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Ramadan

Santé et Ramadan : des conseils pour jeûner en toute sécurité

Rédigé par Pauline Compan | Lundi 1 Août 2011 à 09:48

           

Passer de longues heures sans s’alimenter ni s’hydrater n’est pas sans risques pour la santé. Si l’organisme de la grande majorité des adultes en bonne santé peut supporter une journée d’abstinence sans conséquences notables, certaines personnes sont plus vulnérables face à la privation de nourriture. Saphirnews a demandé des conseils au docteur Hanane Chafik, médecin généraliste, habituée à suivre des patients en plein Ramadan.



Les dattes apportent immédiatement sucre et énergie et sont parfaites pour la rupture du jeûne.
Les dattes apportent immédiatement sucre et énergie et sont parfaites pour la rupture du jeûne.
Tout au long du mois sacré, les initiatives se multiplient pour informer la communauté sur certains risques liés au jeûne du Ramadan. L’Association française des diabétiques (AFD) publie ainsi sur son site un dossier complet sur le thème « Diabète et Ramadan ». Les malades peuvent y trouver des conseils utiles pour évaluer leur état et décider, ou non, d’observer le jeûne.

A la mosquée de Lille Sud, c’était les femmes enceintes qui étaient à l’honneur d’une conférence, en présence de professionnels de la santé. La salle était pleine, preuve que les initiatives santé à l’adresse des populations les plus fragiles face au jeûne trouvent leur public. Saphirnews vous livre les recommandations du docteur Hanane Chafik.

Une alimentation équilibrée

Un adulte en bonne santé est capable de se priver d’eau et de nourriture pendant une journée sans conséquences notables pour sa santé. Malgré tout, suivre une alimentation équilibrée lors du repas suivant et précédant la journée de jeûne est très important. Un organisme bien nourri tiendra mieux les longues heures de privation et la sensation de fatigue diminuera.

« Le petit déjeuner est le moment le plus important, explique le docteur Hanane Chafik, contrairement aux idées reçues, il faut éviter les plats traditionnels très gras et très sucrés. » Le docteur conseille de prendre un « véritable » petit déjeuner, avec des laitages, des fruits et des féculents. « Les féculents sont essentiels car ils apportent les fibres indispensables pour combattre les constipations très fréquentes lors du jeûne de Ramadan », continue-t-elle. Le meilleur apport en fibres ? Le pain complet, mais aussi les céréales : en d’autres termes, pas besoin de changer radicalement ses habitudes.

Mais il faudra veiller à boire au moins 8 verres de boisson (eau, café, thé, jus...) de manière à s’hydrater pour le reste de la journée. Un potage de légumes peut être un excellent complément au petit déjeuner, pour faire le plein d’énergie. « Je déconseille fortement de "sauter" le petit déjeuner, même s’il est très tôt, c’est une étape indispensable pour un bon jeûne Ramadan », précise le docteur.

Pour le repas du soir, le secret est de fractionner. « La datte est parfaite pour rompre le jeûne, car elle apporte immédiatement du sucre, ensuite il faut attendre un peu et faire un repas normal. » Et sur ce point, attention aux excès, il faut savoir qu’un makrout équivaut à 10 morceaux de sucre environ.

Des cas particuliers

Concernant les populations à risques, le docteur Hanane Chafik explique que les indications se font au cas par cas. « Pour les diabétiques, les recommandations ne seront pas les mêmes si le diabète du patient est équilibré ou pas. » Un suivi médical individuel est indispensable. D’ailleurs, comme le rappelle le docteur « il existe une dispense pour les personnes malades ou les femmes enceintes, si l’on se sent fragile, il ne faut pas se culpabiliser et se résoudre à s’abstenir de faire le jeûne du Ramadan ».

Pour les femmes enceintes, tout dépend de l’état de la maman. Certaines grossesses présentent des complications et, dans ce cas, le jeûne est dangereux. La propension à observer le Ramadan dépend aussi du stade de la grossesse, plus elle est avancée plus « le bébé a besoin de plus de nourriture et cela rend le Ramadan plus compliqué », poursuit Hanane Chafik.

L’autre population sensible lors du mois sacré, ce sont les personnes âgées. Là aussi, l’avis du médecin qui suit la personne habituellement sera indispensable. « En général, on préfère que les personnes âgées évitent le jeûne, mais c’est pareil : tout dépend l’état de santé et de la volonté du patient, un avis médical est indispensable. »






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