"Venu en ami" pour une visite de deux jours, Nicolas Sarkozy a annoncé lundi la suppression de la consultation préalable au niveau des 15 pays de l'espace Schengen pour la délivrance de visas aux Algériens.
Avec cette mesure, attendue et prise par les Européens, le délai supplémentaire d'examen des dossiers est supprimé: la durée nécessaire pour le traitement et la délivrance des visas en sera donc réduite, passant de 15 jours à trois semaines actuellement à un à trois jours. Un consulat devrait également ouvrir à Oran ((500km à l'ouest d'Alger) avant fin 2007 et les passeports diplomatiques seront désormais exemptés de visas.
Selon les chiffres communiqués dans l'entourage du ministre, 250.000 Algériens ont déposé une demande de visa en 2005, dont 60% ont été accordés. En outre, 80% des demandes algériennes de visas Schengen passent par la France.
Des trois pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie), seule l'Algérie était frappée par cette mesure, procédure appliquée par les pays de l'espace Schengen aux Etats présentant une menace pour la sécurité de l'Europe, et remontant à 1995, pendant les années noires du terrorisme algérien. Alger réclamait la levée de cette exception, considérée comme discriminatoire, et qualifiée également de "vexatoire" par Sarkozy lui-même dans les colonnes de "Jeune Afrique".
La visite de Nicolas Sarkozy doit tenter de réchauffer des liens tendus entre Paris et Alger, tensions qui ont retardé l'adoption d'un traité d'amitié, prévu au départ pour fin 2005. La querelle était née de l'adoption par les députés français d'un article de loi évoquant le "rôle positif" de la colonisation. Si cette mention a depuis été supprimée, Alger ne cesse de réclamer que Paris formules des excuses officielles et reconnaisse les crimes commis pendant la colonisation (1830-1962).
Le ministre de l'Intérieur avait dans cet esprit entamé sa visite par un lieu hautement symbolique, le Monument des Martyrs, dédié aux victimes de la guerre d'Algérie, sur les hauteurs d'Alger: "C'est une façon d'exprimer mon amitié aux Algériens que de me recueillir devant un monument qui relate beaucoup de souffrances".
"Le système colonial est injuste. Des femmes et des hommes des deux côtés de la Méditerranée ont eu des souffrances", a-t-il répondu, interrogé sur cette repentance exigée. Avant de souligner que "la France se veut tournée vers l'avenir commun" et d'appeler au nécessaire "effort de compréhension réciproque".
Toutefois, dans la soirée, alors qu'il s'exprimait lors d'un cocktail donné à l'ambassade de France devant un parterre de ressortissants français, M. Sarkozy s'est montré réticent à l'idée d'excuses officielles réclamées par Alger. "On ne peut pas demander aux fils de s'excuser pour les fautes de leurs pères", a-t-il expliqué.
Dans la journée, le ministre s'est également rendu au cimetière chrétien Saint-Eugène, avant une étape à la basilique Notre-Dame d'Afrique, prélude à ses entretiens politiques. En fin d'après-midi Nicolas Sarkozy a rencontré son homologue algérien, le ministre de l'intérieur et des collectivités locales, Nourredine Yazid Zerhouni, puis le chef du gouvernement Yazid Zerhouni. Le futur candidat à la présidentielle 2007 en France devait être reçu mardi par le président Abdelaziz Bouteflika.
La presse algérienne, sceptique sur cette visite, mettait l'accent sur les visas, mais aussi sur l'aspect électoraliste d'un Sarkozy venu "peaufiner son image d'homme d'Etat", comme l'écrivait "El Watan", "en essayant de gagner des voix dans l'électorat français d'origine algérienne".
Avec cette mesure, attendue et prise par les Européens, le délai supplémentaire d'examen des dossiers est supprimé: la durée nécessaire pour le traitement et la délivrance des visas en sera donc réduite, passant de 15 jours à trois semaines actuellement à un à trois jours. Un consulat devrait également ouvrir à Oran ((500km à l'ouest d'Alger) avant fin 2007 et les passeports diplomatiques seront désormais exemptés de visas.
Selon les chiffres communiqués dans l'entourage du ministre, 250.000 Algériens ont déposé une demande de visa en 2005, dont 60% ont été accordés. En outre, 80% des demandes algériennes de visas Schengen passent par la France.
Des trois pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie), seule l'Algérie était frappée par cette mesure, procédure appliquée par les pays de l'espace Schengen aux Etats présentant une menace pour la sécurité de l'Europe, et remontant à 1995, pendant les années noires du terrorisme algérien. Alger réclamait la levée de cette exception, considérée comme discriminatoire, et qualifiée également de "vexatoire" par Sarkozy lui-même dans les colonnes de "Jeune Afrique".
La visite de Nicolas Sarkozy doit tenter de réchauffer des liens tendus entre Paris et Alger, tensions qui ont retardé l'adoption d'un traité d'amitié, prévu au départ pour fin 2005. La querelle était née de l'adoption par les députés français d'un article de loi évoquant le "rôle positif" de la colonisation. Si cette mention a depuis été supprimée, Alger ne cesse de réclamer que Paris formules des excuses officielles et reconnaisse les crimes commis pendant la colonisation (1830-1962).
Le ministre de l'Intérieur avait dans cet esprit entamé sa visite par un lieu hautement symbolique, le Monument des Martyrs, dédié aux victimes de la guerre d'Algérie, sur les hauteurs d'Alger: "C'est une façon d'exprimer mon amitié aux Algériens que de me recueillir devant un monument qui relate beaucoup de souffrances".
"Le système colonial est injuste. Des femmes et des hommes des deux côtés de la Méditerranée ont eu des souffrances", a-t-il répondu, interrogé sur cette repentance exigée. Avant de souligner que "la France se veut tournée vers l'avenir commun" et d'appeler au nécessaire "effort de compréhension réciproque".
Toutefois, dans la soirée, alors qu'il s'exprimait lors d'un cocktail donné à l'ambassade de France devant un parterre de ressortissants français, M. Sarkozy s'est montré réticent à l'idée d'excuses officielles réclamées par Alger. "On ne peut pas demander aux fils de s'excuser pour les fautes de leurs pères", a-t-il expliqué.
Dans la journée, le ministre s'est également rendu au cimetière chrétien Saint-Eugène, avant une étape à la basilique Notre-Dame d'Afrique, prélude à ses entretiens politiques. En fin d'après-midi Nicolas Sarkozy a rencontré son homologue algérien, le ministre de l'intérieur et des collectivités locales, Nourredine Yazid Zerhouni, puis le chef du gouvernement Yazid Zerhouni. Le futur candidat à la présidentielle 2007 en France devait être reçu mardi par le président Abdelaziz Bouteflika.
La presse algérienne, sceptique sur cette visite, mettait l'accent sur les visas, mais aussi sur l'aspect électoraliste d'un Sarkozy venu "peaufiner son image d'homme d'Etat", comme l'écrivait "El Watan", "en essayant de gagner des voix dans l'électorat français d'origine algérienne".