Les attaques racistes contre la ministre de la Justice Christiane Taubira ne sont qu’une illustration d'une libération décomplexée de la parole raciste en France. Certains le subissent au quotidien. France Info livre, jeudi 9 janvier, le témoignage d’Oizir Abdallah, un Réunionnais de confession musulmane, qui a dû faire face durant des années aux remarques racistes de ses collègues sur son lieu de travail.
Embauché il y a six ans en tant que charpentier soudeur sur les chantiers navals de Saint-Nazaire, le jeune homme de 28 ans doit déjà se contenter d’un salaire bien plus bas par rapport à celui auquel il pourrait prétendre. Mais, surtout, il subit les remarques racistes de ses pairs : « Souris un peu plus, on a du mal à te voir dans les ballastes vu que tu es noir, t'as pas besoin de te laver les mains vu que tu as les mains déjà noires, manges du porc, ça te fera du bien, sachant que je suis musulman », donne pour exemple M. Abdallah.
Il encaisse toutes ces brimades jusqu’à un jour de novembre 2011, où il découvre l’affiche d’un singe avec son prénom dessus. « Je l'ai arrachée directement sous la colère. Je ne pouvais pas l'accepter, je commençais vraiment à en avoir marre », raconte-t-il. Après plusieurs mois de dépression, il décide de démissionner puis saisit les prud'hommes et le Défenseur des droits. Les deux lui donnent raison et Oizir Abdallah obtient, en décembre 2013, 24 000 euros de dommages et intérêts. « Si les discriminations à l’embauche en raison de l’origine demeurent importantes, les condamnations en France restent rares », notait le Défenseur des droits dans son rapport 2012.
Mais, le jeune homme est sorti brisé de cette expérience. « J'ai perdu ma vie de famille, tous mes biens, même plus de voiture. C'est quelle vie ça ? Moi je ne pensais pas vivre une vie comme ça en France. Sachant que j'avais des crédits à rembourser. Sans oublier que même ma femme s'est dit qu'il valait mieux qu'on se quitte parce qu'elle avait peur comme moi-même j'ai peur », explique-t-il.
Lui, qui n’a obtenu aucun soutien de sa hiérarchie, a choisi de créer sa propre boîte. « Comme ça je n'aurai de comptes à rendre à personne », estime-t-il.
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Embauché il y a six ans en tant que charpentier soudeur sur les chantiers navals de Saint-Nazaire, le jeune homme de 28 ans doit déjà se contenter d’un salaire bien plus bas par rapport à celui auquel il pourrait prétendre. Mais, surtout, il subit les remarques racistes de ses pairs : « Souris un peu plus, on a du mal à te voir dans les ballastes vu que tu es noir, t'as pas besoin de te laver les mains vu que tu as les mains déjà noires, manges du porc, ça te fera du bien, sachant que je suis musulman », donne pour exemple M. Abdallah.
Il encaisse toutes ces brimades jusqu’à un jour de novembre 2011, où il découvre l’affiche d’un singe avec son prénom dessus. « Je l'ai arrachée directement sous la colère. Je ne pouvais pas l'accepter, je commençais vraiment à en avoir marre », raconte-t-il. Après plusieurs mois de dépression, il décide de démissionner puis saisit les prud'hommes et le Défenseur des droits. Les deux lui donnent raison et Oizir Abdallah obtient, en décembre 2013, 24 000 euros de dommages et intérêts. « Si les discriminations à l’embauche en raison de l’origine demeurent importantes, les condamnations en France restent rares », notait le Défenseur des droits dans son rapport 2012.
Mais, le jeune homme est sorti brisé de cette expérience. « J'ai perdu ma vie de famille, tous mes biens, même plus de voiture. C'est quelle vie ça ? Moi je ne pensais pas vivre une vie comme ça en France. Sachant que j'avais des crédits à rembourser. Sans oublier que même ma femme s'est dit qu'il valait mieux qu'on se quitte parce qu'elle avait peur comme moi-même j'ai peur », explique-t-il.
Lui, qui n’a obtenu aucun soutien de sa hiérarchie, a choisi de créer sa propre boîte. « Comme ça je n'aurai de comptes à rendre à personne », estime-t-il.
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