Les attentats du 13 novembre ont replongé la France toute entière dans l’ambiance d’horreur des attaques meurtrières de Charlie Hebdo. Plus d’une centaine de morts et plus de 300 personnes blessées. Des vies fauchées, des sourires envolés, des espoirs déchus, des cris, des larmes, la mort en toile de fond en plein Paris. Des armes, des larmes et du sang... Une attaque sans précédent. Une sale guerre menée à toute une génération française dans son unité, française dans sa diversité, française dans sa liberté.
Des vies mises en joue par ces bouchers de l’apocalypse, insensibles à la joie, à l’amour d’autrui, à la légèreté de la vie, à la beauté du moment ; bouffé de l'intérieur par une haine sans borne érigée en foi. Des zombies sortis des entrailles du Moyen-Orient que les États-unis et leurs alliés ont exhumé des catacombes de l’Irak, que la France a libéré du désert de Libye et que Bachar al-Assad a sciemment relâché des geôles de Syrie.
Des vies mises en joue par ces bouchers de l’apocalypse, insensibles à la joie, à l’amour d’autrui, à la légèreté de la vie, à la beauté du moment ; bouffé de l'intérieur par une haine sans borne érigée en foi. Des zombies sortis des entrailles du Moyen-Orient que les États-unis et leurs alliés ont exhumé des catacombes de l’Irak, que la France a libéré du désert de Libye et que Bachar al-Assad a sciemment relâché des geôles de Syrie.
Refusons de céder au démon de la division
Dans cette douleur collective où chacun d’entre nous a perdu une part de soi-même, dans ce deuil national qui a frappé aux portes de tous les Français, les musulmans sont encore montrés du doigt. Pas d’amalgame, disent-ils en demandant une fraction de seconde après aux mêmes musulmans de crier haut et fort leur désapprobation du terrorisme. Un jeu dangereux, vicieux qui nourrira à termes ceux que veulent les ennemis de la République : la division de la nation française, la stigmatisation des communautés musulmanes, la dislocation du peuple français.
Mais puisque certaines personnalités politiques nous traînent à la barre des complicités-passives, et sous-entendent qu’il y aurait des digues invisibles entre l’islam et l’islamisme, entre les musulmans et les terroristes, laissez-moi vous dire que nous vous aimons. Laissez-moi vous dire que les communautés musulmanes de par le monde sont les premières victimes de ces apôtres de la haine. Laissez-moi dire que nous combattons de toutes nos forces cette idéologie mortifère. Laissez-moi vous dire que nous nous défendrons de toute de notre âme pour ne laisser personne nous insulter et remettre en doute notre attachement sans faille à la liberté, à l’égalité et à la fraternité.
Mais puisque certaines personnalités politiques nous traînent à la barre des complicités-passives, et sous-entendent qu’il y aurait des digues invisibles entre l’islam et l’islamisme, entre les musulmans et les terroristes, laissez-moi vous dire que nous vous aimons. Laissez-moi vous dire que les communautés musulmanes de par le monde sont les premières victimes de ces apôtres de la haine. Laissez-moi dire que nous combattons de toutes nos forces cette idéologie mortifère. Laissez-moi vous dire que nous nous défendrons de toute de notre âme pour ne laisser personne nous insulter et remettre en doute notre attachement sans faille à la liberté, à l’égalité et à la fraternité.
Nous sommes la France
Laissez-moi vous dire que la foi qui raisonne en nous nous appelle à combattre ces misérables délinquants de la terreur par la force de l’amour en l’humanité par les armes de la justice, de la paix et de la vie. Laissez-moi vous dire que malgré toutes les difficultés que nous rencontrons, toutes les discriminations ou stigmatisations que nous subissions, nous élevons nos enfants dans le respect des lois. Laissez-moi vous dire que nous sommes la France, que la France est en nous et qu’à chaque jour, à chaque instant, nous nous battons pour la survie de l’idéal républicain.
