Alors que Sarajevo commémorait en mars dernier les 20 ans de la fin du terrible siège des Serbes (plus de 11 000 morts au compteur entre 1992 et 1996), la capitale de la Bosnie-Herzegovine accueille aujourd’hui le premier sommet européen sur l’islamophobie. Du vendredi 24 au dimanche 26 juin, une cinquantaine de personnalités politiques, d'universitaires et de militants associatifs de 22 nationalités différentes sont invités à participer à cet événement, soutenu activement par la Turquie.
Parmi eux, on retrouve le président du Collège présidentiel de Bosnie-Herzégovine Bakir Izetbegovic, les anciens ministres des Affaires étrangères français et britannique Bernard Kouchner et Jack Straw, l’ex-Premier ministre espagnol José Luis Zapatero et l’ancien ministre algérien de l'Enseignement supérieur Mustapha Chérif. Le Koweitien Naïf Al Mutawa, auteur de la BD « Les 99 », sera aussi de la partie.
Parmi eux, on retrouve le président du Collège présidentiel de Bosnie-Herzégovine Bakir Izetbegovic, les anciens ministres des Affaires étrangères français et britannique Bernard Kouchner et Jack Straw, l’ex-Premier ministre espagnol José Luis Zapatero et l’ancien ministre algérien de l'Enseignement supérieur Mustapha Chérif. Le Koweitien Naïf Al Mutawa, auteur de la BD « Les 99 », sera aussi de la partie.
Islamophobie, au rapport !
Ce rendez-vous international découle de l’initiative du think-thank turc SETA (Fondation pour la recherche politique, économique et sociale) qui a présenté début mai au Parlement européen à Bruxelles, un rapport sur l’islamophobie en Europe (EIR). Celui-ci rend compte de l’état de cette forme de haine dans 25 pays européens durant l’année 2015.
D’un volume de 600 pages, ce premier rapport est une mine d'information sur l'état des discriminations à l'encontre des musulmans ainsi que celui des politiques locales mises en place. Les travaux ont été dirigés par Farid Hafez, un chercheur attaché de l'université de Salzbourg (Autriche), et Enes Bayrakli, un responsable de département à l'université germano-turque d'Istanbul (Turquie). Ils ont nécessité le concours de 38 auteurs dont le professeur Olivier Esteves, auteur de De l’invisibilité à l’islamophobie : Les musulmans britanniques (1945-2010) (Presses de Sciences-Po, 2011), qui s'est penché sur la partie consacrée à la France.
Rappelant le contexte si particulier de l'année 2015 en France avec les attentats, les « faits tragiques ont puissamment alimenté une islamophobie déjà forte dans un pays qui compte le groupe musulman le plus important en Europe ». Outre la sempiternelle querelle sémantique autour de l’usage du terme « islamophobie », le rapport met en exergue l'islamophobie sévissant sur le marché du travail français, la « laïcité qui semble de plus en plus appréhendée comme un rempart contre l’islam » ou encore la montée du Front national, « un parti islamophobe » qui se banalise dans le paysage politique français. Les conséquences des attentats du 13 novembre 2015 sur les musulmans ont « corroboré l’idée selon laquelle les musulmans eux-mêmes constituent un problème de sécurité publique ». A l'issue du rapport, SETA appelle l'ensemble des pays européens à mettre en oeuvre une législation efficace sur les crimes de haine qui prend en compte l'islamophobie, qui passe par la mise en place de registres officiels recensant les victimes.
D’un volume de 600 pages, ce premier rapport est une mine d'information sur l'état des discriminations à l'encontre des musulmans ainsi que celui des politiques locales mises en place. Les travaux ont été dirigés par Farid Hafez, un chercheur attaché de l'université de Salzbourg (Autriche), et Enes Bayrakli, un responsable de département à l'université germano-turque d'Istanbul (Turquie). Ils ont nécessité le concours de 38 auteurs dont le professeur Olivier Esteves, auteur de De l’invisibilité à l’islamophobie : Les musulmans britanniques (1945-2010) (Presses de Sciences-Po, 2011), qui s'est penché sur la partie consacrée à la France.
Rappelant le contexte si particulier de l'année 2015 en France avec les attentats, les « faits tragiques ont puissamment alimenté une islamophobie déjà forte dans un pays qui compte le groupe musulman le plus important en Europe ». Outre la sempiternelle querelle sémantique autour de l’usage du terme « islamophobie », le rapport met en exergue l'islamophobie sévissant sur le marché du travail français, la « laïcité qui semble de plus en plus appréhendée comme un rempart contre l’islam » ou encore la montée du Front national, « un parti islamophobe » qui se banalise dans le paysage politique français. Les conséquences des attentats du 13 novembre 2015 sur les musulmans ont « corroboré l’idée selon laquelle les musulmans eux-mêmes constituent un problème de sécurité publique ». A l'issue du rapport, SETA appelle l'ensemble des pays européens à mettre en oeuvre une législation efficace sur les crimes de haine qui prend en compte l'islamophobie, qui passe par la mise en place de registres officiels recensant les victimes.
Un éclairage américain lors du sommet
Yasser Louati, militant des libertés publiques qui fut, jusqu'à très récemment, porte-parole du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), fera écho de son analyse sur la question lors de son intervention au sommet de Sarajevo. Des représentants d'organisations antiracistes prendront aussi la parole comme l'association britannique Hope not Hate ou le Forum européen des femmes musulmanes. Un état des lieux de l'islamophobie dans la partie nord, sud puis orientale du continent européen ainsi que dans les Balkans est au programme du sommet.
Des universitaires et militants venus d'outre-Atlantique sont également attendus comme Hatem Bazian, fondateur d'un centre de recherches dédié à l’islamophobie à l’Université de Berkeley, en Californie, et l'avocat et journaliste Wajahat Ali. Les meilleures pratiques dans la lutte contre l’islamophobie au sein des pays européens seront évoquées dimanche 26 juin puis recensées ultérieurement dans un rapport qui aboutira dans un autre temps, selon les organisateurs du sommet, à la signature d'une déclaration commune Istanbul-Sarajevo contre l’islamophobie à l'adresse des dirigeants politiques européens.
Des universitaires et militants venus d'outre-Atlantique sont également attendus comme Hatem Bazian, fondateur d'un centre de recherches dédié à l’islamophobie à l’Université de Berkeley, en Californie, et l'avocat et journaliste Wajahat Ali. Les meilleures pratiques dans la lutte contre l’islamophobie au sein des pays européens seront évoquées dimanche 26 juin puis recensées ultérieurement dans un rapport qui aboutira dans un autre temps, selon les organisateurs du sommet, à la signature d'une déclaration commune Istanbul-Sarajevo contre l’islamophobie à l'adresse des dirigeants politiques européens.
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