Hardo Kâ, danseur chorégraphe, fait partie des nombreux artistes invités dans le cadre du 8e Festival des cultures d'islam « Par ICI Dakar », parmi lesquels on trouve Didier Awadi, Matador, Nuru Kane mais aussi le conteur Boubacar Ndiaye.
Top départ du 8e Festival des cultures d’islam organisé par l’Institut des cultures d’islam (ICI), ce vendredi 13 septembre 2013.
Après les États-Unis (« Islam & the city », en 2011, annonçant l’ère post-11-Septembre) et l’Algérie (« Viva l’Algérie ! », célébrant le cinquantenaire de l’indépendance), c’est maintenant au tour du Sénégal d’être à l’honneur à l’ICI, du 13 septembre au 21 décembre 2013.
Sous l’intitulé « Par ICI Dakar », l’Institut des cultures d’islam offre une programmation hors des sentiers battus de ce pays foisonnant d’artistes qu’est Le Sénégal, qui vient d’ailleurs de voir nommer une femme comme nouveau Premier ministre en la personne d’Aminata Touré – chose assez rare sur le continent africain comme ailleurs pour être soulignée.
« Par ICI Dakar » s’inscrit dans le Tandem Dakar-Paris, un programme d’échange culturel organisé par les deux capitales qui a permis, durant le 1er semestre 2013, à des artistes français comme Grand Corps Malade de se produire au Sénégal, et, durant le 2e semestre, à des artistes sénégalais connus (le chanteur Youssou Ndour, à Bercy ; la chorégraphe Germaine Acogny, au Théâtre de la ville) ou qui le sont moins d’aller à la rencontre du public parisien.
Après les États-Unis (« Islam & the city », en 2011, annonçant l’ère post-11-Septembre) et l’Algérie (« Viva l’Algérie ! », célébrant le cinquantenaire de l’indépendance), c’est maintenant au tour du Sénégal d’être à l’honneur à l’ICI, du 13 septembre au 21 décembre 2013.
Sous l’intitulé « Par ICI Dakar », l’Institut des cultures d’islam offre une programmation hors des sentiers battus de ce pays foisonnant d’artistes qu’est Le Sénégal, qui vient d’ailleurs de voir nommer une femme comme nouveau Premier ministre en la personne d’Aminata Touré – chose assez rare sur le continent africain comme ailleurs pour être soulignée.
« Par ICI Dakar » s’inscrit dans le Tandem Dakar-Paris, un programme d’échange culturel organisé par les deux capitales qui a permis, durant le 1er semestre 2013, à des artistes français comme Grand Corps Malade de se produire au Sénégal, et, durant le 2e semestre, à des artistes sénégalais connus (le chanteur Youssou Ndour, à Bercy ; la chorégraphe Germaine Acogny, au Théâtre de la ville) ou qui le sont moins d’aller à la rencontre du public parisien.
Programmation éclectique résolument contemporaine
L’ICI démarre, pour sa part, sur les chapeaux de roue ce vendredi 13 septembre avec le vernissage, à 18 h, de l’exposition photographique « La voie du Baye Fall », de Fabrice Monteiro, suivi du concert (gratuit), à 20 h, du rappeur Didier Awadi en dialogue avec le slammeur Matador. Le Baye Fall, assez critiqué dans le monde sunnite arabe, est une branche de la confrérie des Mourides, fondée par le cheikh Ibrahima Fall, lui-même disciple de cheikh Amadou Bamba. La plongée photographique de Fabrice Monteiro permet de nous immerger au cœur de la vie de ce mouvement, rythmé notamment par le Grand Magal de Touba, qui draine des milliers de pèlerins chaque année.
Samedi 14 septembre, à midi, ciné-débat avec la projection du documentaire Le Point de vue du lion. « “L’Europe ne peut pas accueillir toute la misère du monde”: ceci est le point de vue du chasseur. “La misère des Africains est une conséquence des politiques néocoloniales et néolibérales imposées ; l’Afrique n’est pas pauvre mais appauvrie…” : ceci est le point de vue du lion », nous dit le (musicien et) réalisateur Didier Awadi.
