Plusieurs associations des droits de l'Homme, parmi lesquelles Amnesty International et Human Rights Watch ont dénoncé la décision de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) qui a validé la loi d’interdiction du voile intégral en France plus tôt cette semaine.
HRW a estimé, jeudi 3 juillet, qu’elle porte atteinte aux droits des femmes « à exprimer librement leur religion et leurs convictions, ainsi que leur droit à l’autonomie personnelle ». Qualifiant la décision de « décevante », l'organisation juge que « ce type d’interdiction enfreint les droits des femmes qui choisissent de porter le voile, sans protéger de manière substantielle celles qui sont contraintes de le faire ».
La loi d’interdiction est « discriminatoire » et a « un impact disproportionné sur les femmes musulmanes ». La Convention européenne des droits de l’homme et du Pacte international relatif aux droits civiques « admettent certaines restrictions à ces droits, sous réserve que ces restrictions aient un objectif légitime tel que la protection de la sécurité ou de l’ordre public, et qu’elles soient proportionnées » mais tel n’est pas le cas selon HRW, rejoignant l’opinion dissidente de deux juges de la CEDH sur le cas de S.A.S..
« La France devrait cesser de criminaliser les femmes qui choisissent de se couvrir le visage, et protéger celles qui y sont contraintes sans les exclure de l’espace public », a conclu l'ONG.
Dans le même ton, Amnesty International a déclaré, dans un communiqué paru le jour même du rendu de l’arrêt, que la décision de la CEDH est « extrêmement préjudiciable » et qu’elle représente « une profonde régression du droit à la liberté d'expression et de religion, qui laisse entendre que les femmes ne sont pas libres d'exprimer leur conviction religieuse en public ».
« Si l'on réduit l'arrêt de la Cour à son essence même, il dit en substance que l'on ne doit pas porter le voile intégral parce qu'il met les gens mal à l'aise. Cela ne justifie pas l'interdiction d'un comportement ou d'une forme d'expression – religieuse ou autre – qui en soi ne porte préjudice à personne », a déclaré Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International France.
« Prétendre que toutes les femmes qui portent des symboles ou des vêtements traditionnels ou religieux le font parce qu'elles y sont contraintes relève de stéréotypes, et aucun pays ne devrait supprimer les droits des femmes par voie législative, et encore moins punir ces dernières, en partant d'une généralisation aussi grossière », a-t-elle ajouté.
Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a dénoncé, quant à lui, « une décision politique, sans aucun courage juridique ». Plus aucun recours judiciaires n'est désormais possible pour les opposants à la loi anti-niqab.
Lire aussi :
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HRW a estimé, jeudi 3 juillet, qu’elle porte atteinte aux droits des femmes « à exprimer librement leur religion et leurs convictions, ainsi que leur droit à l’autonomie personnelle ». Qualifiant la décision de « décevante », l'organisation juge que « ce type d’interdiction enfreint les droits des femmes qui choisissent de porter le voile, sans protéger de manière substantielle celles qui sont contraintes de le faire ».
La loi d’interdiction est « discriminatoire » et a « un impact disproportionné sur les femmes musulmanes ». La Convention européenne des droits de l’homme et du Pacte international relatif aux droits civiques « admettent certaines restrictions à ces droits, sous réserve que ces restrictions aient un objectif légitime tel que la protection de la sécurité ou de l’ordre public, et qu’elles soient proportionnées » mais tel n’est pas le cas selon HRW, rejoignant l’opinion dissidente de deux juges de la CEDH sur le cas de S.A.S..
« La France devrait cesser de criminaliser les femmes qui choisissent de se couvrir le visage, et protéger celles qui y sont contraintes sans les exclure de l’espace public », a conclu l'ONG.
Dans le même ton, Amnesty International a déclaré, dans un communiqué paru le jour même du rendu de l’arrêt, que la décision de la CEDH est « extrêmement préjudiciable » et qu’elle représente « une profonde régression du droit à la liberté d'expression et de religion, qui laisse entendre que les femmes ne sont pas libres d'exprimer leur conviction religieuse en public ».
« Si l'on réduit l'arrêt de la Cour à son essence même, il dit en substance que l'on ne doit pas porter le voile intégral parce qu'il met les gens mal à l'aise. Cela ne justifie pas l'interdiction d'un comportement ou d'une forme d'expression – religieuse ou autre – qui en soi ne porte préjudice à personne », a déclaré Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International France.
« Prétendre que toutes les femmes qui portent des symboles ou des vêtements traditionnels ou religieux le font parce qu'elles y sont contraintes relève de stéréotypes, et aucun pays ne devrait supprimer les droits des femmes par voie législative, et encore moins punir ces dernières, en partant d'une généralisation aussi grossière », a-t-elle ajouté.
Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a dénoncé, quant à lui, « une décision politique, sans aucun courage juridique ». Plus aucun recours judiciaires n'est désormais possible pour les opposants à la loi anti-niqab.
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