Présentation de l'ouvrage par l'éditeur
Face au djihâdisme meurtrier, les consciences du monde musulman se sont indignées : « pas en mon nom », ont-elles crié pour refuser la confusion entre la barbarie de cet islamisme et la civilisation de l'Islam. Mais cette indignation est-elle suffisante ?
Ne faut-il pas aussi que le monde musulman se remette en question ? Qu'il se demande pourquoi le monstre terroriste a choisi de lui voler son visage plutôt qu'un autre ? Est-ce réellement un hasard si la barbarie a surgi cette fois-ci dans l'histoire humaine du côté d'un islam en proie à une crise profonde, ouverte depuis les Printemps arabes de 2011, et qui porte justement sur la place dans la société d'une religion que le djihâdisme voudrait totalitaire ?
Il fallait oser cette interpellation critique du monde musulman, qui prend ici la forme d'une Lettre ouverte au monde musulman écrite avec l'esprit critique du philosophe et le cœur d'un musulman attristé de voir sa culture si mal en point.
Il fallait l'oser aussi à cause d'une urgence : celle d'une discussion sans concession entre l'Islam et l'Occident, qui lui non plus n'est pas très au clair à ce sujet, sur ce que nous voulons considérer comme sacré ? Les droits de l'homme ou les droits de Dieu ? La liberté d'expression ou la soumission à la loi de Dieu ? C'est devenu, au niveau mondial, un débat crucial.
Pour l'heure, entre un Occident désenchanté et un Islam profondément divisé contre lui-même, rien ne suffit à créer sur le sujet un universel partagé... Et tout reste donc à faire !
Ne faut-il pas aussi que le monde musulman se remette en question ? Qu'il se demande pourquoi le monstre terroriste a choisi de lui voler son visage plutôt qu'un autre ? Est-ce réellement un hasard si la barbarie a surgi cette fois-ci dans l'histoire humaine du côté d'un islam en proie à une crise profonde, ouverte depuis les Printemps arabes de 2011, et qui porte justement sur la place dans la société d'une religion que le djihâdisme voudrait totalitaire ?
Il fallait oser cette interpellation critique du monde musulman, qui prend ici la forme d'une Lettre ouverte au monde musulman écrite avec l'esprit critique du philosophe et le cœur d'un musulman attristé de voir sa culture si mal en point.
Il fallait l'oser aussi à cause d'une urgence : celle d'une discussion sans concession entre l'Islam et l'Occident, qui lui non plus n'est pas très au clair à ce sujet, sur ce que nous voulons considérer comme sacré ? Les droits de l'homme ou les droits de Dieu ? La liberté d'expression ou la soumission à la loi de Dieu ? C'est devenu, au niveau mondial, un débat crucial.
Pour l'heure, entre un Occident désenchanté et un Islam profondément divisé contre lui-même, rien ne suffit à créer sur le sujet un universel partagé... Et tout reste donc à faire !
L’auteur
Abdennour Bidar, 44 ans, philosophe spécialiste des évolutions de l’islam contemporain, docteur en philosophie et agrégé, travaille depuis plusieurs années à partir de sa double culture occidentale et musulmane à une critique à double front de ces deux univers de civilisation, en s’interrogeant sur leurs impasses respectives et leurs défis communs.
Il est membre de l’Observatoire de la laïcité depuis 2013 et chargé de mission sur la pédagogie de la laïcité au ministère de l’Éducation nationale et au Haut Conseil à l’intégration.
Depuis janvier 2015, il a repris l’émission « Cultures d’islam » sur France Culture.
Il est membre de l’Observatoire de la laïcité depuis 2013 et chargé de mission sur la pédagogie de la laïcité au ministère de l’Éducation nationale et au Haut Conseil à l’intégration.
Depuis janvier 2015, il a repris l’émission « Cultures d’islam » sur France Culture.
Extrait
[p. 47 ] Tes filles et fils, mon cher Islam, tiennent à leur religion historique parce qu’elle leur donne un lien puissant à l’infini. Les musulmans trouvent dans la prière, la lecture du Coran, le jeûne et le pèlerinage l, le fait d’égrener leur chapelet, le lien sacré sans lequel l’humanité en nous est morte. Mais tu tiens tellement mal à ce droit que c’en est rageant et que cela me remplit de chagrin. Je finis par ne plus savoir lequel de mes deux parents ‒ toi, l’Islam, ou l’Occident ‒ me fait le plus de peine… Prends conscience en effet de l’état catastrophique de ton lien sacré à l’infini !
Certes il existe encore des musulmans bien reliés. Mais il faut que tu t’alarmes enfin, de toute urgence, des ravages causés dans les rangs de tes fidèles par la contamination de certaines idéologies religieuses qui dégradent à grande échelle la qualité de ce lien sacré !
Certes il existe encore des musulmans bien reliés. Mais il faut que tu t’alarmes enfin, de toute urgence, des ravages causés dans les rangs de tes fidèles par la contamination de certaines idéologies religieuses qui dégradent à grande échelle la qualité de ce lien sacré !
Abdennour Bidar, Lettre ouverte au monde musulman, Éd. Les Liens qui libèrent, avril 2015, 64 p., 5,80 €.
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