Le soir du samedi 14 et du dimanche 15, à 20 h, place à la danse contemporaine. Le danseur Hardo Kâ, issu d’un couple mixte (père peul musulman et mère diola chrétienne) invite à un monde de respect et de tolérance dans sa pièce chorégraphique Hardo Kâ : Zikr, le temps des lamentations ; dans Répétition à la maison, accompagné de son épouse et d’un joueur de riti (violon peul), il questionne les rapports de couple.
Vous connaissez la danse du dragon qui défile chaque année dans le 13e arrondissement de Paris à l’occasion du nouvel an chinois ? Eh bien, le lion danse aussi ! Dimanche 15 septembre, à 16 h, la cérémonie du simb fait rugir les lions au son des percussions.
Mercredi 18, rendez-vous avec les Baye Fall, pour une séance de psalmodie suivie de la projection du documentaire Touba, d’Elizabeth Chai Vasarhelyi. Forts de leur culture wolof mais pas moins musulmans, les Mourides, dont font partie les Baye Fall, représentent 28 % de la population sénégalaise.
Jeudi 19 septembre, à 20 h, place aux jeunes pousses cinématographiques (Mati Diop, Alain Gomis, Dyana Gaye, Moly Kane, Mame Woury Thioubou), qui nous donnent à voir des courts métrages ancrés dans la réalité sénégalaise.
Tout au long de cette semaine dense, le griot Boubacar Ndiaye égrénera ses bons mots, proverbes et poésies en première partie de chaque soirée du festival. Vendredi 29 septembre, il propose une Nuit du conte, plongeant au cœur de la tradition orale sénégalaise chargée de nous transmettre l’épopée des temps lointains et la parole des anciens, comme chacun sait, toujours emplies de sagesse.
Samedi 21 septembre, à 20 h, ça va swinguer lors du concert de Nuru Kane dans un mix alliant les sons du guembri, de la calebasse, du violon, du oud, de la kora, du balafon et du n’goni. Le mélange de blues mandingue, de flamenco ou encore de musique gwana est tout à l’image du Sénégal, ce pays pétri d’ébullition culturelle et l’un de ceux du continent noir les plus ouverts au monde.
Samedi 14 septembre, à midi, ciné-débat avec la projection du documentaire Le Point de vue du lion. « “L’Europe ne peut pas accueillir toute la misère du monde”: ceci est le point de vue du chasseur. “La misère des Africains est une conséquence des politiques néocoloniales et néolibérales imposées ; l’Afrique n’est pas pauvre mais appauvrie…” : ceci est le point de vue du lion », nous dit le (musicien et) réalisateur Didier Awadi.
Le soir du samedi 14 et du dimanche 15, à 20 h, place à la danse contemporaine. Le danseur Hardo Kâ, issu d’un couple mixte (père peul musulman et mère diola chrétienne) invite à un monde de respect et de tolérance dans sa pièce chorégraphique Hardo Kâ : Zikr, le temps des lamentations ; dans Répétition à la maison, accompagné de son épouse et d’un joueur de riti (violon peul), il questionne les rapports de couple.
Vous connaissez la danse du dragon qui défile chaque année dans le 13e arrondissement de Paris à l’occasion du nouvel an chinois ? Eh bien, le lion danse aussi ! Dimanche 15 septembre, à 16 h, la cérémonie du simb fait rugir les lions au son des percussions.
Mercredi 18, rendez-vous avec les Baye Fall, pour une séance de psalmodie suivie de la projection du documentaire Touba, d’Elizabeth Chai Vasarhelyi. Forts de leur culture wolof mais pas moins musulmans, les Mourides, dont font partie les Baye Fall, représentent 28 % de la population sénégalaise.
Jeudi 19 septembre, à 20 h, place aux jeunes pousses cinématographiques (Mati Diop, Alain Gomis, Dyana Gaye, Moly Kane, Mame Woury Thioubou), qui nous donnent à voir des courts métrages ancrés dans la réalité sénégalaise.
Tout au long de cette semaine dense, le griot Boubacar Ndiaye égrénera ses bons mots, proverbes et poésies en première partie de chaque soirée du festival. Vendredi 29 septembre, il propose une Nuit du conte, plongeant au cœur de la tradition orale sénégalaise chargée de nous transmettre l’épopée des temps lointains et la parole des anciens, comme chacun sait, toujours emplies de sagesse.