Mais que dire lorsque ceux qui nous tuent savent que nous sommes une nation, et que ceux qui nous gouvernent se demandent encore ce que nous sommes ? Que dire lorsque certaines personnes nous disent, inquiets, qu’elles ne nous entendent pas assez, que nos voix sont faibles ? Que nous sommes complices, voire coupables ? Parce que tel n'est pas le cas.
Nous ne finirons pas la sale besogne de ces assassins de vie. Nous ne joncherons jamais les cadavres de Charlie Hebdo, du Bataclan du Stade de France en recherchant obstinément l’identité confessionnelle de ces victimes de l’horreur. Car ces morts sont nos morts et ces vies qui luttent sont nos vies.
Mais que dire lorsque ceux qui nous tuent savent que nous sommes une nation, et que ceux qui nous gouvernent se demandent encore ce que nous sommes ? Que dire lorsque certaines personnes nous disent, inquiets, qu’elles ne nous entendent pas assez, que nos voix sont faibles ? Que nous sommes complices, voire coupables ? Parce que tel n'est pas le cas.
Nous ne finirons pas la sale besogne de ces assassins de vie. Nous ne joncherons jamais les cadavres de Charlie Hebdo, du Bataclan du Stade de France en recherchant obstinément l’identité confessionnelle de ces victimes de l’horreur. Car ces morts sont nos morts et ces vies qui luttent sont nos vies.
Ayons le courage du débat
Mais laissez-moi vous dire que ces assassins sont également les enfants perdus de l’islam et de la République. Perdus dans la haine de soi et reconstruis dans l’absence de l’autre. Laissez-nous vous dire que ce monstre hideux sorti des entrailles du Moyen-Orient fut créé, nourri par nos politiques étrangement étrangères, où nos renoncements politiques, nos alliances avec des monarchies totalitaires, nos proximités dangereuses avec des dictateurs infréquentables, l’absence de toute perspective dans le conflit israélo-palestinien sème un chaos généralisé.
Ayons le courage de poser enfin la question de notre stratégie globale dans cette partie du monde où les bombardements n’ont fait sortir de terre que des Hydres de Lerne. Ayons également le courage de dépasser la question identitaire qui empoisonne le vivre-ensemble, car, au-delà de toutes nos différences, nous sommes la France. Cette France libre qui n’acceptera jamais la prise de parole des armes.
Nous sommes cette France qui œuvrera inlassablement à l’intérieur du champ démocratique pour apaiser nos différents. Nous sommes cette France qui trouvera toujours la force de croire en nos institutions, en nos citoyens pour dire ensemble non au fanatisme et non à la stigmatisation des compatriotes de confession musulmane. Car, dans ce moment de crise, dans cet état de choc national, tout amalgame plongerait le corps social français dans un coma mortel et donnerait à ces assassins de vie une victoire inespérée.
*****
Nassurdine Haidari est un ex-élu PS de Marseille et délégué du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN).
Ayons le courage de poser enfin la question de notre stratégie globale dans cette partie du monde où les bombardements n’ont fait sortir de terre que des Hydres de Lerne. Ayons également le courage de dépasser la question identitaire qui empoisonne le vivre-ensemble, car, au-delà de toutes nos différences, nous sommes la France. Cette France libre qui n’acceptera jamais la prise de parole des armes.
Nous sommes cette France qui œuvrera inlassablement à l’intérieur du champ démocratique pour apaiser nos différents. Nous sommes cette France qui trouvera toujours la force de croire en nos institutions, en nos citoyens pour dire ensemble non au fanatisme et non à la stigmatisation des compatriotes de confession musulmane. Car, dans ce moment de crise, dans cet état de choc national, tout amalgame plongerait le corps social français dans un coma mortel et donnerait à ces assassins de vie une victoire inespérée.
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Nassurdine Haidari est un ex-élu PS de Marseille et délégué du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN).
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