Cette semaine, une femme âgée de 94 ans a été expulsée de « sa maison » de retraite pour loyers impayés. La presse a fait un large écho de ce « fait divers », et la personne âgée a été réintégrée. À première vue, on pourrait penser qu’il n’existe pas de lien entre les deux sujets, mais je trouve que ce qu’a subit cette dame n’est pas si loin du débat actuel qui anime notre société atour du « mariage pour tous ». Il s’agit bien là de deux symptômes d’un même sujet, qui est celui de la place de la famille dans nos sociétés modernes.
La couverture des médias de ce fait divers a fait une très petite place à la responsabilité des enfants de cette dame. J’ai même entendu un auditeur dire à la radio : « Je ne fais aucun commentaire sur les raisons des enfants de cette femme, car c’est leur vie privée ! », et c’est là le fond de la problématique.
Un processus est en cours dans nos sociétés, et qui met en œuvre, d’une manière progressive, un modèle de détachement de l’individu citoyen de tout lien qui pourrait contraindre sa vie privée. Or la famille, avec les contraintes liées au contrat de mariage et les enfants qui y sont engendrés, constitue une charge qui pèse sur cette liberté individuelle, et tout est donc fait pour s’en débarrasser.
Il y a quelques années, le PACS avait été conçu pour permettre cette liberté et rendre l’union plus souple, ce qui permettrait aux deux partenaires de se défaire de leur « union » sans grande difficulté ; il s’agit en réalité d’un contrat de type CDD.
Avec le projet « Mariage pour tous », un autre pas va être franchi. Il s’agit surtout de mettre en éclats la structure qui est chargée de porter la mission d’éducation et d’épanouissement des enfants. Un enfant qui sera adopté par le couple homosexuel perdra tout repère sur la sexualité normale tel que notre Créateur (la Nature diront certains !) l’a instituée depuis la Création (apparition pour certains) de l’être humain sur cette Terre.
L’enfant, élevé dans ces conditions, sera à son tour « libre » et débarrassé de toute contrainte liée à un mode de vie structuré au sein de la famille traditionnelle.
Les porteurs du projet de mariage ouvert aux homosexuels sont peut-être animés par la volonté d'assurer une égalité, à leurs yeux, longtemps bafouée. Mais il serait sage de réellement poser le débat : à force de nier la composante biologique, et la fécondité potentielle au sein du couple, on en vient à gommer une réalité anthropologique pour placer le débat sur le plan de la légalisation.
Autre projet inhérent au mariage tel qu'il est projeté, la gestation pour autrui, qui risque, tôt ou tard, de poursuivre cette inexorable déconsidération du lien maternel, en installant une maternité « au rabais ».
Progressivement, nous devenons les artisans d’une société où tout ce qui fait lien est ringardisé, puis rompu. L’atomisation, transformant les individus en autant de consommateurs et d’acteurs de la production, est en marche.
Ces individus « libres » seront des citoyens dont l’État se chargera de leur garantir l’épanouissement et « la liberté », et leur fixera les normes de la bonne conduite, lesquelles pourront évoluer sans cesse en vue d’élargir leur espace de « liberté », et ainsi les livrer à la puissance dévastatrice de l’individualisme et de l’aliénation qui prend l’aspect d’une liberté...
* Fouad Alaoui, ancien président de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) et ancien vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM).
La couverture des médias de ce fait divers a fait une très petite place à la responsabilité des enfants de cette dame. J’ai même entendu un auditeur dire à la radio : « Je ne fais aucun commentaire sur les raisons des enfants de cette femme, car c’est leur vie privée ! », et c’est là le fond de la problématique.
Un processus est en cours dans nos sociétés, et qui met en œuvre, d’une manière progressive, un modèle de détachement de l’individu citoyen de tout lien qui pourrait contraindre sa vie privée. Or la famille, avec les contraintes liées au contrat de mariage et les enfants qui y sont engendrés, constitue une charge qui pèse sur cette liberté individuelle, et tout est donc fait pour s’en débarrasser.
Il y a quelques années, le PACS avait été conçu pour permettre cette liberté et rendre l’union plus souple, ce qui permettrait aux deux partenaires de se défaire de leur « union » sans grande difficulté ; il s’agit en réalité d’un contrat de type CDD.
Avec le projet « Mariage pour tous », un autre pas va être franchi. Il s’agit surtout de mettre en éclats la structure qui est chargée de porter la mission d’éducation et d’épanouissement des enfants. Un enfant qui sera adopté par le couple homosexuel perdra tout repère sur la sexualité normale tel que notre Créateur (la Nature diront certains !) l’a instituée depuis la Création (apparition pour certains) de l’être humain sur cette Terre.
L’enfant, élevé dans ces conditions, sera à son tour « libre » et débarrassé de toute contrainte liée à un mode de vie structuré au sein de la famille traditionnelle.
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Autre projet inhérent au mariage tel qu'il est projeté, la gestation pour autrui, qui risque, tôt ou tard, de poursuivre cette inexorable déconsidération du lien maternel, en installant une maternité « au rabais ».
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