Je vous propose de découvrir ou redécouvrir pour certains, Muhammad Iqbal à travers son principal ouvrage Reconstruire la pensée religieuse de l’islam*.
Un livre certes ardu mais captivant de l’un des pères fondateurs du Pakistan, surnommé le poète de l’Orient (Shair-i-Mashriq). Il a publié la première fois ce livre en 1955, dans un monde où l’islam n’était pas encore source de tant et tant de controverses.
C’est vrai qu’à cette époque de nombreux pays musulmans n’avaient pas encore accédé à leur indépendance et les idées musulmanes en Occident ne dépassaient pas le cercle intellectuel. Ce livre reste toutefois d’une très grande acuité, car Iqbal fait un état des lieux de la pensée musulmane et de son apport à la pensée universelle, tout en proposant de faire avancer les contours du dogme.
En effet, la réflexion de Muhammad Iqbal est d’indiquer que l’essence principale du Livre sacré est d’« éveiller dans l’homme une conscience plus haute de ses multiples relations avec Dieu et l’univers », tout en donnant une place primordiale aux principaux rites, notamment à la prière.
Ce livre regroupe les sept conférences données par Mohammed entre 1928 et 1932.
Il s’agit de :
• La connaissance et l’expérience religieuse ;
• Le test philosophique des révélations de l’expérience religieuse ;
• La conception de Dieu et la signification de la prière ;
• L’ego humain : sa liberté et son immortalité ;
• L’esprit de la culture musulmane ;
• Le principe du mouvement dans la structure de l’islam ;
• La religion est-elle possible ?
Un livre certes ardu mais captivant de l’un des pères fondateurs du Pakistan, surnommé le poète de l’Orient (Shair-i-Mashriq). Il a publié la première fois ce livre en 1955, dans un monde où l’islam n’était pas encore source de tant et tant de controverses.
C’est vrai qu’à cette époque de nombreux pays musulmans n’avaient pas encore accédé à leur indépendance et les idées musulmanes en Occident ne dépassaient pas le cercle intellectuel. Ce livre reste toutefois d’une très grande acuité, car Iqbal fait un état des lieux de la pensée musulmane et de son apport à la pensée universelle, tout en proposant de faire avancer les contours du dogme.
En effet, la réflexion de Muhammad Iqbal est d’indiquer que l’essence principale du Livre sacré est d’« éveiller dans l’homme une conscience plus haute de ses multiples relations avec Dieu et l’univers », tout en donnant une place primordiale aux principaux rites, notamment à la prière.
Ce livre regroupe les sept conférences données par Mohammed entre 1928 et 1932.
Il s’agit de :
• La connaissance et l’expérience religieuse ;
• Le test philosophique des révélations de l’expérience religieuse ;
• La conception de Dieu et la signification de la prière ;
• L’ego humain : sa liberté et son immortalité ;
• L’esprit de la culture musulmane ;
• Le principe du mouvement dans la structure de l’islam ;
• La religion est-elle possible ?
Muhammad Iqbal se pencha également sur la notion de temps, question qui a fait réfléchir de nombreux penseurs, en commençant par Platon.
Pour les théologiens musulmans qui réfutent l’idée selon laquelle le temps est une durée continue, ils estiment qu’il s’agit d’une « constellation, une voie lactée d’instants », dont l’Énergie divine génère des points et des instants dans l’espace et le temps. Cette théorie est étayée par un hadith rapporté par Abû Hurayra : « Ne maugréez pas contre les vicissitudes du temps, car Dieu est le temps ».
Muhammed Iqbal déclarait : « Le problème du temps a toujours retenu l’attention des penseurs et des mystiques musulmans. Cela semble dû particulièrement au fait que, suivant le Coran, l’alternance de la nuit et du jour est l’un des plus grands Signes de Dieu, et partiellement aussi à l’identification, par le Prophète, de Dieu avec dahr (le temps) dans une tradition bien connue. »
Pour vous donner envie de vous pencher sur la lecture d’Iqbal, je citerai en ce qui concerne la question de l’ego un passage que je trouve vraiment délicieux. Muhammad Iqbal qui arrive à la conclusion que le « but ultime de l’ego n’est pas de voir quelque chose, mais d’être quelque chose », appelle en renfort le grand saint indien des écrits Djâvid-Nâma.
« Es-tu à l’étape de la “vie”, de la “mort”, ou de “la mort dans la vie” ?
Appelle à l’aide trois témoins pour te rendre compte de la “station” ;
Le premier témoin est ta propre conscience –
Regarde-toi avec ta propre conscience,
Le deuxième témoin est la conscience d’un autre ego,
Regarde-toi donc à la lumière d’un ego autre que toi,
Le troisième témoin est la conscience de Dieu,
Regarde-toi donc à la lumière de Dieu,
Si tu te tiens sans trouble en face de cette lumière,
Considère-toi aussi vivant et éternel que lui ! »
Bonne lecture !
Chems-eddine Hafiz, avocat au barreau de Paris, est co-auteur de Droit et religion musulmane (Éd. Dalloz, 2005) et auteur de De quoi Zemmour est devenu le nom (Éd. du Moment, 2010).
Pour les théologiens musulmans qui réfutent l’idée selon laquelle le temps est une durée continue, ils estiment qu’il s’agit d’une « constellation, une voie lactée d’instants », dont l’Énergie divine génère des points et des instants dans l’espace et le temps. Cette théorie est étayée par un hadith rapporté par Abû Hurayra : « Ne maugréez pas contre les vicissitudes du temps, car Dieu est le temps ».
Muhammed Iqbal déclarait : « Le problème du temps a toujours retenu l’attention des penseurs et des mystiques musulmans. Cela semble dû particulièrement au fait que, suivant le Coran, l’alternance de la nuit et du jour est l’un des plus grands Signes de Dieu, et partiellement aussi à l’identification, par le Prophète, de Dieu avec dahr (le temps) dans une tradition bien connue. »
Pour vous donner envie de vous pencher sur la lecture d’Iqbal, je citerai en ce qui concerne la question de l’ego un passage que je trouve vraiment délicieux. Muhammad Iqbal qui arrive à la conclusion que le « but ultime de l’ego n’est pas de voir quelque chose, mais d’être quelque chose », appelle en renfort le grand saint indien des écrits Djâvid-Nâma.
« Es-tu à l’étape de la “vie”, de la “mort”, ou de “la mort dans la vie” ?
Appelle à l’aide trois témoins pour te rendre compte de la “station” ;
Le premier témoin est ta propre conscience –
Regarde-toi avec ta propre conscience,
Le deuxième témoin est la conscience d’un autre ego,
Regarde-toi donc à la lumière d’un ego autre que toi,
Le troisième témoin est la conscience de Dieu,
Regarde-toi donc à la lumière de Dieu,
Si tu te tiens sans trouble en face de cette lumière,
Considère-toi aussi vivant et éternel que lui ! »
Bonne lecture !
Chems-eddine Hafiz, avocat au barreau de Paris, est co-auteur de Droit et religion musulmane (Éd. Dalloz, 2005) et auteur de De quoi Zemmour est devenu le nom (Éd. du Moment, 2010).
Mohammed Iqbal, Reconstruire la pensée religieuse de l’islam, préface de Francis Lamand, trad. d’Éva Meyerovitch, Éd. du Rocher – Éd. UNESCO, rééd. 1996, 205 p.
Lire aussi :
Muhammad Iqbal : l’islam en mouvement
Éva de Vitray-Meyerovitch, lectrice de Muhammad Iqbal
C’est à la lecture de Muhammad Iqbal qu’Éva de Vitray a trouvé réponse
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