Photo de l'affiche de l'excellent film documentaire "Ici on noie les Algériens", de Yasmina Adi (disponible en DVD à partir du 16 octobre 2012).
Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens avaient décidé de manifester pacifiquement à Paris contre le couvre-feu qui leur était imposé, depuis le 5 octobre, par Maurice Papon, alors préfet de police de Paris.
Cette mesure interdisait aux travailleurs algériens de circuler la nuit dans la capitale. Les « musulmans», comme ils étaient appelés, pouvaient également être interpellés à tout moment de la journée.
A l’appel de la Fédération de France du FLN, les Algériens de la banlieue parisienne étaient nombreux à s’être déplacés pour dénoncer ces mesures discriminatoires. Maurice Papon, avec l’aval du général de Gaulle, donna alors le feu vert à la police pour disperser la manifestation. La répression fut sanglante. Les Algériens arrêtés sont matraqués quand d’autres sont jetés à la Seine. Le nombre de victimes est estimé dans un premier temps à seulement deux morts par les autorités françaises, mais, plus tard, des historiens, qui ont eu accès aux archives, parlent d’une centaine de victimes.
Aujourd’hui, des associations et des responsables politiques se battent pour que l’Etat français reconnaisse ce massacre.
Cette mesure interdisait aux travailleurs algériens de circuler la nuit dans la capitale. Les « musulmans», comme ils étaient appelés, pouvaient également être interpellés à tout moment de la journée.
A l’appel de la Fédération de France du FLN, les Algériens de la banlieue parisienne étaient nombreux à s’être déplacés pour dénoncer ces mesures discriminatoires. Maurice Papon, avec l’aval du général de Gaulle, donna alors le feu vert à la police pour disperser la manifestation. La répression fut sanglante. Les Algériens arrêtés sont matraqués quand d’autres sont jetés à la Seine. Le nombre de victimes est estimé dans un premier temps à seulement deux morts par les autorités françaises, mais, plus tard, des historiens, qui ont eu accès aux archives, parlent d’une centaine de victimes.
Aujourd’hui, des associations et des responsables politiques se battent pour que l’Etat français reconnaisse ce massacre.
« Une tragédie pour François Hollande »
Tout juste investi candidat de la gauche pour les présidentielles de 2012, François Hollande déclarait vouloir reconnaître ce qui s’est passé le 17 octobre 1961 lors d’une cérémonie d’hommage, l’an dernier. « Il s’est passé, une tragédie. Je l’ai reconnu, j’ai signé des pétitions dans ce sens et par ma présence aujourd’hui à cette cérémonie », avait-il dit en déposant une gerbe au pont de Clichy, où plusieurs Algériens avaient perdu la vie.
Ce geste, Bertrand Delanoë et Missoum Sbih, l’Ambassadeur d’Algérie à Paris, l’ont répété ce matin du 17 octobre 2012, devant la plaque commémorative dédiée à la mémoire des victimes. Comme d’autres municipalités de gauche, la capitale a fait le choix d’installer une telle plaque.
Malgré une volonté politique affichée, la reconnaissance par l’Etat français de ce massacre se fait attendre. Plusieurs ministres, dont Manuel Valls, se sont rendus en Algérie, ces derniers mois, pour préparer la visite de François Hollande, prévue pour début décembre mais le sujet n’a pas encore été évoqué.
Pour cette raison, plusieurs associations comme la FNACA Paris (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc Tunisie) et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) ont signé un appel, qui demande à l’Etat de prendre ses responsabilités et de reconnaître le massacre du 17 octobre 1961.
« Avec le 50e anniversaire de la fin de cette guerre d’Algérie, nous attendons des plus hautes autorités de la République qu’elles reconnaissent les responsabilités de la France afin qu’une page nouvelle s’ouvre sur l’amitié et la fraternité entre les peuples algérien et français », peut-on lire dans l’appel. La redéfinition de la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, qui vante les « aspects positifs de la colonisation », est également demandée. Un rassemblement est organisé à 18 h, au pont Saint-Michel, à Paris.
