Entre 340 000 et 1 million de manifestants contre la mariage pour tous, dimanche 13 janvier.
Oubliez les 100 000 manifestants du 17 novembre 2012. Au bas mot, et selon les estimations de la police, quelque 340 000 personnes sont descendues dans les rues de Paris, dimanche 13 janvier, pour manifester contre le mariage pour tous. Les organisateurs de la « Manif pour Tous » en ont annoncé un million. Un triomphe indéniable pour le collectif, qui a travaillé d’arrache-pied ces dernières semaines pour mobiliser les Français contre le projet de loi, que le gouvernement socialiste tient à faire adopter.
Quatre énormes cortèges ont convergé vers le pied de la Tour Eiffel. C'est à Denfert-Rochereau, dans le 14e arrondissement de Paris, que se sont retrouvés la plupart des porte-paroles de la « Manif pour Tous », dont l'humoriste catholique Frigide Barjot et l'opposant gay au mariage pour tous, Xavier Bongibault, la présidente du Collectif pour l’Enfance Béatrice Bourges, ou encore Camel Bechikh, président de Fils de France.
Côté UMP, les ténors du parti ont aussi fait le déplacement. A Place d'Italie, Jean-François Copé, Claude Guéant, Brice Hortefeux, Christian Jacob, Xavier Bertrand se sont rassemblés à Place d'Italie... dans les mêmes rangs que la présidente du Parti chrétien démocrate (PCD), Christine Boutin, et le président du Mouvement pour la France (MPF), Philippe de Villiers.
Pas de Marine Le Pen à l'horizon mais le cortège de l'extrême droite, partie de Porte Maillot, a été remarquée. Le vice-président du Front national Louis Alliot, le député européen Bruno Gollnisch et les députés Marion-Maréchal Le Pen et Gilbert Collard ont bien signifié leur opposition, aux côtés du groupuscule extrémiste Bloc Identitaire.
Quant à l'Institut catholique Civitas, dont les organisateurs de la manifestation ont dénoncé l'homophobie, elle a organisé son propre cortège Place Pinel, dans le 13e arrondissement, mais a rejoint la foule au Champs-de-Mars.
Quatre énormes cortèges ont convergé vers le pied de la Tour Eiffel. C'est à Denfert-Rochereau, dans le 14e arrondissement de Paris, que se sont retrouvés la plupart des porte-paroles de la « Manif pour Tous », dont l'humoriste catholique Frigide Barjot et l'opposant gay au mariage pour tous, Xavier Bongibault, la présidente du Collectif pour l’Enfance Béatrice Bourges, ou encore Camel Bechikh, président de Fils de France.
Côté UMP, les ténors du parti ont aussi fait le déplacement. A Place d'Italie, Jean-François Copé, Claude Guéant, Brice Hortefeux, Christian Jacob, Xavier Bertrand se sont rassemblés à Place d'Italie... dans les mêmes rangs que la présidente du Parti chrétien démocrate (PCD), Christine Boutin, et le président du Mouvement pour la France (MPF), Philippe de Villiers.
Pas de Marine Le Pen à l'horizon mais le cortège de l'extrême droite, partie de Porte Maillot, a été remarquée. Le vice-président du Front national Louis Alliot, le député européen Bruno Gollnisch et les députés Marion-Maréchal Le Pen et Gilbert Collard ont bien signifié leur opposition, aux côtés du groupuscule extrémiste Bloc Identitaire.
Quant à l'Institut catholique Civitas, dont les organisateurs de la manifestation ont dénoncé l'homophobie, elle a organisé son propre cortège Place Pinel, dans le 13e arrondissement, mais a rejoint la foule au Champs-de-Mars.
Manifester au nom des principes islamiques
La droite conservatrice et les réseaux chrétiens ont, sans surprise, réussi à drainer des dizaines de milliers de personnes pour cet évènement de grand ampleur. « 10 000 bénévoles ont travaillé pour cet évènement, 1 000 cars ont été affrétés de toute la France », nous affirme M. Bechikh, très content de la mobilisation.
