Le rapport Glavany, publié le 13 décembre 2011, a peu été médiatisé. Son contenu fait désormais grincer bien des dents auprès des défenseurs d’Israël, qui se mettent à attaquer ces derniers jours le rapport, produit par la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Et pour cause : il dénonce sans détour la gestion discriminatoire de l’eau par Israël, accusé de pratiquer « un nouvel apartheid » envers les Palestiniens dans sa politique de l'eau.
Le mot est enfin lâché et le député (PS) Jean Glavany, qui a écrit le rapport dans le cadre d’une mission d’information sur « la géopolitique de l’eau » présidée par Lionel Luca (UMP), ne ménage pas Israël. « Comparaison n'est pas forcément raison : la Palestine n'est pas l'Afrique du Sud, et les années 2010 ne sont pas celles d'avant 1990. Pourtant, il est des mots et des symboles qui par leur force peuvent avoir une vertu pédagogique. Or, tout démontre, même si bien peu nombreux sont ceux qui osent employer le mot, que le Moyen-Orient est le théâtre d’un nouvel apartheid », lit-on.
Ainsi, le rapport évoque la zone C, qui représente 60 % du territoire de la Cisjordanie. Celle-ci, constituée des principales réserves foncières et ressources aquifères, reste entièrement placée sous l’autorité de l’armée israélienne. « La plupart des Palestiniens résident dans les zones A et B, mais les infrastructures dont ils dépendent se trouvent dans la zone C ou la traversent. Les déplacements des Palestiniens dans la zone C sont limités ou interdits », ce qui « entrave le développement d’infrastructures performantes pour l'approvisionnement en eau et l'évacuation des eaux usées » d’autant que les zones A et B sont morcelées en « enclaves entourées par des colonies israéliennes et par des routes réservées aux colons ».
M. Glavany rapporte également que « la priorité est donnée aux colons en cas de sécheresse, en infraction au droit international », que « le mur construit permet le contrôle de l’accès aux eaux souterraines et empêche les prélèvements palestiniens dans la "zone tampon" pour faciliter l’écoulement vers l’ouest », que « les puits forés spontanément par les Palestiniens en Cisjordanie sont systématiquement détruits par l'armée israélienne » et qu'« à Gaza, les réserves d'eau ont été prises pour cible en 2008-2009 par les bombardements ». « L'eau est devenue au Moyen Orient bien plus qu'une ressource: c'est une arme », indique-t-il.
Passé inaperçu, le rapport indigne maintenant Israël, qui a déclaré le 17 janvier par la voix du porte-parole de son ministère des affaires étrangères, qu’« Israël ne prend pas de l'eau aux Palestiniens. C'est plutôt le contraire qui est le cas. Israël transfère aux Palestiniens des quantités d'eau bien supérieures à ce qui est prévu dans les accords d'Oslo » en 1993. Face à ce tollé, Lionel Luca, de même que Renaud Muselier qui a fait partie de la mission d’information, se sont désolidarisés du rapport, selon la presse israélienne.
Cependant, le contenu du rapport parlementaire concorde avec les conclusions maintes fois présentées par les ONG, parmi lesquelles Amnesty International, qui avait indiqué en 2009 que plus de 80 % des ressources communes en eau étaient utilisées par Israël, ne laissant qu'« un mince filet d'eau » aux Palestiniens.
Pour lire le rapport Glavany, cliquez ici
Lire aussi :
Stéphane Hessel : « Israël doit changer d'attitude envers les Palestiniens »
Israël reconnu coupable de crime d’apartheid en Afrique du Sud
Les Palestiniens assoiffés par Israël
Le mot est enfin lâché et le député (PS) Jean Glavany, qui a écrit le rapport dans le cadre d’une mission d’information sur « la géopolitique de l’eau » présidée par Lionel Luca (UMP), ne ménage pas Israël. « Comparaison n'est pas forcément raison : la Palestine n'est pas l'Afrique du Sud, et les années 2010 ne sont pas celles d'avant 1990. Pourtant, il est des mots et des symboles qui par leur force peuvent avoir une vertu pédagogique. Or, tout démontre, même si bien peu nombreux sont ceux qui osent employer le mot, que le Moyen-Orient est le théâtre d’un nouvel apartheid », lit-on.
Ainsi, le rapport évoque la zone C, qui représente 60 % du territoire de la Cisjordanie. Celle-ci, constituée des principales réserves foncières et ressources aquifères, reste entièrement placée sous l’autorité de l’armée israélienne. « La plupart des Palestiniens résident dans les zones A et B, mais les infrastructures dont ils dépendent se trouvent dans la zone C ou la traversent. Les déplacements des Palestiniens dans la zone C sont limités ou interdits », ce qui « entrave le développement d’infrastructures performantes pour l'approvisionnement en eau et l'évacuation des eaux usées » d’autant que les zones A et B sont morcelées en « enclaves entourées par des colonies israéliennes et par des routes réservées aux colons ».
M. Glavany rapporte également que « la priorité est donnée aux colons en cas de sécheresse, en infraction au droit international », que « le mur construit permet le contrôle de l’accès aux eaux souterraines et empêche les prélèvements palestiniens dans la "zone tampon" pour faciliter l’écoulement vers l’ouest », que « les puits forés spontanément par les Palestiniens en Cisjordanie sont systématiquement détruits par l'armée israélienne » et qu'« à Gaza, les réserves d'eau ont été prises pour cible en 2008-2009 par les bombardements ». « L'eau est devenue au Moyen Orient bien plus qu'une ressource: c'est une arme », indique-t-il.
Passé inaperçu, le rapport indigne maintenant Israël, qui a déclaré le 17 janvier par la voix du porte-parole de son ministère des affaires étrangères, qu’« Israël ne prend pas de l'eau aux Palestiniens. C'est plutôt le contraire qui est le cas. Israël transfère aux Palestiniens des quantités d'eau bien supérieures à ce qui est prévu dans les accords d'Oslo » en 1993. Face à ce tollé, Lionel Luca, de même que Renaud Muselier qui a fait partie de la mission d’information, se sont désolidarisés du rapport, selon la presse israélienne.
Cependant, le contenu du rapport parlementaire concorde avec les conclusions maintes fois présentées par les ONG, parmi lesquelles Amnesty International, qui avait indiqué en 2009 que plus de 80 % des ressources communes en eau étaient utilisées par Israël, ne laissant qu'« un mince filet d'eau » aux Palestiniens.
Pour lire le rapport Glavany, cliquez ici
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