Dépaysement assuré ! Séduisante promesse, non ? Entre 8 et 14 heures d’avion séparent Paris de La Réunion, de Mayotte ou des Antilles. À votre arrivée, climat tropical et magnificence des paysages s’offrent à vous. C’est la France d’outre-mer.
Aux Antilles , l’islam est cosmopolite. Une hétérogénéité qui se retrouve dans les lieux de prière. Il en existe trois en Martinique : l’un fondé par le premier Malien arrivé dans l’île ; l’autre tenu par un Martiniquais converti ; et le dernier, le plus important, rassemble les musulmans de toutes origines et est dirigé par un imam sénégalais ayant étudié en Arabie Saoudite. En Guadeloupe, l’un des lieux de prière est surnommé « mosquée des Africains » : créé dans un appartement à Pointe-à-Pitre par le premier Malien de l’île, les musulmans de toutes origines s’y retrouvent. Le second a été fondé par des Guadeloupéens convertis et ce sont eux exclusivement qui le fréquentent. Une communauté assez fragmentée donc.
Aux Antilles , l’islam est cosmopolite. Une hétérogénéité qui se retrouve dans les lieux de prière. Il en existe trois en Martinique : l’un fondé par le premier Malien arrivé dans l’île ; l’autre tenu par un Martiniquais converti ; et le dernier, le plus important, rassemble les musulmans de toutes origines et est dirigé par un imam sénégalais ayant étudié en Arabie Saoudite. En Guadeloupe, l’un des lieux de prière est surnommé « mosquée des Africains » : créé dans un appartement à Pointe-à-Pitre par le premier Malien de l’île, les musulmans de toutes origines s’y retrouvent. Le second a été fondé par des Guadeloupéens convertis et ce sont eux exclusivement qui le fréquentent. Une communauté assez fragmentée donc.
Intérieur de la mosquée Noor-E-Islam, première Grande Mosquée française, située au 111, rue du Grand-Chemin, en plein centre-ville de Saint-Denis de La Réunion. Sa construction débute en 1898, elle est inaugurée en 1905. Agrandie en 1960-1962, elle est partiellement détruite par un incendie en 1974 et reconstruite en 1979.
Peinture fraîche
Le mois de Ramadan en Martinique se passe « pour l’essentiel en famille et parfois entre amis », raconte Khadija, professeure d’anglais de 52 ans et secrétaire de l’Association des femmes musulmanes de la Martinique. Martiniquaise mariée à un Sénégalais et mère de trois garçons de 19 à 24 ans, elle estime que, cette année, « le mois de jeûne correspondant au mois d’août, beaucoup de personnes rejoindront leurs familles à l’extérieur de la Martinique ».
À Mayotte 5e département d’outre-mer depuis mars dernier et où l’islam est la religion de 95 % des habitants ‒, quand arrive le mois de Ramadan, les Mahorais « renouvellent la peinture de leur maison ainsi que l’ameublement intérieur et extérieur », relate Omar Ben Ibrahim, fondateur du site Mayotteislam.fr.
Période très attendue également par les non-musulmans, Ramadan tend, selon Mohammed Bhagatte, imam de la Grande Mosquée de Saint-Denis de La Réunion , à « renforcer les relations de voisinage par l’échange de plats » et autres amabilités, à fortiori dans les îles, petits territoires isolés.
À Mayotte 5e département d’outre-mer depuis mars dernier et où l’islam est la religion de 95 % des habitants ‒, quand arrive le mois de Ramadan, les Mahorais « renouvellent la peinture de leur maison ainsi que l’ameublement intérieur et extérieur », relate Omar Ben Ibrahim, fondateur du site Mayotteislam.fr.
Période très attendue également par les non-musulmans, Ramadan tend, selon Mohammed Bhagatte, imam de la Grande Mosquée de Saint-Denis de La Réunion , à « renforcer les relations de voisinage par l’échange de plats » et autres amabilités, à fortiori dans les îles, petits territoires isolés.
Intérieur de la mosquée Noor-E-Islam, première Grande Mosquée française, située au 111, rue du Grand-Chemin, en plein centre-ville de Saint-Denis de La Réunion. Sa construction débute en 1898, elle est inaugurée en 1905. Agrandie en 1960-1962, elle est partiellement détruite par un incendie en 1974 et reconstruite en 1979.