Les musulmans ont été nettement moins nombreux mais certains ont aussi tenu à battre le pavé pour dénoncer le mariage pour tous. Jamel El Hamri, un des initiateurs de la tribune exigeant « un débat pour tous », a répondu présent à la manifestation avec trois des quatre initiateurs dont Nabil Ennasri, président du Collectif des musulmans de France (CMF), tous partis de Denfert-Rochereau mais sans banderole.
« Notre position justifie notre appel et notre engagement contre le mariage pour tous. On ne peut espérer aucune émancipation sur le plan politique, intellectuel et idéologique des musulmans si on ne prend aucune position dans les projets sociétaux », nous déclare Jamel, à l'initiative de l'Académie française de la pensée islamique (AFPI), un institut d'enseignement religieux à Paris.
« On ne veut pas céder au chantage affectif de nos coreligionnaires », qui ont été nombreux à critiquer leur participation à la manifestation, en raison de la présence des parties de droite et d’extrême droite islamophobes. « L’islamophobie est partagée par l’ensemble des courants politiques, de l’extrême gauche à l’extrême droite », soulignant au passage qu'ils étaient « très loin de l’ambiance islamophobe annoncée » et que les musulmans n’ont aucun mal habituellement à « manifester pour la Palestine avec des islamophobes de gauche ».
« Pourquoi serait-ce un problème maintenant ? On prend position en tant que musulmans à partir de notre propre référentiel islamique, comme le font les catholiques ou les juifs, pour faire pression avec toutes les forces contre le mariage pour tous », poursuit-il.
Les musulmans ont été nettement moins nombreux mais certains ont aussi tenu à battre le pavé pour dénoncer le mariage pour tous. Jamel El Hamri, un des initiateurs de la tribune exigeant « un débat pour tous », a répondu présent à la manifestation avec trois des quatre initiateurs dont Nabil Ennasri, président du Collectif des musulmans de France (CMF), tous partis de Denfert-Rochereau mais sans banderole.
« Notre position justifie notre appel et notre engagement contre le mariage pour tous. On ne peut espérer aucune émancipation sur le plan politique, intellectuel et idéologique des musulmans si on ne prend aucune position dans les projets sociétaux », nous déclare Jamel, à l'initiative de l'Académie française de la pensée islamique (AFPI), un institut d'enseignement religieux à Paris.
« On ne veut pas céder au chantage affectif de nos coreligionnaires », qui ont été nombreux à critiquer leur participation à la manifestation, en raison de la présence des parties de droite et d’extrême droite islamophobes. « L’islamophobie est partagée par l’ensemble des courants politiques, de l’extrême gauche à l’extrême droite », soulignant au passage qu'ils étaient « très loin de l’ambiance islamophobe annoncée » et que les musulmans n’ont aucun mal habituellement à « manifester pour la Palestine avec des islamophobes de gauche ».
« Pourquoi serait-ce un problème maintenant ? On prend position en tant que musulmans à partir de notre propre référentiel islamique, comme le font les catholiques ou les juifs, pour faire pression avec toutes les forces contre le mariage pour tous », poursuit-il.
Les musulmans passifs face aux enjeux sociétaux
« Les responsables musulmans doivent prendre leurs responsabilités » afin qu’« un débat interne » au sein de la communauté puisse exister et que celle-ci puisse aussi faire entendre sa voix en France, conclut Jamel El Hamri.
« Je ne comprends pas que les grandes fédérations ne s’expriment pas sur cette cause qui est la défense de la famille », nous indique Ahmed Jaballah, qui a rejoint la mobilisation au Champs-de-Mars avec une petite délégation de l'UOIF. L'Union des organisations islamiques de France est bien une des seules organisations musulmanes à avoir publiquement appeler à manifester le 13 janvier.
La position de l'UOIF en a surpris plus d'un mais il semblait nécessaire, pour son président, qu'elle se positionne, le « cadre idéal » étant le collectif de la « Manif pour Tous », qui a grandement aidé à la démarche. « La manifestation n’avait pas de coloration religieuse, elle a exprimé une voix citoyenne contre le projet », précise M. Jaballah, expliquant l'absence des musulmans par « leur passivité générale » s’agissant des débats sociétaux généraux.
