Mahmoud Azab à droite.
La mort de Mahmoud Azab fut un « gros choc » pour le Père Jean-Jacques Pérennès, à la tête de l'Institut dominicain d'études orientales (IDEO) au Caire. Le prêtre français était un proche de M. Azab, qu’il côtoyait souvent dans la capitale égyptienne.
« Trois jours avant sa mort, il assistait encore à une conférence que je donnais dans mon Institut », témoigne Jean-Jacques Pérennès, qui revient pour Saphirnews sur le parcours de son ami. « Mahmoud Azab était d'abord un intellectuel éclairé : azaharien, spécialiste des langues sémitiques, il a passé un doctorat à la Sorbonne et enseigné de nombreuses années à Paris, à l'Institut national de langues orientales (INALCO). Il est rentré de Paris lorsque son ami, Dr Ahmed al-Tayyeb, est devenu grand imam et lui a demandé de l'assister dans cette fonction de conseiller », relate-t-il.
Avant de rejoindre Al-Azhar, Mahmoud Azab s’est effectivement illustré par une brillante carrière d’universitaire. En France, il enseigne à l’INALCO durant 10 ans et à l’Institut international de la pensée islamique (IIIT). Il fut également amené à exercer dans différentes universités africaines comme au Tchad et au Niger.
« Trois jours avant sa mort, il assistait encore à une conférence que je donnais dans mon Institut », témoigne Jean-Jacques Pérennès, qui revient pour Saphirnews sur le parcours de son ami. « Mahmoud Azab était d'abord un intellectuel éclairé : azaharien, spécialiste des langues sémitiques, il a passé un doctorat à la Sorbonne et enseigné de nombreuses années à Paris, à l'Institut national de langues orientales (INALCO). Il est rentré de Paris lorsque son ami, Dr Ahmed al-Tayyeb, est devenu grand imam et lui a demandé de l'assister dans cette fonction de conseiller », relate-t-il.
Avant de rejoindre Al-Azhar, Mahmoud Azab s’est effectivement illustré par une brillante carrière d’universitaire. En France, il enseigne à l’INALCO durant 10 ans et à l’Institut international de la pensée islamique (IIIT). Il fut également amené à exercer dans différentes universités africaines comme au Tchad et au Niger.
A l’origine de la « Maison de la famille égyptienne »
En 2011, à l’appel de l'imam d’Al-Azhar, il rejoint Le Caire pour devenir le conseiller pour le dialogue interreligieux de l’instance sunnite, un poste qui n'existait pas jusqu'à présent.
« Il était parfaitement à sa place dans cette fonction à laquelle il s'est donné totalement, et ce ne fut pas de tout repos, surtout pendant la période Morsi où la ligne d'islam modéré d'Al-Azhar était combattue par les Frères musulmans alors au pouvoir », commente Jean-Jacques Pérennès. A ses yeux, Mahmoud Azab avait toutes les qualités pour relever une telle mission. « Il faut un artisan acharné et créatif du dialogue. Un dialogue qui n'était pas restreint au champ religieux, aimait-il souligner, signifiant que toutes les composantes, même laïques, de la société civile devaient pouvoir y participer », se souvient le prêtre.
« Parmi ses réalisations, on notera la "Maison de la famille égyptienne", qui, depuis 3 ans, fait se rencontrer diverses composantes de la société égyptienne sur des thèmes comme l'éducation, la citoyenneté. Il fut aussi un artisan de rencontres prêtres-imams qui connaissant un grand succès », met en avant Jean-Jacques Pérennès. La « Maison de la famille égyptienne » comme œuvre phare de l’ancien conseiller au dialogue d'Al-Azhar est également citée par Dominique De Courcelles, une autre proche de Mahmoud Azab.
La disparition de ce dernier fut aussi un « choc » pour elle, qui l’avait vu deux jours avant sa mort, vendredi 27 juin. De retour en France, dimanche, elle apprenait son décès le jour même.
