obstination, sur le foulard islamique, ce débat sur l'identité nationale, ces anathèmes jetés sur nombre d'organisations à connotation musulmane, ou tant d'espaces d'expression inespérés pour les promoteurs de racisme et de xénophobie.
La liste est encore longue. Et elle ne saurait être exhaustive tant le terrain est fertile.
Alors, oui, nous sommes sûrement à la croisée des chemins. Et la vague d'attentats qui a frappé la France en 2015 nous somme d'agir de toute urgence. L'action doit être nette, claire et efficace. Elle doit tracer la route, éclairer le chemin et fixer le cap. Le cap du choix, le cap du changement, le cap de l’espérance.
Les derniers événements à Ajaccio nous rappellent les heures les plus sombres de notre Histoire.
En l'espace de quelques heures, l'hystérie collective a repris ses droits. Rappelons les faits, ils sont simples. Un groupe d'une manifestation regroupant quelques centaines de personnes attaquent et saccagent ce qu'il y a de plus sacré pour des millions d'autres personnes pour « punir » une dizaine de voyous. S'ensuivent deux jours de siège pour une population prise en otage entre les tours de sa cité, cité que leurs parents ont peut-être construite.
Tout cela, soit dit en passant, alors que la France est en état d'urgence à la suite de drames que nous avons vécus. Les événements auraient pu (et auraient dû) passer inaperçus s'ils ne venaient s'ajouter à une longue liste de « faits » qui pourraient nous faire craindre le pire.
Difficile en effet de ne pas établir de liens entre ces tristes « débordements », comme s'obstinent à les qualifier des journalistes des grands médias nationaux, et les derniers résultats électoraux qui voient les partis populistes qui prônent l'exclusion et le repli sur soi opérer une nette percée (dans la lignée des dernières élections d'ailleurs).
Difficile de ne pas repenser à toutes les postures politiques qui, depuis quelques années maintenant, s'acharnent à attiser les peurs et à alimenter le rejet. Toutes ces personnalités, chefs de parti ou de gouvernement, députés, sénateurs ou simples élus, qui se sont spécialisés dans la petite phrase, le dénigrement répété ou les attaques en règle, dans le seul but d'espérer engranger quelques followers supplémentaires.
Difficile également de ne pas évoquer les multiples polémiques stériles survenues ces dernières années pour éviter de traiter des priorités qui préoccupent réellement les Français. Ces repas de substitution à l'école, cette fixation, voire obstination, sur le foulard islamique, ce débat sur l'identité nationale, ces anathèmes jetés sur nombre d'organisations à connotation musulmane, ou tant d'espaces d'expression inespérés pour les promoteurs de racisme et de xénophobie.
La liste est encore longue. Et elle ne saurait être exhaustive tant le terrain est fertile.
Alors, oui, nous sommes sûrement à la croisée des chemins. Et la vague d'attentats qui a frappé la France en 2015 nous somme d'agir de toute urgence. L'action doit être nette, claire et efficace. Elle doit tracer la route, éclairer le chemin et fixer le cap. Le cap du choix, le cap du changement, le cap de l’espérance.
Construire un autre monde
L'heure est venue de clarifier la position nationale vis-à-vis de ces millions de citoyens français de confession musulmane qui n'ont d'autre dessein que celui de vivre paisiblement dans leur pays et celui de leurs enfants. Si nous voulons que l'avenir soit meilleur, il ne pourra être question de poursuivre indéfiniment sur le dangereux chemin emprunté. Nous devons construire un autre monde.
Un monde où ces millions de citoyens cesseront d'être systématiquement montrés du doigt. Où ils ne seront plus convoqués pour s'excuser à chaque fois que des illuminés commettront des atrocités au nom d'une foi complètement dévoyée.
Un monde où ces mêmes millions de personnes ne feront plus les unes des journaux dans le seul but de vendre quelques exemplaires supplémentaires.
Un monde où les responsables politiques cesseront de fragmenter toujours un peu plus la société, et penseront plus à la prochaine génération qu'à la prochaine élection.
Un monde où les actes racistes et antireligieux ne connaîtront plus une évolution croissante année après année.
Un monde où les ouvrages et autres essais nauséabonds qui surfent sur les peurs ou qui plutôt qui les entretiennent quitteront la tête des ventes et ne seront plus qualifiés de best-sellers.
Un monde où les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité seront vécues plus qu'affichées. Où la laïcité, véritable trésor pour notre vivre-ensemble, ne sera plus travestie ni falsifiée à mauvais escient.
Un monde qui doit être le nôtre si nous nous en donnons les moyens. Il en va de l'avenir des futures générations. Alors, réveillons-nous. Peuple de France, réveille-toi ! Le monde a les yeux rivés sur toi, ne le déçois pas.
*****
Younes Yousfi est directeur adjoint et cofondateur du collège-lycée Ibn Khaldoun de Marseille.
Un monde où ces millions de citoyens cesseront d'être systématiquement montrés du doigt. Où ils ne seront plus convoqués pour s'excuser à chaque fois que des illuminés commettront des atrocités au nom d'une foi complètement dévoyée.
Un monde où ces mêmes millions de personnes ne feront plus les unes des journaux dans le seul but de vendre quelques exemplaires supplémentaires.
Un monde où les responsables politiques cesseront de fragmenter toujours un peu plus la société, et penseront plus à la prochaine génération qu'à la prochaine élection.
Un monde où les actes racistes et antireligieux ne connaîtront plus une évolution croissante année après année.
Un monde où les ouvrages et autres essais nauséabonds qui surfent sur les peurs ou qui plutôt qui les entretiennent quitteront la tête des ventes et ne seront plus qualifiés de best-sellers.
Un monde où les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité seront vécues plus qu'affichées. Où la laïcité, véritable trésor pour notre vivre-ensemble, ne sera plus travestie ni falsifiée à mauvais escient.
Un monde qui doit être le nôtre si nous nous en donnons les moyens. Il en va de l'avenir des futures générations. Alors, réveillons-nous. Peuple de France, réveille-toi ! Le monde a les yeux rivés sur toi, ne le déçois pas.
*****
Younes Yousfi est directeur adjoint et cofondateur du collège-lycée Ibn Khaldoun de Marseille.