Une grosse pointure de l'islamologie vient de nous quitter. Mohammed Arkoun est décédé mardi soir à Paris à l'âge de 82 ans. Grand penseur algérien, il était professeur émérite d'histoire de la pensée islamique à la Sorbonne depuis 1983, et enseignait l'« islamologie appliquée », matière qu'il a initiée, dans diverses universités britanniques et américaines. Il participait activement au dialogue interreligieux, en participant aux activités du GRIC (Groupe de recherche islamo-chrétien) de 1978 à 1982, lui valant la dénomination de « passeur des cultures ».
Né en 1928 à Taourirt-Mimoun, un petit village de Kabylie, de famille très nombreuse et très pauvre, Mohammed Arkoun fait ses études primaires dans son village natal, puis secondaires à Oran. Sa persévérance et son goût pour la recherche le mène à la Faculté de littérature de l'université d'Alger, où il étudiera assidûment la philosophie, avant de s'envoler pour Paris, à la Sorbonne, pour y être agrégé en langue et en littérature arabes, en 1956, et docteur en philosophie, en 1968.
Il est l'auteur de nombreux ouvrages critiques, dont « La Fibre humaniste dans la pensée arabe », « La Pensée fondamentaliste », « L’Islam, l’Europe et l’Occident », « La Pensée islamique : critique et ijtihad », où il interroge les textes canoniques et les interprétations qui ont fleuri autour de leur vérité intrasèque.
« Le Coran est un texte ouvert qu’aucune interprétation ne peut clore de façon définitive et orthodoxe. Au contraire, les écoles dites musulmanes sont des mouvements idéologiques qui soutiennent et légitiment les volontés de puissance de groupes sociaux en compétition pour l’hégémonie », défendait-il dans son ouvrage « Pour une critique de la raison islamique » (éd. Maisonneuve & Larose, 1984).
Officier de la Légion d'honneur en 1996, il fut également officier des Palmes académiques. Au Royaume-Uni, l'université d'Exeter lui attribue ensuite le titre de docteur honoris causa.
Sa pensée a fait de lui un des plus grand intellectuels contemporains musulmans d'Algérie, tout en mettant dans l'embarras nombre de responsables religieux, qu'il accuse d'autoritarisme dogmatique, mais aussi nombre de responsables politiques, lorsqu'il insiste notamment sur l'inégalité face à l'accès au savoir. Dès les années 1986, il lui sera interdit de participer à des activités culturelles ou intellectuelles dans son pays.
Né en 1928 à Taourirt-Mimoun, un petit village de Kabylie, de famille très nombreuse et très pauvre, Mohammed Arkoun fait ses études primaires dans son village natal, puis secondaires à Oran. Sa persévérance et son goût pour la recherche le mène à la Faculté de littérature de l'université d'Alger, où il étudiera assidûment la philosophie, avant de s'envoler pour Paris, à la Sorbonne, pour y être agrégé en langue et en littérature arabes, en 1956, et docteur en philosophie, en 1968.
Il est l'auteur de nombreux ouvrages critiques, dont « La Fibre humaniste dans la pensée arabe », « La Pensée fondamentaliste », « L’Islam, l’Europe et l’Occident », « La Pensée islamique : critique et ijtihad », où il interroge les textes canoniques et les interprétations qui ont fleuri autour de leur vérité intrasèque.
« Le Coran est un texte ouvert qu’aucune interprétation ne peut clore de façon définitive et orthodoxe. Au contraire, les écoles dites musulmanes sont des mouvements idéologiques qui soutiennent et légitiment les volontés de puissance de groupes sociaux en compétition pour l’hégémonie », défendait-il dans son ouvrage « Pour une critique de la raison islamique » (éd. Maisonneuve & Larose, 1984).
Officier de la Légion d'honneur en 1996, il fut également officier des Palmes académiques. Au Royaume-Uni, l'université d'Exeter lui attribue ensuite le titre de docteur honoris causa.
Sa pensée a fait de lui un des plus grand intellectuels contemporains musulmans d'Algérie, tout en mettant dans l'embarras nombre de responsables religieux, qu'il accuse d'autoritarisme dogmatique, mais aussi nombre de responsables politiques, lorsqu'il insiste notamment sur l'inégalité face à l'accès au savoir. Dès les années 1986, il lui sera interdit de participer à des activités culturelles ou intellectuelles dans son pays.