« Les pauvres ne veulent pas travailler », « les pauvres font des enfants pour toucher les allocations », « les pauvres sont des pros de la fraude »... Les pauvres ont la vie dure, les préjugés à leur encontre aussi. Récemment qualifiée de « honte de la République » par François Hollande, la pauvreté concerne près de 14 % de la population française. En 2012, 8,5 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté (987 euros par mois) d’après l’Insee.
A l'occasion de la Journée mondiale du refus de la misère « célébrée » chaque année le 17 octobre, l'association de lutte contre la pauvreté ATD Quart Monde a voulu mesurer la diffusion des préjugés sur la pauvreté dans l'opinion publique française. Une série d'idées souvent entendues a été soumise à 1 055 personnes sur Internet, en leur demandant si elles leur paraissaient justes ou non. Résultat : 97 % des Français ont au moins un préjugé sur les pauvres et la pauvreté, et la moitié d'entre eux a au moins six idées reçues fausses sur ces questions.
A l'occasion de la Journée mondiale du refus de la misère « célébrée » chaque année le 17 octobre, l'association de lutte contre la pauvreté ATD Quart Monde a voulu mesurer la diffusion des préjugés sur la pauvreté dans l'opinion publique française. Une série d'idées souvent entendues a été soumise à 1 055 personnes sur Internet, en leur demandant si elles leur paraissaient justes ou non. Résultat : 97 % des Français ont au moins un préjugé sur les pauvres et la pauvreté, et la moitié d'entre eux a au moins six idées reçues fausses sur ces questions.
Double peine
Au rang des préjugés les plus répandus, ce sont ceux d'ordre économique qui occupent les premières places. Pour 7 Français sur 10, « il est facile d'obtenir des aides en France ». Près de deux tiers des sondés pensent que « les minimas sociaux découragent les gens de travailler ». Faux, assure ATD Quart Monde. Diverses études (Crédoc, 2002 ; Banque de France, 2009) ont montré que les pauvres veulent travailler ou qu'ils sont prêts à travailler « sans gain financier immédiat ».
Une autre idée est fortement ancrée dans les esprits : 65 % des Français pensent que « la lutte contre la pauvreté coûte cher aux classes moyennes ». En réalité, les sommes qu’elles donnent sont à peu près équivalentes à celles qui leur sont reversées, sous forme d’aides ou d’allocations.
Le préjugé selon lequel « les pauvres ne paient pas d'impôts » est présente chez 71 % des sondés, alors que les plus démunis en paient sous forme de taxes, telles la TVA, la principale, ou encore celle sur le tabac. En proportion de leurs revenus, ils en paient parfois plus que les plus aisés, selon l'association. Les pauvres seraient même « fiers de payer des impôts », assure Pierre-Yves Madignier, le président d’ATD Quart Monde.
Non seulement les personnes en situation de pauvreté ont les pires difficultés à vivre au quotidien, mais ces préjugés sont « un profond vecteur de malaise et de non-reconnaissance dans la société », explique-t-il. « Les préjugés créent des murs entre les personnes » derrière lesquels les pauvres « s'enferment parce qu'ils ont honte » et dont ils ont ensuite bien du mal à sortir.
Une autre idée est fortement ancrée dans les esprits : 65 % des Français pensent que « la lutte contre la pauvreté coûte cher aux classes moyennes ». En réalité, les sommes qu’elles donnent sont à peu près équivalentes à celles qui leur sont reversées, sous forme d’aides ou d’allocations.
Le préjugé selon lequel « les pauvres ne paient pas d'impôts » est présente chez 71 % des sondés, alors que les plus démunis en paient sous forme de taxes, telles la TVA, la principale, ou encore celle sur le tabac. En proportion de leurs revenus, ils en paient parfois plus que les plus aisés, selon l'association. Les pauvres seraient même « fiers de payer des impôts », assure Pierre-Yves Madignier, le président d’ATD Quart Monde.
Non seulement les personnes en situation de pauvreté ont les pires difficultés à vivre au quotidien, mais ces préjugés sont « un profond vecteur de malaise et de non-reconnaissance dans la société », explique-t-il. « Les préjugés créent des murs entre les personnes » derrière lesquels les pauvres « s'enferment parce qu'ils ont honte » et dont ils ont ensuite bien du mal à sortir.
Combattre les préjugés pour lutter contre la pauvreté
« L'opinion publique fait souvent l'amalgame entre différentes situations de pauvreté qui ne sont pas les mêmes » ou projettent leur propre expérience ou celle d'un de leurs proches sur celle des pauvres en général. Mais si certains des préjugés restent fortement ancrés, l’opinion des sondés peut évoluer. En moyenne, un tiers des personnes interrogées porteuses d'une idée fausse a été convaincu par un court argumentaire déconstruisant le cliché. Un résultat qui a « globalement assez surpris » ATD Quart Monde et qui a conforté l’idée que déconstruire les idées fausses n’est pas impossible.
L'association va plaider auprès du président de la République, du Premier ministre et des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat pour que « la discrimination pour précarité sociale » soit inscrite dans la loi. Une loi « éducative » pour contribuer à combattre les idées reçues. « Il n’est pas normal qu’un enfant puisse se faire traiter de "cassos" » (abréviation de cas social) « dans une cour de récréation » sans que la République condamne ce genre de paroles stigmatisantes. « Depuis une certaine nuit du 4 août (1789), nous sommes tous égaux en dignité », rappelle le président d’ATD Quart Monde.
Les préjugés sont à « la source de présomptions d'incapacité des pauvres (à travailler, à tenir un logement, etc.), causes de discriminations quotidiennes qui compromettent l'accès aux droits », explique-t-on également. Autrement dit, on suppose qu'ils ne sont pas à même d'assumer des responsabilités parce qu'ils sont pauvres. En ce sens, « combattre les préjugés, c’est combattre la pauvreté », estime Pierre-Yves Madignier.
L'association va plaider auprès du président de la République, du Premier ministre et des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat pour que « la discrimination pour précarité sociale » soit inscrite dans la loi. Une loi « éducative » pour contribuer à combattre les idées reçues. « Il n’est pas normal qu’un enfant puisse se faire traiter de "cassos" » (abréviation de cas social) « dans une cour de récréation » sans que la République condamne ce genre de paroles stigmatisantes. « Depuis une certaine nuit du 4 août (1789), nous sommes tous égaux en dignité », rappelle le président d’ATD Quart Monde.
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