Christian Delorme, prêtre du diocèse de Lyon, est l'auteur d'une tribune parue lundi 18 avril au Monde pour appeler, comme en 2017, les évêques de France à se prononcer en faveur d’Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle.
Alors que l’extrême droite – Marine Le Pen, Eric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan confondus – a attiré 40% des électeurs catholiques au premier tour, l'homme d'Eglise se montre inquiet. « C’est un échec considérable pour l’Eglise et pour le christianisme en général », explique le curé des Minguettes. « Comme l’échec terrible que représente, pour la démocratie française, cette confiance que tant de citoyens français croient pouvoir mettre désormais dans des personnes prônant des valeurs contraires aux fondements mêmes de cette démocratie », explique celui qui est impliqué, entre autres, dans le dialogue interreligieux et la solidarité avec les migrants.
Face à l’extrême droite qui en appelle « à une sorte de contre-offensive chrétienne… dans une société majoritairement déchristianisée », Christian Delorme s’interroge. « De quel christianisme s’agit-il ? Certainement pas d’un christianisme se référant au témoignage de Jésus de Nazareth, lui qui a prêché l’accueil de l’étranger, la fraternité universelle. » Et d’enfoncer le clou, dénonçant un « christianisme sans Jésus ! Un christianisme transformé en idéologie de haine. Un christianisme de l’exclusion de l’autre (…) un christianisme perverti, d’une hérésie contemporaine ».
Comme en 2017, les évêques de France se sont réunis début avril et se sont limités à un appel au « discernement personnel et en conscience » des fidèles. Sans s’avancer plus loin. Le prêtre lyonnais estime que « l’ampleur des crimes pédophiles dans l’Eglise », la sécularisation de plus en plus prononcé de notre société, les batailles idéologiques autour de la laïcité, la crainte d’assister au départ des fidèles et de prélats les plus conservateurs, empêchent les évêques de s’exprimer clairement. Alors que la majorité d'entre eux partagerait son point de vue.
Il espère néanmoins que les évêques de France, « au moins les plus courageux d’entre eux », « oseront une parole claire » qu'il traduit par « aucune voix chrétienne ne doit aller, dimanche 24 avril 2022, à l’extrême droite ! » Il précise qu'« appeler à voter pour le président sortant ne signifie pas, pour autant, donner à celui-ci un nouveau blanc-seing. Il y a dans ce pays trop de souffrances, trop d’inégalités, trop de colères pour que ce qui fait système depuis maintenant tant de décennies continue de la même façon ». Mais une certitude à ses yeux : « Les deux candidatures ne sont pas comparables. L’une n’est pas fermée à davantage d’humanité, l’autre nous conduit au chaos. »
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