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Nouveau procès contre Saddam Hussein

| Mercredi 5 Avril 2006 à 11:37

           

Déjà jugé pour la mort de 148 chiites en 1980, l‘ancien président irakien, Saddam Hussein, devra répondre devant le Haut tribunal de son pays, de la mort de 50 000 à 100 000 kurdes. Accusé de génocide, il aurait donné l’ordre de « gazer » les kurdes du nord du pays, en mars 1988, durant la guerre l’opposant à L’Iran. Le « massacre d' Halabja » n'avait alors, soulevé aucune protestation de la part de la communauté internationale ; des zones d’ombres persistent sur les origines de ce massacre.



Nouveau procès contre Saddam Hussein

Nouveau procès

Mardi 4 avril, le Haut Tribunal pénal irakien a annoncé la fin de l’instruction du dossier de « l’opération Anfal ». Après l’enregistrement de centaines de plaintes, l’exhumation des corps de dizaines de fosses communes, l’interrogation de milliers de témoins, le responsable des juges d’instructions, Raed al-Jouhi, a déclaré mardi : « Nous annonçons à notre peuple et aux victimes de l'ancien régime que l'instruction a été bouclée dans l'affaire Anfal et que les sept personnes, accusées de génocide et de crimes contre l'humanité, ont été déférées au tribunal ».Le juge Jouhi, reconnaît tout de même, que cette affaire est «très compliquée », car le crime de génocide est peut être le plus grave du droit international, mais c'est aussi le plus difficile à prouver, puisque «l'intention de détruire un groupe ethnique, national ou religieux» doit être établie.

L’affaire remonte à l’année 1988, en pleine guerre opposant l’Iran à L’Irak. Saddam Hussein aurait reproché à la population kurde sa proximité avec l’armée Iranienne, allant jusqu'à intégrer ses groupes de guérilla. Les nombreux séparatistes kurdes habitant les provinces montagneuses du nord de l’Irak, appelées communément Kurdistan, auraient donc subi, de février à septembre 1988, la colère de Bagdad. Le raïs aurait lancé, avec l’aide de son cousin, Ali Hassan al-Majid surnommé «Ali le Chimique», une campagne d’éradication de ce peuple perso phone, par des bombardements au gaz chimique, des exécutions sommaires et le déplacement forcé de cette population, faisant ainsi de 50 000 à 100 000 morts. Un ancien ministre de la Défense, Sultan Hachem Ahmed, aurait supervisé les opérations, ainsi que quatre autres officiers et dignitaires bassistes. Tous étant, aujourd’hui, passibles de la peine de mort.

Zones d’ombres

Selon certains journalistes et analystes notamment au sein de différents collectifs américains relayés par des antennes françaises, certaines zones d’ombres planent sur cette affaire. D’une part, il semblerait que durant cette guerre opposant l’Iran à l’Irak, les deux pays aient utilisé des armes chimiques interdites par les lois internationales, et dont la population kurde aurait pu être une victime dite « collatérale ». D’autre part, le « massacre d’Hallabja », n’a suscité, à l’époque, aucune protestation de la communauté internationale ; c’est suite à la fin du support international à Saddam Hussein, en 1990, que le « massacre d’Halbja » a été imputé aux Irakiens.

Cette thèse est appuyée par deux éléments importants. D’une part, Un rapport de l’ « Army War College » (Institut d’Etudes Stratégiques américaines sur la guerre) écrit en 1990, qui démontre que l’implication exclusivement irakienne est peu crédible. Ce rapport fait état de l’empoisonnement des victimes par un gaz nommé « cyanide », or en 1990, l’Irak n’utilise pas dans son armement chimique de « cyanide ». Le deuxième élément, est le témoignage de Stephen C. Pelletiere, analyste politique en Irak pour la CIA pendant la guerre Iran-Irak, il a été à la tête de l’équipe d’investigation sur les techniques de guerre irakienne pendant la guerre du Golfe en 1991. Le 31 janvier 2003, cet analyste, rappel dans le New York Times qu’après la bataille qui a eu lieu entre l'armée iranienne et irakienne, à côté de Hallabja, i[« la « Defense Intelligence Agency » avait procédé à une enquête dont les résultats furent classifiés et qui avaient conclu que c’était des gaz iraniens et non irakiens qui avaient touchés les Kurdes, les gaz utilisés n’étant pas détenus par Bagdad. Bien que ce rapport soit connu, l’argument du génocide d’Halabja est encore utilisé.[…]Je n’essaye pas de réhabiliter Saddam Hussein et il existe peut-être de bonnes raisons d’attaquer l’Irak, mais celle du génocide kurde n’en est pas une. En revanche pour comprendre l’intérêt des États-Unis pour l’Irak, il est intéressant de se pencher sur la bataille d’Halabja. En effet, si tout le monde sait que l’Irak détient de grandes réserves pétrolières, on sait moins qu’il possède d’immenses ressources en eau et sans doute le plus important système fluvial du Proche-Orient. Il existe un grand système de régulation et de barrage de l’eau près d’Halabja et c’est de cela que les Iraniens voulaient s’emparer, en 1988. Si les États-Unis contrôlent l’Irak, ils contrôleront l’eau de ce pays et donc tout le Proche-Orient pour des décennies. [...] »]i Extrait du New York Times ; « A War Crime Or an Act of War? » January 31, 2003, Friday. par Stephen C. Pelletiere.





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