« Il était parfaitement à sa place dans cette fonction à laquelle il s'est donné totalement, et ce ne fut pas de tout repos, surtout pendant la période Morsi où la ligne d'islam modéré d'Al-Azhar était combattue par les Frères musulmans alors au pouvoir », commente Jean-Jacques Pérennès. A ses yeux, Mahmoud Azab avait toutes les qualités pour relever une telle mission. « Il faut un artisan acharné et créatif du dialogue. Un dialogue qui n'était pas restreint au champ religieux, aimait-il souligner, signifiant que toutes les composantes, même laïques, de la société civile devaient pouvoir y participer », se souvient le prêtre.
« Parmi ses réalisations, on notera la "Maison de la famille égyptienne", qui, depuis 3 ans, fait se rencontrer diverses composantes de la société égyptienne sur des thèmes comme l'éducation, la citoyenneté. Il fut aussi un artisan de rencontres prêtres-imams qui connaissant un grand succès », met en avant Jean-Jacques Pérennès. La « Maison de la famille égyptienne » comme œuvre phare de l’ancien conseiller au dialogue d'Al-Azhar est également citée par Dominique De Courcelles, une autre proche de Mahmoud Azab.
La disparition de ce dernier fut aussi un « choc » pour elle, qui l’avait vu deux jours avant sa mort, vendredi 27 juin. De retour en France, dimanche, elle apprenait son décès le jour même.
« Un grand citoyen »
C’est en « 2008-2009 » qu’elle rencontre pour la première fois Mahmoud Azab qu’elle connaissait depuis longtemps « par réputation ». Dernièrement, elle qui est directrice de recherche au CNRS l’avait convié à une conférence intitulée « Ethique et religions pour une économie juste », organisée les 23 et 24 janvier. Sa présence y fut « très importante », juge Mme De Courcelles, qui indique que M. Azab put exprimer sa réflexion sur « le vivre-ensemble ».
Sa place au sein d’Al-Azhar, une « université extrêmement ouverte » était logique, à ses yeux. De plus, il « a toujours envisagé de revenir au Caire » avec pour ambition d’« aider le pays. C’était un grand citoyen, un patriote », note-t-elle. Son décès est « terrible » pour l’institution, estime Mme De Courcelles. C’était « quelqu’un qui bénéficiait d’une reconnaissance pour son écoute. C’était un homme de foi mais qui était capable de parler au politique », ajoute la chercheuse qui fait remarquer que c'était « un grand bosseur qui s'est épuisé ». « Il faut s’inspirer de gens comme lui », souligne-t-elle encore.
C’est la perte d’un « homme engagé dans les relations islamo-chrétiennes », déclare, de son côté, le Père Christophe Roucou, directeur du Service national pour les relations avec l'islam (SRI), qui salue les diverses réalisations de Mahmoud Azab, dont une « une formation commune aux imams et aux prêtres ».
Après les condoléances officielles qui ont été organisées en son honneur par Al-Azhar, dimanche 29 juin, ses amis de France se réunissaient samedi 5 juillet à Paris pour lui rendre également hommage. « Un hommage lui sera rendu à l'IDEO du Caire après l'été », nous informe aussi P. Jean-Jacques Pérennès.
Sa place au sein d’Al-Azhar, une « université extrêmement ouverte » était logique, à ses yeux. De plus, il « a toujours envisagé de revenir au Caire » avec pour ambition d’« aider le pays. C’était un grand citoyen, un patriote », note-t-elle. Son décès est « terrible » pour l’institution, estime Mme De Courcelles. C’était « quelqu’un qui bénéficiait d’une reconnaissance pour son écoute. C’était un homme de foi mais qui était capable de parler au politique », ajoute la chercheuse qui fait remarquer que c'était « un grand bosseur qui s'est épuisé ». « Il faut s’inspirer de gens comme lui », souligne-t-elle encore.
C’est la perte d’un « homme engagé dans les relations islamo-chrétiennes », déclare, de son côté, le Père Christophe Roucou, directeur du Service national pour les relations avec l'islam (SRI), qui salue les diverses réalisations de Mahmoud Azab, dont une « une formation commune aux imams et aux prêtres ».
Après les condoléances officielles qui ont été organisées en son honneur par Al-Azhar, dimanche 29 juin, ses amis de France se réunissaient samedi 5 juillet à Paris pour lui rendre également hommage. « Un hommage lui sera rendu à l'IDEO du Caire après l'été », nous informe aussi P. Jean-Jacques Pérennès.
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