Le Conseil de Paris a émis, mardi 26 septembre, le vœu qu’un « projet de création d’un Musée de l’esclavage, de la traite et de ses abolitions à Paris soit travaillé entre l’État, la Ville de Paris, les associations concernées et le Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CNMHE) ».
L’adoption de cette résolution résulte de la proposition des conseillers Nicolas Bonnet-Oulaldj et Raphaëlle Primet ainsi que les élus du groupe communiste-Front de gauche.
Lors de la cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage, le 10 mai 2016, le président François Hollande avait lancé une mission de préfiguration à la création d’une Fondation pour la mémoire de l’esclavage, de la traite et de ses abolitions. L’ancien Premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou, en charge de la mission, a stipulé dans son rapport en mars 2017 qu’il faut « implanter un site mémoriel à Paris, centre d’un réseau mémoriel qui mettrait en valeur toutes ses composantes, sur l’ensemble du territoire, et travaillant en lien étroit avec des institutions analogues à l’étranger, à commencer par l’Afrique ».
Le groupe communiste-Front de gauche affirme que « ce musée serait un pont entre l’Europe, l’Amérique et l’Afrique qui partagent cette Histoire » et « serait une source de promotion des valeurs de liberté, d’égalité, de tolérance et permettra la diffusion de la connaissance de l’esclavage, de la traite mais aussi des combats des abolitionnistes ».
Ses élus estiment que « ce projet de musée, qui est une nécessité, a pris suffisamment de retard et doit enfin être établi » et projettent une ouverture à l'occasion des prochains Jeux Olympiques qui se dérouleront à Paris en 2024. Concernant le lieu, ils émettent l’idée de transformer l’Hotel de la Marine, conformément à la suggestion de Bruno Julliard, premier adjoint à la Mairie de Paris.
L’adoption de cette résolution résulte de la proposition des conseillers Nicolas Bonnet-Oulaldj et Raphaëlle Primet ainsi que les élus du groupe communiste-Front de gauche.
Lors de la cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage, le 10 mai 2016, le président François Hollande avait lancé une mission de préfiguration à la création d’une Fondation pour la mémoire de l’esclavage, de la traite et de ses abolitions. L’ancien Premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou, en charge de la mission, a stipulé dans son rapport en mars 2017 qu’il faut « implanter un site mémoriel à Paris, centre d’un réseau mémoriel qui mettrait en valeur toutes ses composantes, sur l’ensemble du territoire, et travaillant en lien étroit avec des institutions analogues à l’étranger, à commencer par l’Afrique ».
Le groupe communiste-Front de gauche affirme que « ce musée serait un pont entre l’Europe, l’Amérique et l’Afrique qui partagent cette Histoire » et « serait une source de promotion des valeurs de liberté, d’égalité, de tolérance et permettra la diffusion de la connaissance de l’esclavage, de la traite mais aussi des combats des abolitionnistes ».
Ses élus estiment que « ce projet de musée, qui est une nécessité, a pris suffisamment de retard et doit enfin être établi » et projettent une ouverture à l'occasion des prochains Jeux Olympiques qui se dérouleront à Paris en 2024. Concernant le lieu, ils émettent l’idée de transformer l’Hotel de la Marine, conformément à la suggestion de Bruno Julliard, premier adjoint à la Mairie de Paris.
L'enseigne « Au Nègre Joyeux » décrochée
La résolution prévoit notamment que les enseignes telles que celle du « Nègre Joyeux » puissent trouver leur place au sein du futur musée. La veille, lundi 25 septembre, le Conseil de Paris a décidé du décrochage de l’enseigne « Au Nègre Joyeux », située au 12 place de la Contrescarpe, dans le Ve arrondissement. Elle est le vestige d’une chocolaterie ouverte en 1748 et est accompagnée d’un tableau où on peut observer un domestique noir servir une femme blanche à sa table. Lors de l’automne 2011, plusieurs collectifs antiracistes tels que la Brigade anti-négrophobie (BAN), Les Indivisibles ou Cités en mouvement s’étaient mobilisés pendant plusieurs semaines pour qu’elle soit retirée.
L’enseigne va rejoindre pour l’heure le musée Carnavalet de Paris. Cette dernière décision a fait des émules, Bruno Julliard estimant qu’il s’agit d’une mauvaise décision. « je pense qu'il faut faire le pari de l'intelligence de nos concitoyens et qu'il vaut mieux expliquer les traces de notre histoire. Je ne pense pas que le meilleur travail pédagogique soit d'effacer ces traces et de les réserver à un musée », a-t-il expliqué. Il a tout de même voté en faveur de la résolution, pour éviter une « instrumentalisation » d’un éventuel rejet de la proposition, mais ne désespère pas de « revenir dans quelques mois devant le Conseil de Paris avec une proposition consensuelle ».
Du côté du Conseil représentatif des associations noires (Cran), on exulte. « C’est une victoire historique pour le Cran. Cette réparation est due non seulement aux descendants d’esclaves, mais à tous ceux qui croient à la liberté, et à la justice », affirme Louis-Georges Tin, président du Cran. « A l’heure où le Cran débat avec la France à propos de Colbert et de sa place dans l’espace public, cette avancée majeure nous conforte dans notre mission, qui vise à faire que notre pays soit à la hauteur des valeurs qu’il défend. Or il n’y a pas de grandeur sans conscience de ses fautes. C’est pourquoi nous le disons, la réparation est en marche, et c’est une bonne nouvelle pour la France. »
L’enseigne va rejoindre pour l’heure le musée Carnavalet de Paris. Cette dernière décision a fait des émules, Bruno Julliard estimant qu’il s’agit d’une mauvaise décision. « je pense qu'il faut faire le pari de l'intelligence de nos concitoyens et qu'il vaut mieux expliquer les traces de notre histoire. Je ne pense pas que le meilleur travail pédagogique soit d'effacer ces traces et de les réserver à un musée », a-t-il expliqué. Il a tout de même voté en faveur de la résolution, pour éviter une « instrumentalisation » d’un éventuel rejet de la proposition, mais ne désespère pas de « revenir dans quelques mois devant le Conseil de Paris avec une proposition consensuelle ».
Du côté du Conseil représentatif des associations noires (Cran), on exulte. « C’est une victoire historique pour le Cran. Cette réparation est due non seulement aux descendants d’esclaves, mais à tous ceux qui croient à la liberté, et à la justice », affirme Louis-Georges Tin, président du Cran. « A l’heure où le Cran débat avec la France à propos de Colbert et de sa place dans l’espace public, cette avancée majeure nous conforte dans notre mission, qui vise à faire que notre pays soit à la hauteur des valeurs qu’il défend. Or il n’y a pas de grandeur sans conscience de ses fautes. C’est pourquoi nous le disons, la réparation est en marche, et c’est une bonne nouvelle pour la France. »
Lire aussi :
Louis-Georges Tin : « Commémorer l'esclavage, c’est bien ; réparer, c’est mieux »
Réparations de l'esclavage : le soutien de Jesse Jackson au Mois des mémoires
Hollande refuse la réparation financière de l’esclavage
Une fondation pour la mémoire de l'esclavage d'ici à la fin 2016
L’histoire enfin racontée des Noirs de France
Louis-Georges Tin : « Commémorer l'esclavage, c’est bien ; réparer, c’est mieux »
Réparations de l'esclavage : le soutien de Jesse Jackson au Mois des mémoires
Hollande refuse la réparation financière de l’esclavage
Une fondation pour la mémoire de l'esclavage d'ici à la fin 2016
L’histoire enfin racontée des Noirs de France