Ce samedi 11 septembre, les musulmans du monde entier ont commémoré le souvenir du Miraj. Connu sous le nom de « voyage nocturne », le Miraj est incontestablement l’un des miracles les plus significatifs qui jalonnent la vie du Prophète de l’islam.
L’événement intervient dans la dixième année de la mission prophétique. Il a lieu dans la nuit (Lailat al-Miraj, « nuit de l'Ascension ») du 27 du mois de Rajab, correspondant cette année au 11 septembre 2004. Son déroulement et ses enseignements ont, dès le début de l’islam, soulevé des questions et des controverses passionnées qui animent encore les cercles musulmans.
L’événement intervient dans la dixième année de la mission prophétique. Il a lieu dans la nuit (Lailat al-Miraj, « nuit de l'Ascension ») du 27 du mois de Rajab, correspondant cette année au 11 septembre 2004. Son déroulement et ses enseignements ont, dès le début de l’islam, soulevé des questions et des controverses passionnées qui animent encore les cercles musulmans.
Le Voyage nocturne selon la tradition
La tradition musulmane rapporte que le Prophète de l’islam effectua en une nuit le voyage de la Mosquée sacrée de la Ka’ba (à La Mecque) à la Mosquée sacrée de Jérusalem. Lors de ce voyage où il se déplaça sur une monture mystique (al-Burâq), le Prophète de l’islam était guidé par l’ange Gabriel. Sa première station fut la mosquée de Jérusalem. Il y dirigea une prière collective dont les rangs étaient occupés par les autres prophètes de Dieu. Il poursuivit son voyage mystique, en compagnie de son guide, vers des stations situées dans les Cieux. À chaque station, il rencontrera un des envoyés de Dieu qui l’ont précédé.
À sa première station, Muhammad rencontre Adam, le premier homme créé par Dieu. Puis il trouve les prophètes Jean Baptiste et Jésus à la deuxième station. La rencontre avec le prophète Joseph a lieu à la troisième station pendant qu’Enoch (Idris) et Aaron sont respectivement rencontrés à la quatrième et à la cinquième station. Puis le Prophète de l’Islam verra le prophète Moïse à la sixième station avant d’accéder à la mosquée dite « la plus éloignée » où l’attendait Abraham, le père des croyants. Chacun de ces arrêts est abondamment décrit dans la littérature de la tradition musulmane.
Mais, au-delà de la septième station, à la « rencontre de Dieu », le Prophète se rendra seul, en tant qu’invité, car l’ange Gabriel annonce qu’il n’a pas la capacité de le suivre au-delà de la « limite ». C’est donc une rencontre « en tête-à-tête » avec son Créateur que tint le Prophète de l’islam. Il reçut, comme un cadeau pour sa communauté, la consigne de célébration des offices quotidiens de la salât, la prière rituelle musulmane.
Cette description succincte du Miraj, qui n’en donne qu’un aspect touristique, est amplement controversée tant par certains musulmans que par leurs détracteurs. Le poète italien Dante (1265-1321) s’en est inspiré pour écrire La Divine Comédie, où son ignorance s’allie à son talent littéraire pour produire une belle offense à la foi des musulmans.
À sa première station, Muhammad rencontre Adam, le premier homme créé par Dieu. Puis il trouve les prophètes Jean Baptiste et Jésus à la deuxième station. La rencontre avec le prophète Joseph a lieu à la troisième station pendant qu’Enoch (Idris) et Aaron sont respectivement rencontrés à la quatrième et à la cinquième station. Puis le Prophète de l’Islam verra le prophète Moïse à la sixième station avant d’accéder à la mosquée dite « la plus éloignée » où l’attendait Abraham, le père des croyants. Chacun de ces arrêts est abondamment décrit dans la littérature de la tradition musulmane.
Mais, au-delà de la septième station, à la « rencontre de Dieu », le Prophète se rendra seul, en tant qu’invité, car l’ange Gabriel annonce qu’il n’a pas la capacité de le suivre au-delà de la « limite ». C’est donc une rencontre « en tête-à-tête » avec son Créateur que tint le Prophète de l’islam. Il reçut, comme un cadeau pour sa communauté, la consigne de célébration des offices quotidiens de la salât, la prière rituelle musulmane.
