Utilisées par des millions de consommateurs, les cartes de crédit sont, il faut l'avouer, bien pratiques. Fins de mois difficiles, achats sur Internet, locations à distance, elles ont tout pour plaire... du moment que l'on paie chaque mois le solde en entier. Auquel cas, elles peuvent vite nous faire virer au cauchemar, car les retards coûtent cher, très cher parfois.
Les taux d'intérêt appelés aussi « agios » varient entre 17 et 21 % selon les institutions bancaires. S'ils sont la bête noire des consommateurs − d'ailleurs peu au courant de leur fonctionnement −, ils remplissent les poches des émetteurs financiers, qui profitent de la crise pour augmenter de quelques petits pourcentages leurs taux moyen. Un rapport datant de mars 2010 indique le chiffre de 750 000 ménages surendettés en France.
Les taux d'intérêt appelés aussi « agios » varient entre 17 et 21 % selon les institutions bancaires. S'ils sont la bête noire des consommateurs − d'ailleurs peu au courant de leur fonctionnement −, ils remplissent les poches des émetteurs financiers, qui profitent de la crise pour augmenter de quelques petits pourcentages leurs taux moyen. Un rapport datant de mars 2010 indique le chiffre de 750 000 ménages surendettés en France.
Musulmans dans l'embarras
Combien de foyers musulmans sont concernés ? On ne saura pas encore. Pour les musulmans, la carte de crédit se révèle plus qu'embarrassante, les intérêts étant interdits par l'islam : « Elle a bien des avantages, mais il m'arrive qu'en un rien de temps je me retrouve à découvert, et je dois rembourser avec des intérêts ! », avoue Farid, étudiant, « mais je ne sais pas trop comment faire autrement ».
Pour Nadia, la solution est toute trouvée : « Je me fais parfois violence », nous déclare cette jeune femme passionnée de shopping, qui a choisi de passer à la carte de paiement VisaElectron, une carte qui ne lui permet pas de dépasser la somme présente sur son compte. « Ainsi, je ne prends aucun risque ! », assure-t-elle.
Comme beaucoup de consommateurs, Saïd ne s'intéresse pas trop à la question : « Ah bon ? Vous n'auriez dû pas me le dire ! » s'esclaffe-t-il, reconnaissant ne pas savoir à combien s'élève le taux d'intérêt émis par sa banque.
Pour Nadia, la solution est toute trouvée : « Je me fais parfois violence », nous déclare cette jeune femme passionnée de shopping, qui a choisi de passer à la carte de paiement VisaElectron, une carte qui ne lui permet pas de dépasser la somme présente sur son compte. « Ainsi, je ne prends aucun risque ! », assure-t-elle.
Comme beaucoup de consommateurs, Saïd ne s'intéresse pas trop à la question : « Ah bon ? Vous n'auriez dû pas me le dire ! » s'esclaffe-t-il, reconnaissant ne pas savoir à combien s'élève le taux d'intérêt émis par sa banque.
Une fatwa contre les cartes de crédit
En février dernier, un imam d'Ottawa (Canada), Khaled Abdul-Hamid Syed, émet une fatwa contre les cartes de crédit. « J'en conclus qu'elles contiennent de l'usure, ce qui est interdit dans l'islam, donc elles ne devraient pas être utilisées », a déclaré l’imam. « C'est pour protéger les gens de tomber dans un lot de dettes », poursuit-il, précisant tout de même que si l'islam suit le principe d'interdiction générale de l'intérêt, les situations sont parfois à traiter au cas par cas, comme pour cet homme, qui s'est vu autoriser l'utilisation de sa carte de crédit pour des achats vitaux alors qu'il attendait son chèque de paie du mois (source : Ottawacitizen.com).
Une carte bancaire « halal »
Toujours au Canada, à la grande joie des consommateurs musulmans torontais, l'institution financière UM Financial a lancé début avril une nouvelle carte de crédit prépayée, la Freedom Plus MasterCard, qui serait compatible avec les préceptes de l'islam. « Les intérêts ne sont pas admis dans la religion musulmane, donc c'est pour cela qu'utiliser une carte MasterCard Prepaid, cela permet tout simplement d'éviter les intérêts, d'éviter l'endettement », a déclaré à Radio-Canada Boudemaa Aoudia, porte-parole chez UM Financial.
Un « accommodement raisonnable » ? Pas selon Jean-René Milot, spécialiste des sciences religieuses à l'Université du Québec : « C'est plutôt une façon de s'adapter pour les musulmans d'ici, de s'adapter à la culture occidentale de la consommation. Alors, c'est une passerelle », analyse-t-il.
Option consommateurs – l'équilavent du magazine 60 millions de consommateurs en France – appelle toutefois à la vigilance. i[« La première chose que le consommateur doit faire lorsqu'il veut une carte prépayée [...], c'est de vérifier les frais d'utilisation et ce qu'on sait, en ayant fait des recherches, c'est que les frais sur les cartes prépayées sont souvent très élevés »]i, a affirmé un responsable de l'organisme au micro de la Radio. De son côté, UM Financial assure que, mis à part l'achat de la carte (50 €), « vous n'avez pas de frais mensuels ni de surprises ».
Dans quelques mois, la carte sera disponible sur tout le territoire canadien, aux musulmans comme aux non-musulmans. C'est une première en Amérique. Mais Mastercard n'en est pas à son premier essai : en 2007, elle lançait à Riyadh la Titanium MasterCard et, en 2008, en Grande-Bretagne la Cordoba Gold MasterCard, toutes deux censées être « sharia-compatibles ».
En France, selon Mohamed Nouri, président du Conseil français de la finance islamique (COFFIS), la carte de crédit « halal » n'est pas encore d'actualité. « Il faut déjà attendre l'installation de banques permettant le lancement de ce genre de cartes », « on en est encore loin, en France... », nous confie-t-il. En attendant, les consommateurs français de culture musulmane, en évitant d'être à découverts sur leur compte bancaire, n'ont qu'à bien se tenir !
Un « accommodement raisonnable » ? Pas selon Jean-René Milot, spécialiste des sciences religieuses à l'Université du Québec : « C'est plutôt une façon de s'adapter pour les musulmans d'ici, de s'adapter à la culture occidentale de la consommation. Alors, c'est une passerelle », analyse-t-il.
Option consommateurs – l'équilavent du magazine 60 millions de consommateurs en France – appelle toutefois à la vigilance. i[« La première chose que le consommateur doit faire lorsqu'il veut une carte prépayée [...], c'est de vérifier les frais d'utilisation et ce qu'on sait, en ayant fait des recherches, c'est que les frais sur les cartes prépayées sont souvent très élevés »]i, a affirmé un responsable de l'organisme au micro de la Radio. De son côté, UM Financial assure que, mis à part l'achat de la carte (50 €), « vous n'avez pas de frais mensuels ni de surprises ».
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