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Points de vue

Les mythes de la propagande israélienne – Mythe n° 1 « Israël veut la paix »

Rédigé par Alain Gabon | Dimanche 3 Août 2014 à 06:00

           


La Palestine est devenue une prison à ciel ouvert, avec l'édification, illégale, du mur de la honte. Déjà 500 km construits sur les 700 km prévus dans le tracé initial lancé en 2002, qui annexent de fait une partie substantielle de la Cisjordanie à Israël. Ici, un checkpoint, à Bethlehem.
La Palestine est devenue une prison à ciel ouvert, avec l'édification, illégale, du mur de la honte. Déjà 500 km construits sur les 700 km prévus dans le tracé initial lancé en 2002, qui annexent de fait une partie substantielle de la Cisjordanie à Israël. Ici, un checkpoint, à Bethlehem.
À l’heure où Israël massacre à nouveau des populations civiles par milliers, y compris des familles entières, en hurlant « Autodéfense ! », sa machine propagandiste et ses menteurs professionnels (porte-paroles militaires, lobbies...) tentent à nouveau de nous faire oublier les causes profondes du conflit. Rappelons qu’Israël est bien l’occupant des Territoires palestiniens et non le contraire, et ce dans la violation du droit international et le mépris le plus total des règles minimales de la civilisation.

Il est donc utile de démonter, encore une fois, certains mythes israéliens lénifiants, quoique désormais seuls les naïfs, les mal-informés et les sionistes radicaux y croient encore ou, pour beaucoup, font semblant d’y croire.

Concentrons-nous sur quatre de ces grands mythes, le plus souvent réduites à de purs « éléments de langage » réifiés et récités robotiquement par les défenseurs de cet État-voyou.

Mythe n° 1 : « Israël veut la paix »

Faux. Israël ne veut pas la paix, il veut continuer à occuper et à coloniser en toute impunité, illégalement et par la force militaire (alliée à celle de ses 650 000 colons surarmés) autant de terres palestiniennes et aussi longtemps que la communauté internationale et les États-Unis en particulier le laisseront faire. Il veut également continuer à saboter la création d’un État palestinien qui aurait des droits équivalents aux siens.

Étant donné que ces deux objectifs sont strictement incompatibles avec la paix puisqu’ils nient et le droit international et les droits les plus fondamentaux des Palestiniens (droit à leurs terres, droit au retour, à un État souverain, à la sécurité physique, à la vie...), Israël ne veut pas sérieusement la paix.

Si Israël voulait véritablement une paix durable, il ferait les choses suivantes, seules capables d’amener la paix :

a. Il arrêterait immédiatement et sans conditions son entreprise de colonisation illégale et brutale ;
b. Il évacuerait tous les colons qu’il a illégalement installés sur des terres qui ne lui appartiennent pas et démantèlerait les colonies des Territoires occupés de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et du plateau du Golan ;

c. Il cesserait de se comporter en État hors-la-loi et, comme il se doit pour tout pays civilisé, se plierait au droit international plutôt que de le fouler de ses bottes, comme il le fait ouvertement depuis des décennies. La liste des résolutions majeures des Nations unies, y compris celles qui ont été votées par le Conseil de sécurité, violées en permanence par Israël prendrait des pages. On en consultera ici quelques-unes parmi les plus graves ;

d. Enfin, condition première de toute possibilité de paix, non seulement Israël accepterait la solution des deux États, mais y œuvrerait activement et positivement.

Or la meilleure preuve qu’Israël se moque de la paix est que sa politique est l’inverse exact de tout cela, en refusant ne serait-ce que la plus minimale des conditions d’une paix viable et durable, à savoir l’arrêt de la colonisation de terres palestiniennes censées constituer le futur territoire de cet État. Les chiffres mêmes du gouvernement israélien montrent que jamais le nombre de colons n’a diminué. Il n’a, au contraire, fait qu’augmenter, y compris après l’évacuation de Gaza en 2005, dans l’objectif bien compris de partitionner de plus en plus le futur territoire palestinien.

Banjamin Netanyahu vient tout récemment de tomber le masque. Lors de sa conférence de presse du 12 juillet, comme le rapporte Times of Israel, le Premier ministre a tout bonnement déclaré qu’il « refuserait à tout jamais un État palestinien souverain ». Le Huffington Post version anglaise souligne que Netanyahu, et à travers lui Israël, a finalement « cessé de faire semblant ».

Aujourd’hui même, des intellectuels israéliens de renom finissent, eux aussi, par admettre qu’« Israël ne veut pas la paix », titre d'une tribune percutante de Gideon Lévy, une des grandes consciences morales de ce pays.

Enfin, l’ex-président israélien Shimon Pérès en personne révèle, lui-même, dans une interview comment Banjamin Netanyahu a saboté les négociations de paix qu’il était en train de mener pendant trois ans avec le Palestinien Mahmoud Abbas, et ce au moment où un accord satisfaisant toutes les demandes d’Israël, y compris la reconnaissance du pays comme « État juif », était sur le point d’être conclu.

De fait, il n’y a plus qu’Israël pour s’opposer encore à la solution des deux États soutenue par la totalité des pays dans le monde, depuis les États-Unis et l’Union européenne jusqu’aux pays arabes, la Russie, la Chine et même le Vatican.

Combien de temps le monde supportera-t-il donc ainsi sans broncher de rester otage d’un minuscule État hors-la-loi et raciste, qui, de plus, ne sert plus aucun intérêt géostratégique pour quiconque ? Il est temps de ne plus céder au chantage de ceux qui dirigent ce pays et, au minimum, comme le propose le courageux Dominique de Villepin, de mettre Israël sous sanctions internationales, en commençant par un embargo sur les armes afin que ses dirigeants ne puissent plus tourner ses griffes contre des innocents palestiniens, ou d'autres.

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Alain Gabon, professeur des universités aux États-Unis, dirige le programme de français à Virginia Wesleyan College (université affiliée à l’Église méthodiste de John Wesley), où il est maître de conférences. Il est l’auteur de nombreuses présentations et articles sur la France contemporaine et la culture française.






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