Ce geste, Bertrand Delanoë et Missoum Sbih, l’Ambassadeur d’Algérie à Paris, l’ont répété ce matin du 17 octobre 2012, devant la plaque commémorative dédiée à la mémoire des victimes. Comme d’autres municipalités de gauche, la capitale a fait le choix d’installer une telle plaque.
Malgré une volonté politique affichée, la reconnaissance par l’Etat français de ce massacre se fait attendre. Plusieurs ministres, dont Manuel Valls, se sont rendus en Algérie, ces derniers mois, pour préparer la visite de François Hollande, prévue pour début décembre mais le sujet n’a pas encore été évoqué.
Pour cette raison, plusieurs associations comme la FNACA Paris (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc Tunisie) et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) ont signé un appel, qui demande à l’Etat de prendre ses responsabilités et de reconnaître le massacre du 17 octobre 1961.
« Avec le 50e anniversaire de la fin de cette guerre d’Algérie, nous attendons des plus hautes autorités de la République qu’elles reconnaissent les responsabilités de la France afin qu’une page nouvelle s’ouvre sur l’amitié et la fraternité entre les peuples algérien et français », peut-on lire dans l’appel. La redéfinition de la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, qui vante les « aspects positifs de la colonisation », est également demandée. Un rassemblement est organisé à 18 h, au pont Saint-Michel, à Paris.
Des zones d'ombre bientôt élucidées ?
Des manifestations ont également lieu dans d’autres villes de France. A Lyon, un rassemblement a été programmé à l’initiative du Collectif 17 Octobre pour la mémoire et la citoyenneté. « En commémorant cette tragédie, n'oublions pas les autres crimes du système colonial : 45 000 Algériens, femmes, hommes et enfants décimés le 8 mai 1945 et les massacres de Thiaroye (Sénégal) et de Madagascar que la République (française) refuse toujours de reconnaître », rappelle le collectif.
En Algérie, le massacre est également dans toutes les mémoires et est revivifié car le pays fête, cette année 2012, le cinquantenaire de son indépendance. Ainsi, à Tizi-Ouzou, la deuxième ville de Kabylie, des manifestations ont été organisées à la Maison de la culture Mouloud Mammeri mardi 16 octobre et mercredi 17 octobre. Des conférences-débats s'y sont déroulées avec, notamment, la présence de M. Ben Younes, sénateur et président du bureau national de l’Association des moudjahiddines de la fédération du FLN.
Une bonne façon de garder en mémoire ce passé douloureux, où subsistent encore des zones d’ombre. Heureusement, « le délai de 50 ans relatif à la communicabilité et à l'ouverture au public des archives de la Préfecture de Police étant révolu, celles-ci sont désormais consultables et vont donc permettre aux historiens d'approfondir leurs travaux sur ces événements tragiques », nous apprend la ville de Paris.
L’occasion de faire toute la lumière sur un massacre qui a marqué l’Histoire commune de la France et de l’Algérie.
En Algérie, le massacre est également dans toutes les mémoires et est revivifié car le pays fête, cette année 2012, le cinquantenaire de son indépendance. Ainsi, à Tizi-Ouzou, la deuxième ville de Kabylie, des manifestations ont été organisées à la Maison de la culture Mouloud Mammeri mardi 16 octobre et mercredi 17 octobre. Des conférences-débats s'y sont déroulées avec, notamment, la présence de M. Ben Younes, sénateur et président du bureau national de l’Association des moudjahiddines de la fédération du FLN.
Une bonne façon de garder en mémoire ce passé douloureux, où subsistent encore des zones d’ombre. Heureusement, « le délai de 50 ans relatif à la communicabilité et à l'ouverture au public des archives de la Préfecture de Police étant révolu, celles-ci sont désormais consultables et vont donc permettre aux historiens d'approfondir leurs travaux sur ces événements tragiques », nous apprend la ville de Paris.
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