Emilie et Michaël vivent paisiblement dans la petite commune d’Aytré, en périphérie de La Rochelle (Charente-Maritime). Heureux parents de deux fillettes prénommées Amira, 12 ans, et Selma 8 ans. Des prénoms arabes assumés pour ce couple d’athées. « Oui, mes filles ont des prénoms arabes ! Pour Amira, je sais que cela veut dire "princesse" mais j’ai été attirée aussi par la double signification en hébreu qui veut dire "le discours" », nous raconte la maman de 40 ans.
La traductrice d’allemand se rappelle avec fascination de ses cours d’histoire des traductions et de son admiration pour la littérature arabe. « Cette culture est tellement riche, on lui doit tant que j’ai certainement gardé en moi ce goût pour les mots arabes », dit-elle. Pour leur deuxième fille, le couple récidive, elle s’appellera Selma. « Là encore, j’assume mon attirance pour les mots arabes ! Mais ce prénom m’a particulièrement plu car il existe aussi dans la culture germanique sous le prénom Salma », précise la germanophile. Et d'ajouter que si elle avait eu un garçon, le prénom Ibrahim faisait partie de sa short liste.
« Je suis d’origine espagnole, mon père est né au Maroc donc j'ai une attirance pour le monde arabe de par mes origines. Mais je n'ai aucun lien avec la religion musulmane », raconte de son côté Michaël, moniteur éducateur de 40 ans. « Nous avons choisi ces prénoms avant tout car on les trouvait beaux et qu'ils évoquaient plein de belles choses dans notre imaginaire. On espère que nos filles seront toujours fières de les porter », poursuit le mari d'Emilie.
La traductrice d’allemand se rappelle avec fascination de ses cours d’histoire des traductions et de son admiration pour la littérature arabe. « Cette culture est tellement riche, on lui doit tant que j’ai certainement gardé en moi ce goût pour les mots arabes », dit-elle. Pour leur deuxième fille, le couple récidive, elle s’appellera Selma. « Là encore, j’assume mon attirance pour les mots arabes ! Mais ce prénom m’a particulièrement plu car il existe aussi dans la culture germanique sous le prénom Salma », précise la germanophile. Et d'ajouter que si elle avait eu un garçon, le prénom Ibrahim faisait partie de sa short liste.
« Je suis d’origine espagnole, mon père est né au Maroc donc j'ai une attirance pour le monde arabe de par mes origines. Mais je n'ai aucun lien avec la religion musulmane », raconte de son côté Michaël, moniteur éducateur de 40 ans. « Nous avons choisi ces prénoms avant tout car on les trouvait beaux et qu'ils évoquaient plein de belles choses dans notre imaginaire. On espère que nos filles seront toujours fières de les porter », poursuit le mari d'Emilie.
Ses enfants seraient musulmans à Béziers
En découvrant la polémique du fichier de noms d'écoliers supposés musulmans à la mairie de Béziers, le couple est loin de s'imaginer que, si Amira et Selma étaient scolarisées dans cette commune, elles auraient peut-être fait partie de cette liste. Dans sa commune, Emilie n’a jamais eu aucune réflexion déplacée à déplorer sur les prénoms arabes de ses filles et leurs supposés appartenance à l’islam.
« Heureusement chez nous, nous sommes encore assez épargnés par ces idées racistes. Nous sommes dans une vraie ville de gauche, où les gens sont très ouverts. Mais malheureusement je crains que les langues se délient, et que les paroles racistes se libèrent de plus en plus en France », s’inquiète Michaël.
« Heureusement chez nous, nous sommes encore assez épargnés par ces idées racistes. Nous sommes dans une vraie ville de gauche, où les gens sont très ouverts. Mais malheureusement je crains que les langues se délient, et que les paroles racistes se libèrent de plus en plus en France », s’inquiète Michaël.
Des évidences... sauf pour le maire de Béziers
« Les prénoms disent les confessions. Dire l'inverse, c'est nier l'évidence », avait assuré Robert Ménard à l'émission « Mots croisés » de France 2, lundi 4 mai. Vraiment ? « Je suis hallucinée car, en tant qu’ancien représentant de RSF, Robert Menard a fait le tour du monde, il devrait être très ouvert ! », lance Émilie. Comme le maire, élu avec le soutien du Front National et des identitaires, beaucoup font la confusion entre Arabes et musulmans. Or, l'évidence est de répéter que tous les musulmans ne sont pas Arabes, que tous les Arabes ne sont pas musulmans. Sur les réseaux sociaux, les internautes s'en donnent à cœur joie et jouent à faire deviner leur religion en fonction de leur prénom.
Aujourd'hui, des prénoms à connotation arabes comme Nadia, Sarah, Jasmine pour les amoureux d’Aladin ou Shéhérazade pour ceux des Mille et une nuits sont devenus courants dans la société française. Même l'ex-miss France 2010 a tenu à en témoigner sur Twitter. Malika Menard explique que son prénom est simplement l'héritage « des années passées au Maroc par mes grands-parents ». L'occasion de préciser que son homonymie avec le maire de Béziers n'est qu'un pur hasard.
Aujourd'hui, des prénoms à connotation arabes comme Nadia, Sarah, Jasmine pour les amoureux d’Aladin ou Shéhérazade pour ceux des Mille et une nuits sont devenus courants dans la société française. Même l'ex-miss France 2010 a tenu à en témoigner sur Twitter. Malika Menard explique que son prénom est simplement l'héritage « des années passées au Maroc par mes grands-parents ». L'occasion de préciser que son homonymie avec le maire de Béziers n'est qu'un pur hasard.
Robert Ménard ou l'ignorance affichée
Les parents musulmans, eux, conscients de la stigmatisation dont pourraient être victimes leurs progénitures, optent de plus en plus pour des prénoms reconnus dans plusieurs cultures et phonétiquement facile à prononcer comme Inès, Lina, Sofia pour les filles, ou Adam, Rayan, Noam pour les garçons. Une volonté de « protéger » leurs enfants mais pas seulement. Ces parents sont Français et pétris d'autres cultures, d’autres influences que celles dont sont originaires leurs parents, voir leurs grands-parents.
Robert Ménard fait aussi la grave abstraction de ces Français sans origine extra-européenne qui se sont convertis à l'islam, sans forcément choisir des prénoms arabes à leurs enfants. N'en déplaise à Monsieur le maire, la société française dans son ensemble est intrinsèquement métissée. Il est impossible, heureusement, de classifier des populations sur la simple base d'un prénom... Dire le contraire est la marque d'une ignorance honteusement affichée sous la bannière, pour le cas Ménard et consorts, de l'islamophobie.
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