Cette description succincte du Miraj, qui n’en donne qu’un aspect touristique, est amplement controversée tant par certains musulmans que par leurs détracteurs. Le poète italien Dante (1265-1321) s’en est inspiré pour écrire La Divine Comédie, où son ignorance s’allie à son talent littéraire pour produire une belle offense à la foi des musulmans.
Le nécessaire retour à l’essence du Miraj
Lorsque le Prophète de l’islam fit le récit de son expérience mystique à ses compagnons, la nouvelle divisa sa communauté naissante.
Ceux d’entre eux qui étaient les moins préparés à la dimension ésotérique de la foi en Dieu apostasièrent sur-le-champ. L’événement, qui se déroule au VIIe siècle, leur était simplement irréel.
Ceux des compagnons qui étaient encore pris dans les filets de la logique et de la rationalité, connues aujourd’hui comme la démarche scientifique, le bombardèrent de questions en exigeant de menus détails sur les lieux visités, la monture utilisée, les personnalités rencontrées, la mesure de la distance physique véritable entre le Prophète et Dieu, etc.
Ceux qui s’étaient déjà fondus dans la plénitude de la foi et qui avaient la capacité de croire non seulement au visible mais aussi à l’invisible suivirent le Prophète à l’image d’Abû Bakr, qui fit honneur à son surnom de « Véridique ». Car, avant d’avoir entendu le récit de la bouche du Prophète, Abû Bakr affirma : « S’il l’a dit, c’est que c’est vrai. »
Aujourd’hui encore, les aspects miraculeux et le déroulement mystique du Miraj divisent les musulmans suivant le schéma des premiers compagnons. La controverse que le sujet soulève joue contre sa célébration et la diffusion pédagogiques des innombrables enseignements que renferme cet événement.
La notion même de « rencontre avec Dieu », qui est l’un des symboles les plus évidents du Miraj, présent dans la quasi-totalité des voies spirituelles sous les appellations de fusion ou d’incarnation, voire de sainteté, souffre d’un tabou spirituel dans les cercles musulmans. Avec la conséquence d’un oubli généralisé du sens profond du Miraj.
Si la prière collective dirigée à Jérusalem par le Prophète de l’islam est devenue un argument politique évoqué, dans le conflit israélo-palestinien, pour le contrôle des Lieux saints de Jérusalem, la pratique de la salât, le cadeau symbolique le plus vivant du Miraj, reste néanmoins très présente dans la vie des musulmans. Ce qui fait ainsi de chaque salât un rappel du souvenir du Miraj.
Ceux d’entre eux qui étaient les moins préparés à la dimension ésotérique de la foi en Dieu apostasièrent sur-le-champ. L’événement, qui se déroule au VIIe siècle, leur était simplement irréel.
Ceux des compagnons qui étaient encore pris dans les filets de la logique et de la rationalité, connues aujourd’hui comme la démarche scientifique, le bombardèrent de questions en exigeant de menus détails sur les lieux visités, la monture utilisée, les personnalités rencontrées, la mesure de la distance physique véritable entre le Prophète et Dieu, etc.
Ceux qui s’étaient déjà fondus dans la plénitude de la foi et qui avaient la capacité de croire non seulement au visible mais aussi à l’invisible suivirent le Prophète à l’image d’Abû Bakr, qui fit honneur à son surnom de « Véridique ». Car, avant d’avoir entendu le récit de la bouche du Prophète, Abû Bakr affirma : « S’il l’a dit, c’est que c’est vrai. »
Aujourd’hui encore, les aspects miraculeux et le déroulement mystique du Miraj divisent les musulmans suivant le schéma des premiers compagnons. La controverse que le sujet soulève joue contre sa célébration et la diffusion pédagogiques des innombrables enseignements que renferme cet événement.
La notion même de « rencontre avec Dieu », qui est l’un des symboles les plus évidents du Miraj, présent dans la quasi-totalité des voies spirituelles sous les appellations de fusion ou d’incarnation, voire de sainteté, souffre d’un tabou spirituel dans les cercles musulmans. Avec la conséquence d’un oubli généralisé du sens profond du Miraj.
Si la prière collective dirigée à Jérusalem par le Prophète de l’islam est devenue un argument politique évoqué, dans le conflit israélo-palestinien, pour le contrôle des Lieux saints de Jérusalem, la pratique de la salât, le cadeau symbolique le plus vivant du Miraj, reste néanmoins très présente dans la vie des musulmans. Ce qui fait ainsi de chaque salât un rappel du souvenir du Miraj.