À l’ONU, les Palestiniens veulent tout, tout de suite. Ils auraient pu se contenter d’une demande pour devenir observateur non membre de l’ONU. Un peu comme le Vatican. L’Assemblée générale le leur aurait probablement accordé. La Palestine aurait ainsi eu le droit de s’adresser aux organisations comme la Cour pénale internationale, mais sans pouvoir participer aux votes.
Seulement, cette fois-ci, le président Mahmoud Abbas, pourtant homme modéré, est allé au bout de sa logique. Le 23 septembre, il a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies la reconnaissance pleine et entière d’un État palestinien à l’ONU.
« L’heure a sonné pour le printemps palestinien », a-t-il dit, la voix grave, lors d’un long discours qui a marqué les esprits. En agissant ainsi, il a obligé les membres du Conseil de sécurité à prendre position. Ces derniers doivent obligatoirement donner leur feu vert avant qu’un pays ne puisse adhérer à l’ONU.
A priori, une nette majorité voterait oui (plus de 9 membres sur 15). Le Brésil, la Chine, la Russie, l’Afrique du Sud ont tous annoncé qu’ils le feraient. La diplomatie française, elle, a une position nuancée. Nicolas Sarkozy a proposé un accord définitif sur un État palestinien d’ici à un an, tout en s’impliquant dans les négociations.
Seulement, cette fois-ci, le président Mahmoud Abbas, pourtant homme modéré, est allé au bout de sa logique. Le 23 septembre, il a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies la reconnaissance pleine et entière d’un État palestinien à l’ONU.
« L’heure a sonné pour le printemps palestinien », a-t-il dit, la voix grave, lors d’un long discours qui a marqué les esprits. En agissant ainsi, il a obligé les membres du Conseil de sécurité à prendre position. Ces derniers doivent obligatoirement donner leur feu vert avant qu’un pays ne puisse adhérer à l’ONU.
A priori, une nette majorité voterait oui (plus de 9 membres sur 15). Le Brésil, la Chine, la Russie, l’Afrique du Sud ont tous annoncé qu’ils le feraient. La diplomatie française, elle, a une position nuancée. Nicolas Sarkozy a proposé un accord définitif sur un État palestinien d’ici à un an, tout en s’impliquant dans les négociations.
Embarras
Les États-Unis, eux, ont fait savoir qu’ils s’opposent à la demande palestinienne. Ils devraient même y opposer leur veto, comme ils le font toujours dès qu’un vote au Conseil de sécurité risque d’aller à l’encontre de la politique israélienne.
Mais, là, un veto américain serait embarrassant pour l’administration Obama. Le même président démocrate avait suscité beaucoup d’espoir chez les Palestiniens. Le discours du Caire d’Obama d’il y a deux ans, invitant à un dialogue avec les pays majoritairement musulmans, suivi par son invitation aux Palestiniens de déposer leur demande d’adhésion à l’Onu, semblait aller dans le sens d’une véritable rupture avec la politique américaine, notamment après huit ans de « bushisme » guerrier totalement sourd aux revendications des Palestiniens.
Mais la politique intérieure des États-Unis a eu raison du pragmatisme d’Obama. L’année qui vient est une année électorale. Alors que les républicains sont majoritaires à la Chambre des représentants et que le pays affronte une crise économique interminable, Obama ne peut s’offrir le luxe de se mettre à dos les nombreux juifs américains très pro-israéliens.
Son discours à l’ONU, le 21 septembre, était une version soft de celui de Benjamin Nétanyahou le surlendemain : les négociations directes avec les Palestiniens doivent reprendre, mais on réfute point par point les revendications palestiniennes et sans qu’il y ait de résolutions onusiennes.
Avec cette ligne politique, qui était la même que son prédécesseur, Obama risque fort de perdre, et de faire perdre à tous les Occidentaux, le crédit important gagné auprès des Palestiniens, et notamment de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, dirigée par le président Abbas.
Mais, là, un veto américain serait embarrassant pour l’administration Obama. Le même président démocrate avait suscité beaucoup d’espoir chez les Palestiniens. Le discours du Caire d’Obama d’il y a deux ans, invitant à un dialogue avec les pays majoritairement musulmans, suivi par son invitation aux Palestiniens de déposer leur demande d’adhésion à l’Onu, semblait aller dans le sens d’une véritable rupture avec la politique américaine, notamment après huit ans de « bushisme » guerrier totalement sourd aux revendications des Palestiniens.
Mais la politique intérieure des États-Unis a eu raison du pragmatisme d’Obama. L’année qui vient est une année électorale. Alors que les républicains sont majoritaires à la Chambre des représentants et que le pays affronte une crise économique interminable, Obama ne peut s’offrir le luxe de se mettre à dos les nombreux juifs américains très pro-israéliens.
Son discours à l’ONU, le 21 septembre, était une version soft de celui de Benjamin Nétanyahou le surlendemain : les négociations directes avec les Palestiniens doivent reprendre, mais on réfute point par point les revendications palestiniennes et sans qu’il y ait de résolutions onusiennes.
Avec cette ligne politique, qui était la même que son prédécesseur, Obama risque fort de perdre, et de faire perdre à tous les Occidentaux, le crédit important gagné auprès des Palestiniens, et notamment de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, dirigée par le président Abbas.
Embrasement
Que faire ? Les Américains pourraient essayer de suivre la voie intermédiaire des Européens. Pour éviter le vote au Conseil de sécurité, la France a imaginé, avec d’autres États occidentaux, une solution de sauvetage.
L’idée est de profiter de la période qui s’est ouverte entre le dépôt de la demande palestinienne et son examen par le Conseil de sécurité. Soit quelques semaines. Les deux partenaires sont invités à établir un calendrier et une méthode de négociations.
Après le discours de Mahmoud Abbas, les représentants du Quartet des médiateurs sur le Proche-Orient (États-Unis, Russie, Union européenne, Nations unies) ont proposé une reprise des négociations dans cette même forme.
Le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne pourraient donner une réponse favorable, ne serait-ce que pour éviter un nouvel embrasement possible des Territoires occupés.
L’idée est de profiter de la période qui s’est ouverte entre le dépôt de la demande palestinienne et son examen par le Conseil de sécurité. Soit quelques semaines. Les deux partenaires sont invités à établir un calendrier et une méthode de négociations.
Après le discours de Mahmoud Abbas, les représentants du Quartet des médiateurs sur le Proche-Orient (États-Unis, Russie, Union européenne, Nations unies) ont proposé une reprise des négociations dans cette même forme.
Le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne pourraient donner une réponse favorable, ne serait-ce que pour éviter un nouvel embrasement possible des Territoires occupés.