Samedi 21 septembre, à 20 h, ça va swinguer lors du concert de Nuru Kane dans un mix alliant les sons du guembri, de la calebasse, du violon, du oud, de la kora, du balafon et du n’goni. Le mélange de blues mandingue, de flamenco ou encore de musique gwana est tout à l’image du Sénégal, ce pays pétri d’ébullition culturelle et l’un de ceux du continent noir les plus ouverts au monde.
Si la semaine du 13 au 21 septembre marque le cœur du festival, « Par ICI Dakar » se prolonge jusqu’au 21 décembre, ponctué de visites guidées dans le quartier de la Goutte-d’Or, d’avant-premières de cinéma et de brunchs littéraires.
A ne pas rater : le 21 décembre, à 12 h, la venue de Souleymane Bachir Diagne, classé parmi les 25 plus grands penseurs du monde en 2005, spécialiste de Muhammad Iqbal , qui présentera son nouvel ouvrage L'Encre des savants. Réflexions sur la philosophie en Afrique, et partagera ses idées avec Séverine Kodjo-Grandvaux, auteure de Philosophies africaines (tous deux publiés chez Présence africaine).
Voir le programme complet de « Par ICI Dakar »
A ne pas rater : le 21 décembre, à 12 h, la venue de Souleymane Bachir Diagne, classé parmi les 25 plus grands penseurs du monde en 2005, spécialiste de Muhammad Iqbal , qui présentera son nouvel ouvrage L'Encre des savants. Réflexions sur la philosophie en Afrique, et partagera ses idées avec Séverine Kodjo-Grandvaux, auteure de Philosophies africaines (tous deux publiés chez Présence africaine).
Voir le programme complet de « Par ICI Dakar »
POUR ALLER PLUS LOIN
Et si jamais les amoureux de ce pays ne peuvent se déplacer à la capitale, on ne manquera pas de (re)lire avec délice les grands auteurs sénégalais devenus des classiques que sont, par exemple, Cheikh Hamidou Kane (L’Aventure ambiguë, Grand Prix littéraire d’Afrique noire 1962), Mariama Bâ (Une si longue lettre, 1980), Aminata Sow Fall (La Grève des Battu, 1986) ou Fatou Diome (Le Ventre de l’atlantique, 2004).
Côté cinéma, on se visionnera avec plaisir les nombreux films d’Ousmane Sembène (Camp de Thiaroye, prix spécial du jury au Festival de Venise 1988) ou encore de Moussa Touré (La Pirogue, prix du public et prix de la mise en scène au Festival de Locarno 2012).
Côté culture générale, on lira attentivement de Souleymane Bachir Diagne l’indispensable Comment philosopher en islam ? (Ed. du Panama, 2008), et de Tidiane N'Diaye ses ouvrages édifiants sur le pillage du continent noir, que ce pillage soit historique – Le Génocide voilé (Gallimard, 2008) – ou contemporain – Le Jaune et le Noir (Gallimard, 2013).
Et si jamais les amoureux de ce pays ne peuvent se déplacer à la capitale, on ne manquera pas de (re)lire avec délice les grands auteurs sénégalais devenus des classiques que sont, par exemple, Cheikh Hamidou Kane (L’Aventure ambiguë, Grand Prix littéraire d’Afrique noire 1962), Mariama Bâ (Une si longue lettre, 1980), Aminata Sow Fall (La Grève des Battu, 1986) ou Fatou Diome (Le Ventre de l’atlantique, 2004).
Côté cinéma, on se visionnera avec plaisir les nombreux films d’Ousmane Sembène (Camp de Thiaroye, prix spécial du jury au Festival de Venise 1988) ou encore de Moussa Touré (La Pirogue, prix du public et prix de la mise en scène au Festival de Locarno 2012).
Côté culture générale, on lira attentivement de Souleymane Bachir Diagne l’indispensable Comment philosopher en islam ? (Ed. du Panama, 2008), et de Tidiane N'Diaye ses ouvrages édifiants sur le pillage du continent noir, que ce pillage soit historique – Le Génocide voilé (Gallimard, 2008) – ou contemporain – Le Jaune et le Noir (Gallimard, 2013).