L’effervescence des mosquées
À La Réunion
justement, Mohammed Bhagatte détaille la réorganisation de sa mosquée durant le mois sacré. « La prière de l’aube y est avancée pour permettre aux fidèles de prier tôt et de pouvoir se reposer avant d’aller au travail ou de déposer leurs enfants à l’école. » Les musulmans réunionnais jeûnent entre 5 h 30 et 18 h. Les programmes des mosquées sont « augmentés », des conférences et lectures publiques du Coran sont organisées, et « l’ambiance y est exceptionnelle ». C’est à compter de la prière de l’après-midi que « les gens commencent à affluer vers la mosquée », où peu à peu des rangées de nappes « sont mises en place pour un iftar collectif ». Les femmes sont, pour leur part, « plus présentes le week-end ». Elles établissent alors leurs programmes propres, avec des thèmes de conférences les intéressant. Ramadan est également une « grande période propice aux dons et à l’aumône » : les mosquées étant autonomes, « elles dépendent beaucoup des dons des fidèles ».
À Mayotte, l’effervescence est aussi de mise. Les mosquées mahoraises « s’organisent pour désigner les imams et leurs adjoints chargés de diriger l’office » durant le mois sacré. « Les horaires de travail changent, on sort plus tôt, nous rapporte Omar Ben Ibrahim. Mais depuis la départementalisation, les agents de l’État ont remis en cause cette possibilité. »
À Mayotte, l’effervescence est aussi de mise. Les mosquées mahoraises « s’organisent pour désigner les imams et leurs adjoints chargés de diriger l’office » durant le mois sacré. « Les horaires de travail changent, on sort plus tôt, nous rapporte Omar Ben Ibrahim. Mais depuis la départementalisation, les agents de l’État ont remis en cause cette possibilité. »
Une économie au ralenti
Côté business, les affaires ne semblent pas boostées outre mesure par le Ramadan. « L’économie tourne au ralenti », estime Riyaz Omarjee, l’un des nombreux commerçants musulmans de La Réunion. Une économie « relayée au second plan », d’après lui, pour « profiter des bienfaits de ce mois béni ». De fait, « les approvisionnements sont reportés avant ou après ce mois » et « la fréquentation de la clientèle » n’est pas plus importante que le reste de l’année.
« De manière générale, les commerçants indo-musulmans ont pour habitude de fermer leurs commerces à l’heure de la prière de rupture du jeûne », raconte encore Riyaz Omarjee, et « certains commerçants aménagent des horaires spécifiques », dont bénéficient leurs salariés « quelle que soit leur confession ». Le jour de la fête de fin de Ramadan (Aïd al-Fitr), « la majorité des commerçants baisse le rideau ».
« De manière générale, les commerçants indo-musulmans ont pour habitude de fermer leurs commerces à l’heure de la prière de rupture du jeûne », raconte encore Riyaz Omarjee, et « certains commerçants aménagent des horaires spécifiques », dont bénéficient leurs salariés « quelle que soit leur confession ». Le jour de la fête de fin de Ramadan (Aïd al-Fitr), « la majorité des commerçants baisse le rideau ».
Ni chorba ni harira
À l’heure de la rupture du jeûne, ne cherchez ni chorba ni harira à La Réunion. Vous n’en trouverez pas, à moins de partager votre repas avec les quelque 5 000 Maghrébins vivant sur l’île. Chez les 40 000 Indo-musulmans, c’est l’alime que vous goûterez, une soupe faite à base de veau ou de poulet.
À Mayotte, les mets dégustés se nomment fénénétsi (gâteau au riz, sucre et lait de coco), tubus-tubus (boules de manioc au lait de coco) et autres galettes au lait de coco et graines de sésame. Pour les inconditionnels de la soupe, il y a bien les ubus, ces bouillons en tout genre faits à base de farine de blé, de manioc, de tsampu ou encore de maïs.
Tandis que les Réunionnais rompent le jeûne avec un lait au sirop de rose, désaltérant et énergétique, servi abondamment dans les mosquées comme dans les foyers, les Mahorais raffolent, quant à eux, du jus de citron frais et du jus de palme non fermenté.
Ramadan dans les îles ? « C’est l’île entière qui se met à son heure ! », lance Mohammed Bhagatte, l’imam de Saint-Denis de La Réunion.
À Mayotte, les mets dégustés se nomment fénénétsi (gâteau au riz, sucre et lait de coco), tubus-tubus (boules de manioc au lait de coco) et autres galettes au lait de coco et graines de sésame. Pour les inconditionnels de la soupe, il y a bien les ubus, ces bouillons en tout genre faits à base de farine de blé, de manioc, de tsampu ou encore de maïs.
Tandis que les Réunionnais rompent le jeûne avec un lait au sirop de rose, désaltérant et énergétique, servi abondamment dans les mosquées comme dans les foyers, les Mahorais raffolent, quant à eux, du jus de citron frais et du jus de palme non fermenté.
Ramadan dans les îles ? « C’est l’île entière qui se met à son heure ! », lance Mohammed Bhagatte, l’imam de Saint-Denis de La Réunion.