Logo de l'Institut catholique de Paris
'Cadre social'
"Religion, laïcité, interculturalité". Tout un programme ! Et c'est justement celui auquel sont astreints, depuis mardi 30 janvier, vingt-cinq étudiants musulmans, dans le cadre d'une formation les destinant aux fonctions d'imams ou d'aumoniers pénitentières ou militaires.
L'innovation n'est pourtant pas là. Plutôt dans le cadre dans lequel ces étudiants suivront leur cursus universitaire, à savoir celui de l'Institut catholique de Paris. Vingt d'entre eux sont d'ailleurs issus de l'Institut de formation de la Mosquée de Paris.
La formation en cours du soir devrait durer six mois (400 heures de cours) et permettre aux étudiants d'obtenir l'équivalent d'un bac+2. Pierre Cahné, le recteur de l'Institut cathlique de Paris, estime vouloir "offrir aux étudiants les codes linguistiques, culturels, juridiques ou autres qui organisent le cadre social dans lequel ils vont être amenés à travailler".
L'innovation n'est pourtant pas là. Plutôt dans le cadre dans lequel ces étudiants suivront leur cursus universitaire, à savoir celui de l'Institut catholique de Paris. Vingt d'entre eux sont d'ailleurs issus de l'Institut de formation de la Mosquée de Paris.
La formation en cours du soir devrait durer six mois (400 heures de cours) et permettre aux étudiants d'obtenir l'équivalent d'un bac+2. Pierre Cahné, le recteur de l'Institut cathlique de Paris, estime vouloir "offrir aux étudiants les codes linguistiques, culturels, juridiques ou autres qui organisent le cadre social dans lequel ils vont être amenés à travailler".
Pierre Cahné, recteur de l'Institut catholique de Paris
'Pari'
"Depuis un certain temps, l'Institut catholique réfléchissait à une formation destinée aux étrangers qui souhaitent [...] prendre des responsabilités cultuelles ou culturelles", écrit le recteur de l'Institut catholique de Paris dans une tribune qu'il publiait dans la quotidien La Croix du 29 janvier.
"Le pari était à la fois intellectuel et spirituel : accueillir l'autre, l'étranger, non pas pour le convertir à ce que nous sommes, mais pour l'aider à s'intégrer harmonieusement dans un espace géographique et culturel qu'il ne connaît pas", poursuit-il.
Le ministère de l'Intérieur ayant souhaité former des cadres cultuels musulmans, des "tractations" avaient alors eu lieu avec les universités publiques et laïques. Celles avaient alors refusé de former de tels cadres religieux. M. Cahné l'explique par "la crainte de transgresser les règles de la laïcité", une "idée étrange" pour le recteur de la "Catho" puisque l'université française ne peut pas minorer "l'importance des religions et de leur dimension socioculturelle".
"Cette formation [...] n'a rien à voir avec un enseignement théologique", tient cependant à souligner M. Cahné. "Nous avons face à nous des étrangers [sic] qui ont pour destin de vivre en France, d'y avoir des fonctions socio-cultuelles éminentes. [...] La société française a un certain nombre de valeurs. Pourquoi refuser de les transmettre ?" conclut le recteur.
"Le pari était à la fois intellectuel et spirituel : accueillir l'autre, l'étranger, non pas pour le convertir à ce que nous sommes, mais pour l'aider à s'intégrer harmonieusement dans un espace géographique et culturel qu'il ne connaît pas", poursuit-il.
Le ministère de l'Intérieur ayant souhaité former des cadres cultuels musulmans, des "tractations" avaient alors eu lieu avec les universités publiques et laïques. Celles avaient alors refusé de former de tels cadres religieux. M. Cahné l'explique par "la crainte de transgresser les règles de la laïcité", une "idée étrange" pour le recteur de la "Catho" puisque l'université française ne peut pas minorer "l'importance des religions et de leur dimension socioculturelle".
"Cette formation [...] n'a rien à voir avec un enseignement théologique", tient cependant à souligner M. Cahné. "Nous avons face à nous des étrangers [sic] qui ont pour destin de vivre en France, d'y avoir des fonctions socio-cultuelles éminentes. [...] La société française a un certain nombre de valeurs. Pourquoi refuser de les transmettre ?" conclut le recteur.
'Manque d'ouverture'
Devraient figurer parmi les cours que suivront les élèves de la "promo" 2008, des cours sur les institutions de la Ve République française ou sur les Droits de l’homme, mais aussi une étude des différentes confessions (hindouisme, catholicisme, judaïsme, etc).
Pour le moment, seul l'Institut de formation de la Mosquée de Paris a choisi d'envoyer ses étudiants à la "Catho de Paris". L'UOIF serait quant à elle plus réservée sur cette initiative. Pour Djellil Seddiki, le directeur de l'Institut de formation de la Mosquée de Paris, "c'est un manque d'ouverture, leur discours doit évoluer".
Précisons que, pour moitié, les élèves de la promotion sont nés en France, les autres étant principalement originaires d'Afrique et du Maghreb, et que la moyenne d'âge tourne autour de la quarantaine. Sur vingt-cinq élèves, trois sont des filles.
Pour le moment, seul l'Institut de formation de la Mosquée de Paris a choisi d'envoyer ses étudiants à la "Catho de Paris". L'UOIF serait quant à elle plus réservée sur cette initiative. Pour Djellil Seddiki, le directeur de l'Institut de formation de la Mosquée de Paris, "c'est un manque d'ouverture, leur discours doit évoluer".
Précisons que, pour moitié, les élèves de la promotion sont nés en France, les autres étant principalement originaires d'Afrique et du Maghreb, et que la moyenne d'âge tourne autour de la quarantaine. Sur vingt-cinq élèves, trois sont des filles.