Sur le vif
A Roanne, la solidarité avec les réfugiés se ferait sous condition. Le député-maire de cette ville de Loire Yves Nicolin (Les Républicains) s'est déclaré prêt à accueillir des réfugiés mais à « à la condition qu'ils soient des réfugiés chrétiens » et non musulmans par crainte de se retrouver avec des « terroristes déguisés », a-t-il déclaré dimanche 6 septembre sur France Bleu.
Pour l’édile, les réfugiés, pour la plupart syriens, qui prennent tous les risques pour fuir la guerre, pourraient être des terroristes, si jamais ils étaient musulmans… Une discrimination notoire qu'il défend sans rougir comme étant une « précaution ». Pour lui, la chrétienté représente « une garantie suffisante » pour avoir « l'absolue certitude » que les personnes accueillies ne soient pas de dangereux criminels. Il estime que les Kurdes, chiites ou encore yézidis, devront passer par des vérifications plus poussées, pour s'assurer que « ce sont bien des gens qui sont persécutés, que ce ne sont pas des réfugiés économiques ».
Une position à mille lieues de celle de son homologue LR, le maire de Saint-Etienne. La veille de la déclaration islamophobe, Gaël Perdriau avait lancé un appel pour l’accueil de « ceux qui tentent d'échapper à la guerre et à la mort ». « J'appelle au-delà de tout clivage, l'ensemble des responsables politiques locaux et nationaux à saisir sans crainte une situation qui n'oblige qu'à une seule décision: j'accueille », a lancé le maire de Saint-Etienne dans un long communiqué.
Si la proposition du président de la Commission européenne revoyant à la hausse le nombre de demandeurs d'asile à répartir dans l'UE est entérinée, la France devrait accueillir 27 000 réfugiés. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a adressé une lettre aux maires volontaires de France pour les inviter à une réunion de travail afin de concrétiser leurs propositions d'accueil des réfugiés.
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