Parmi tous les dossiers, parmi tous les chantiers qui attendent les musulmans de France, le plus urgent et le plus important pour moi est celui de retrouver la paix, de rétablir la confiance, de rassurer nos concitoyens et de barrer le chemin devant les promoteurs des conflits.
Quand on décide de prioriser un chantier, il est forcément nécessaire de dé-prioriser d’autres.
Rétablir la confiance, rechercher la paix en France est la base de tous les autres chantiers qui préoccupent les français de confession musulmane.
La fracture entre les musulmans et la société s’amplifie de jour en jour, et à chaque rendez-vous électoral le fossé se creuse et les paroles blessantes entrent dans les éléments de langage des politiques.
La peur s’installe avec constance dans les cœurs. Les plus tolérants parmi nous deviennent sceptiques, le respect devient méfiance et les valeurs humaines se traduisent dorénavant à travers le prisme de la réciprocité.
Oui, les extrémistes ont réussi à nous faire douter de notre capacité de vivre en paix, ils ont réussi à corrompre notre fraternité et à déclarer la guerre entre notre liberté et notre égalité.
Ils s’accaparent les écrans, font le buzz sur YouTube et déversent leur mépris sur les plateaux et lors des meetings.
Chaque jour, les ennemis de la paix creusent un trou en plus dans le bateau de notre société. Notre pays coule et nous nous chamaillons sur des questions qui sont secondaires maintenant, quand bien même celles-ci ont leur importance pour notre avenir.
Les dossiers sont nombreux et les chantiers sont multiples. Je ne suis pas là pour donner un ordre de priorité pour chaque chantier ; mais ce dont je suis certain, c’est que sans la paix et le vivre ensemble tous nos chantiers échoueront, la peur finira par détruire notre société, devenir injuste, s’allier avec les extrémistes et s’attaquer massivement à la vie.
Certains, parmi nous, passent leur vie à parler de la viande halal, du sacrifice rituel, des aumôniers, des carrés musulmans… D’autres ne voient la France que par l’œil de l’islamophobie et de la discrimination. D’autres font de la protection des sourcils des femmes le combat de leur vie (!).
D’autres attendent la fin du monde. D’autres le complot a mangé leurs cerveaux et les a neutralisés à jamais. Ils sont maintenant hors état de nuire ou d’être utiles.
D’autres, conscients ou inconscients, ont choisis de mettre leurs mains dans celles des propagateurs de la haine et d’agir dans ce sens, de l’intérieur. Sans rater aucune occasion pour dire et redire que l’islam est le problème et qu’avec leur islam déplumé il n’y aura plus de problème.
Et les rares musulmans qui mesurent la gravité de situation qui œuvrent pour combler le vide, construire des ponts, établir le dialogue et en faire une priorité, participer activement pour le bien de tous à la vie de leur cité sont critiqués et montrés du doigt comme des collaborateurs.
Oui, pour l’ouverture de nos mosquées ! Oui, pour le dialogue interculturel, interreligieux, intergénérationnel ! Et avec toute la société dans sa grande diversité. Oui, pour une laïcité qui protège nos valeurs communes et nous permet de s’entendre sans s’effacer.
Non à la haine, non au conflit, non à la discrimination en tout genre ! Non au fatalisme, non à l’extrémisme de tout bord, même celui qui s’exerce avec subtilité par des costumes-cravates et sans Kalachnikov.
***
Abdallah Deliouah est imam à la mosquée de Valence (Rhône-Alpes) et auteur de La Zakât sur les salaires (Maison d’Ennour, 2012).
Quand on décide de prioriser un chantier, il est forcément nécessaire de dé-prioriser d’autres.
Rétablir la confiance, rechercher la paix en France est la base de tous les autres chantiers qui préoccupent les français de confession musulmane.
La fracture entre les musulmans et la société s’amplifie de jour en jour, et à chaque rendez-vous électoral le fossé se creuse et les paroles blessantes entrent dans les éléments de langage des politiques.
La peur s’installe avec constance dans les cœurs. Les plus tolérants parmi nous deviennent sceptiques, le respect devient méfiance et les valeurs humaines se traduisent dorénavant à travers le prisme de la réciprocité.
Oui, les extrémistes ont réussi à nous faire douter de notre capacité de vivre en paix, ils ont réussi à corrompre notre fraternité et à déclarer la guerre entre notre liberté et notre égalité.
Ils s’accaparent les écrans, font le buzz sur YouTube et déversent leur mépris sur les plateaux et lors des meetings.
Chaque jour, les ennemis de la paix creusent un trou en plus dans le bateau de notre société. Notre pays coule et nous nous chamaillons sur des questions qui sont secondaires maintenant, quand bien même celles-ci ont leur importance pour notre avenir.
Les dossiers sont nombreux et les chantiers sont multiples. Je ne suis pas là pour donner un ordre de priorité pour chaque chantier ; mais ce dont je suis certain, c’est que sans la paix et le vivre ensemble tous nos chantiers échoueront, la peur finira par détruire notre société, devenir injuste, s’allier avec les extrémistes et s’attaquer massivement à la vie.
Certains, parmi nous, passent leur vie à parler de la viande halal, du sacrifice rituel, des aumôniers, des carrés musulmans… D’autres ne voient la France que par l’œil de l’islamophobie et de la discrimination. D’autres font de la protection des sourcils des femmes le combat de leur vie (!).
D’autres attendent la fin du monde. D’autres le complot a mangé leurs cerveaux et les a neutralisés à jamais. Ils sont maintenant hors état de nuire ou d’être utiles.
D’autres, conscients ou inconscients, ont choisis de mettre leurs mains dans celles des propagateurs de la haine et d’agir dans ce sens, de l’intérieur. Sans rater aucune occasion pour dire et redire que l’islam est le problème et qu’avec leur islam déplumé il n’y aura plus de problème.
Et les rares musulmans qui mesurent la gravité de situation qui œuvrent pour combler le vide, construire des ponts, établir le dialogue et en faire une priorité, participer activement pour le bien de tous à la vie de leur cité sont critiqués et montrés du doigt comme des collaborateurs.
Oui, pour l’ouverture de nos mosquées ! Oui, pour le dialogue interculturel, interreligieux, intergénérationnel ! Et avec toute la société dans sa grande diversité. Oui, pour une laïcité qui protège nos valeurs communes et nous permet de s’entendre sans s’effacer.
Non à la haine, non au conflit, non à la discrimination en tout genre ! Non au fatalisme, non à l’extrémisme de tout bord, même celui qui s’exerce avec subtilité par des costumes-cravates et sans Kalachnikov.
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Abdallah Deliouah est imam à la mosquée de Valence (Rhône-Alpes) et auteur de La Zakât sur les salaires (Maison d’Ennour, 2012).
Du même auteur :
Théorie du complot et jeunes de France
Se faire rattraper par son destin
Qui donc peut désamorcer cette escalade de haine ?
La philosophie de la zakât
Tout savoir sur la zakât
Lire aussi :
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Avis aux terroristes : notre religion est de paix, d’amour et de sincérité
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