Iddar Ag Ogazide est un Tamasheq Noir, une tribu du Nord du Mali. Il a travaillé pendant 35 ans pour une famille à Asongo, une ville située à 80 km au sud de Gao. Jamais il n’a reçu de salaire ni d’éducation puisqu’il appartenait à la même famille qui avait acheté son arrière-grand-mère. Puis, une génération après l’autre, les descendants son restés la propriété des maîtres. « Je n’ai jamais été à l’école ni étudié le Coran. Je ne sais que conduire les animaux dans les pâturages. (…) J’ai toujours voulu m’enfuir, mais on raconte que si l’esclave ne respecte pas son maître il n’ira pas au Paradis après sa mort » confiait Iddar, dans la presse malienne, après son évasion réussie en mars 2008. Sa femme, qui s’est échappée avec lui, était affectée aux tâches domestiques.
« Plusieurs milliers de personnes sont encore tenues en esclavage ou vivent dans des conditions proches de l’esclavage dans le Mali d’aujourd’hui » dénonce Mohamed Ag Akeratane, président de l’association locale de défense des droits humains, Temedt. Précisément, ce sont plus de 7000 personnes qui sont exploitées dans la seule région de Gao, au nord-est du pays où l’association a lancé, lundi 25 août, une campagne de sensibilisation sur le terrain. Ces pratiques perdurent, « souvent dans les zones les plus reculées », « loin des centres urbains » précise Mohamed Ag Akeratane. Des sévices corporels ont été constatés par l’association qui œuvre depuis trois ans, au moins, dans le pays. Depuis, plusieurs plaintes ont été déposées.
« Plusieurs milliers de personnes sont encore tenues en esclavage ou vivent dans des conditions proches de l’esclavage dans le Mali d’aujourd’hui » dénonce Mohamed Ag Akeratane, président de l’association locale de défense des droits humains, Temedt. Précisément, ce sont plus de 7000 personnes qui sont exploitées dans la seule région de Gao, au nord-est du pays où l’association a lancé, lundi 25 août, une campagne de sensibilisation sur le terrain. Ces pratiques perdurent, « souvent dans les zones les plus reculées », « loin des centres urbains » précise Mohamed Ag Akeratane. Des sévices corporels ont été constatés par l’association qui œuvre depuis trois ans, au moins, dans le pays. Depuis, plusieurs plaintes ont été déposées.
Faire voter une loi
Mais la justice traîne des pieds. Car officiellement l’esclavage n’existe pas. Ou plutôt, la pratique n’a jamais été interdite puisqu’il n’y a pas de loi en ce sens. Néanmoins, le principe d’égalité entre les êtres est bien inscrit dans la constitution et le Mali est signataire des conventions internationales sur le sujet. D’après l’Administration territoriale malienne, interrogée par l'agence d'information des nations unies IRIN, « Si des gens déclaraient ouvertement qu’ils étaient esclaves, bien sûr, l’Etat ferait quelques chose ».
Pourtant, même si « l’histoire d’Iddar est un cas d’esclavage manifeste » pour Romana Cacchioli, responsable des programmes Afrique à l’association Anti-Slavery International en lien avec Temedt, à l'heure actuelle ce dossier a peu de chances d’aboutir. Plusieurs affaires avant celle-ci, sont restées sans suites. En avril dernier, le président de l’association avait confié au journal malien, La Nouvelle République, que cette situation de blocage pourrait créer « un précédent peu prometteur » pour ceux qui souhaiteraient se libérer de leur condition et faire reconnaître leur droits. Mais, « il faut que ça cesse », « nous allons relancer la machine » insistait, lundi, un membre de Temedt.
Comme chez son voisin mauritanien, l’association souhaite que le Mali se dote d'une loi criminalisant l’exploitation des personnes. En août 2007, l’Assemblée nationale de Nouakchott avait adopté un texte qui sanctionne toute personne pratiquant l’esclavage, ainsi que les autorités souvent indifférentes.
Pourtant, même si « l’histoire d’Iddar est un cas d’esclavage manifeste » pour Romana Cacchioli, responsable des programmes Afrique à l’association Anti-Slavery International en lien avec Temedt, à l'heure actuelle ce dossier a peu de chances d’aboutir. Plusieurs affaires avant celle-ci, sont restées sans suites. En avril dernier, le président de l’association avait confié au journal malien, La Nouvelle République, que cette situation de blocage pourrait créer « un précédent peu prometteur » pour ceux qui souhaiteraient se libérer de leur condition et faire reconnaître leur droits. Mais, « il faut que ça cesse », « nous allons relancer la machine » insistait, lundi, un membre de Temedt.
Comme chez son voisin mauritanien, l’association souhaite que le Mali se dote d'une loi criminalisant l’exploitation des personnes. En août 2007, l’Assemblée nationale de Nouakchott avait adopté un texte qui sanctionne toute personne pratiquant l’esclavage, ainsi que les autorités souvent indifférentes.