« Je ne comprends pas que les grandes fédérations ne s’expriment pas sur cette cause qui est la défense de la famille », nous indique Ahmed Jaballah, qui a rejoint la mobilisation au Champs-de-Mars avec une petite délégation de l'UOIF. L'Union des organisations islamiques de France est bien une des seules organisations musulmanes à avoir publiquement appeler à manifester le 13 janvier.
La position de l'UOIF en a surpris plus d'un mais il semblait nécessaire, pour son président, qu'elle se positionne, le « cadre idéal » étant le collectif de la « Manif pour Tous », qui a grandement aidé à la démarche. « La manifestation n’avait pas de coloration religieuse, elle a exprimé une voix citoyenne contre le projet », précise M. Jaballah, expliquant l'absence des musulmans par « leur passivité générale » s’agissant des débats sociétaux généraux.
Le gouvernement ne veut rien entendre
Face à cette mobilisation, un grand débat national autour du projet de loi socialiste est exigé par ses opposants. Toutefois, le gouvernement est clair : il a fait savoir à nouveau, par la voix de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, qu’il n’organisera pas de référendum. « La Constitution encadre (...) précise les domaines dans lesquels un référendum est possible, et ça n'est pas le cas », a-t-elle déclaré. « Bien entendu le gouvernement entend, constate la mobilisation, mais le débat parlementaire permettra justement d'éclaircir toute une série de sujets (...) utilisés avec confusion ces dernières semaines », a-t-elle insisté.
« Un débat au Parlement n’est pas suffisant pour un sujet aussi fondamental. Il ne sert à rien de se précipiter pour faire adopter la loi, il faut un débat citoyen », répond M. Jaballah, qui ne dit pas non au référendum car « il impulserait le débat ».
L’Elysée préfère encore faire la sourde oreille face au déchaînement de passion que suscite l'autorisation du mariage gay et de l’adoption des enfants pour les couples de même sexe. François Hollande ne veut pas prendre un quelconque risque, avec un référendum, de ne pas voir se tenir sa promesse de campagne. Surtout, l'engagement est trop fort pour le chef de l'Etat pour décider de le rompre maintenant malgré les pressions de la rue, estiment les partisans du mariage pour tous.
Pour relativiser la portée de la mobilisation, le gouvernement n’a alors de cesse de dire que son projet de loi est soutenu par une majorité de Français. Mais « les sondages sont des produits virtuels. La manifestation est un symbole foncièrement français de mobilisation. Faire descendre un million de personnes dans les rues, ce n’est plus du virtuel mais du concret », lance M. Bechikh, pour qui le référendum est encore « le meilleur sondage ». Plus qu'avant, « nous exigeons d'être reçu par le président », indique le co-organisateur de la manifestation.
« Hollande ne peut pas faire abstraction de la démonstration de force. On est loin de la caricature annoncée » selon laquelle « les dès sont jetés et les Français sont forcément pour » le mariage pour tous, commente Jamel El Hamri. Les opposants au changement hollandais ont bien décidés à aller jusqu'au bout de leur combat.
« Un débat au Parlement n’est pas suffisant pour un sujet aussi fondamental. Il ne sert à rien de se précipiter pour faire adopter la loi, il faut un débat citoyen », répond M. Jaballah, qui ne dit pas non au référendum car « il impulserait le débat ».
L’Elysée préfère encore faire la sourde oreille face au déchaînement de passion que suscite l'autorisation du mariage gay et de l’adoption des enfants pour les couples de même sexe. François Hollande ne veut pas prendre un quelconque risque, avec un référendum, de ne pas voir se tenir sa promesse de campagne. Surtout, l'engagement est trop fort pour le chef de l'Etat pour décider de le rompre maintenant malgré les pressions de la rue, estiment les partisans du mariage pour tous.
Pour relativiser la portée de la mobilisation, le gouvernement n’a alors de cesse de dire que son projet de loi est soutenu par une majorité de Français. Mais « les sondages sont des produits virtuels. La manifestation est un symbole foncièrement français de mobilisation. Faire descendre un million de personnes dans les rues, ce n’est plus du virtuel mais du concret », lance M. Bechikh, pour qui le référendum est encore « le meilleur sondage ». Plus qu'avant, « nous exigeons d'être reçu par le président », indique le co-organisateur de la manifestation.
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