Maurad Goual (3e à partir de la droite sur la photo), élu UMP : « Le gouvernement entretient les franges les plus extrêmes des radicaux. »
Qui connaît Maurad Goual, pourrait dire Nicolas Sarkozy ? Un simple adjoint au maire chargé de l’environnement, qui donne sa démission le 17 septembre dernier ? Un trublion politique de la cité phocéenne, qui s’époumone dans son coin en portant plainte contre Roland Chassain, maire UMP de Saintes-Maries-de-la-Mer pour incitation à la haine raciale ? Un politique isolé qui fustige son propre camp et organise un rassemblement contre l’islamophobie lors d’une réunion avec François Fillon ?
Maurad Goual est un pur produit de la méritocratie à la française. D’origine algérienne, entrepreneur de travaux publics, avenant, dynamique, élégant, croyant dur comme fer aux valeurs de la République et à la libre entreprise, il s’engage dès 1993 en politique au sein de Démocratie libérale, l’organisation politique d’Alain Madelin.
Lorsque l’UMP se crée, il y adhère tout naturellement. En 2007, il vote Nicolas Sarkozy, « sans hésitation ». Ses premiers doutes sur la ligne de son parti apparaissent lors du débat sur l’identité nationale organisé par Éric Besson.
« J’étais très mal à l’aise lorsque Éric Besson a dit que la France est coupée en deux, entre des Français de souche et les autres. Ensuite, la polémique sur la burqa m’a aussi froissé. Interdire le voile intégral par la loi n’est pas la bonne solution. Certes, c’est un problème, mais je ne pense pas que les Français se réveillent tous les matins en se disant que c’est LE problème de la France. De toute façon, le gouvernement, via les RG, entretient les franges les plus extrêmes des radicaux. »
Maurad Goual est un pur produit de la méritocratie à la française. D’origine algérienne, entrepreneur de travaux publics, avenant, dynamique, élégant, croyant dur comme fer aux valeurs de la République et à la libre entreprise, il s’engage dès 1993 en politique au sein de Démocratie libérale, l’organisation politique d’Alain Madelin.
Lorsque l’UMP se crée, il y adhère tout naturellement. En 2007, il vote Nicolas Sarkozy, « sans hésitation ». Ses premiers doutes sur la ligne de son parti apparaissent lors du débat sur l’identité nationale organisé par Éric Besson.
« J’étais très mal à l’aise lorsque Éric Besson a dit que la France est coupée en deux, entre des Français de souche et les autres. Ensuite, la polémique sur la burqa m’a aussi froissé. Interdire le voile intégral par la loi n’est pas la bonne solution. Certes, c’est un problème, mais je ne pense pas que les Français se réveillent tous les matins en se disant que c’est LE problème de la France. De toute façon, le gouvernement, via les RG, entretient les franges les plus extrêmes des radicaux. »
Le fait religieux instrumentalisé
Mini tempête dans le landernau politico-marseillais, pourrait-on objecter. Sauf que Maurad Goual est l’un des rares élus de droite à revendiquer son appartenance à l’islam et que ses arguments employés pour expliquer sa démission dressent un portrait en creux des dirigeants politiques qui amalgament islam et délinquance, qui « racialisent » l’islam.
Dans sa lettre adressée à Nicolas Sarkozy, Maurad Goual dit renoncer à servir « la République d’un despote et les idées d’un parti fascisant ». « M. le Président, écrit-il, si l’islam de France et les musulmans de France, étaient à l’image de ce que vous en dites, notre pays serait à feu et à sang ! Il n’en est rien pour le simple fait que l’islam et les musulmans de France ne sont pas tels que vous les décrivez dans votre course effrénée à l’électorat du Front national. Vous instrumentalisez le fait religieux à des fins politiciennes. »
Guère plus tendre avec la classe politique locale de droite : « À part Guy Tessier, député-maire, les autres flattent l’électorat lepéniste », Maurad Goual a également adressé une missive à Jean-Claude Gaudin, le sénateur-maire de Marseille : « Si M. Gaston Defferre avait réussi à couper la ville en deux sociologiquement, vous avez réussi à la diviser ethniquement. […] Vous avez mis sous tutelle de votre chargé de mission les mosquées de Marseille, elles sont insalubres et n'offrent que très peu de sécurité pour 80 % d’entre elles ! »
Éloigné du parti majoritaire mais ancré à droite, Maurad Goual compte créer son propre parti politique dénommé… l’UMP. Trois lettres qui signifient l’Union des minorités de la patrie.
« L’idée, c’est de répondre coup pour coup à tous les dérapages sur les minorités qui n’ont pas les moyens de répondre. S’ils veulent la guerre, ils l’auront. » Mais que pèsera la démission d’un maire adjoint marseillais face à la machine de guerre de l’UMP ?
Dans sa lettre adressée à Nicolas Sarkozy, Maurad Goual dit renoncer à servir « la République d’un despote et les idées d’un parti fascisant ». « M. le Président, écrit-il, si l’islam de France et les musulmans de France, étaient à l’image de ce que vous en dites, notre pays serait à feu et à sang ! Il n’en est rien pour le simple fait que l’islam et les musulmans de France ne sont pas tels que vous les décrivez dans votre course effrénée à l’électorat du Front national. Vous instrumentalisez le fait religieux à des fins politiciennes. »
Guère plus tendre avec la classe politique locale de droite : « À part Guy Tessier, député-maire, les autres flattent l’électorat lepéniste », Maurad Goual a également adressé une missive à Jean-Claude Gaudin, le sénateur-maire de Marseille : « Si M. Gaston Defferre avait réussi à couper la ville en deux sociologiquement, vous avez réussi à la diviser ethniquement. […] Vous avez mis sous tutelle de votre chargé de mission les mosquées de Marseille, elles sont insalubres et n'offrent que très peu de sécurité pour 80 % d’entre elles ! »
Éloigné du parti majoritaire mais ancré à droite, Maurad Goual compte créer son propre parti politique dénommé… l’UMP. Trois lettres qui signifient l’Union des minorités de la patrie.
« L’idée, c’est de répondre coup pour coup à tous les dérapages sur les minorités qui n’ont pas les moyens de répondre. S’ils veulent la guerre, ils l’auront. » Mais que pèsera la démission d’un maire adjoint marseillais face à la machine de guerre de l’UMP ?