Jeudi 10 février 2011, le chef de l'Etat répondait aux questions de neuf Français lors de l'émission « Paroles de Français ».
C’est ce que 63 % des Français disent en substance lors du dernier sondage Ipsos/Le Point à Nicolas Sarkozy lorsqu’ils considèrent qu’il ne devrait pas se représenter aux prochaines élections présidentielles de 2012.
Incapable de répondre aux défis que le président s’est lui-même fixé lors de sa campagne de 2007, la déception des Français à l’égard de sa politique est inversement proportionnelle à l’espoir suscité alors.
Poussé dans ses retranchements, acculé par les scandales qui se succèdent et impliquant différents membres de son gouvernement, indifférent aux revendications de justice sociale de ses compatriotes, Sarkozy n’a rien trouvé de mieux lors de l’émission « Face aux Français » sur TF1 de s’en prendre aux musulmans et à leur foi. Alors qu’aucune question n’était précisément dirigée dans ce sens, il s’est saisi de celle qui concernait le multiculturalisme dont on se demande en quoi elle concerne un pays de tradition intégrationniste pour attaquer frontalement ses compatriotes de confession musulmane.
Monsieur Sarkozy est un multirécidiviste en la matière puisque l’on se souvient de ses propos insidieux lors de la campagne présidentielle où il fustigeait « les moutons dans la baignoire » ou lorsqu’il décida l’année dernière de la mise en place d’un débat sur l’identité nationale qui avait tourné à la vindicte contre les musulmans. Aujourd’hui, il demande que son parti, l’UMP, se saisisse du thème de l’islam à partir du mois d’avril prochain. Quand on voit le résultat des dernières tentatives et les dégâts énormes qu’elles ont provoqués, on ne peut qu’être inquiets des effets de cette vendetta politique dirigée contre les musulmans d’autant plus que ni Sarkozy ni son parti ne maitrisent ce sujet. Mais cela importe peu nous avait expliqué le conseiller de celui qui occupait alors le ministère de l’intérieur. L’essentiel est que les électeurs de la France profonde croient que l’on répond à leurs angoisses indépendamment du fait que les allégations produites soient totalement mensongères.
Il apparaît clairement que l’on ne s’embarrasse pas avec les principes ou la déontologie en Sarkostan. Cela est grave lorsqu’il s’agit de l’attitude d’un parti politique d’extrême droite qui surfe sur les peurs de gens ignorant la réalité mais cela devient dangereux dès lors que c’est la plus haute instance de la république censée être garante des institutions et des principes qui fondent notre République qui s’en fait l’écho. La faillite d’une politique ne doit pas mener au suicide collectif. Or c’est ce à quoi nous mènent lentement ces idées nauséabondes qui dominent les discours politiques de ces dernières années concernant les musulmans et leur compatibilité avec la République.
Alors que nous avions connu des partis politiques beaucoup plus en phase avec leurs idéaux républicains lorsque le Front national tenait des propos antisémites en manifestant instantanément ou presque leur réprobation des propos tenus alors par Jean-Marie Le Pen, on les entend moins lorsqu’ils s’agit des propos islamophobes tenus par sa fille laissant suggérer dans l’esprit des Français que s’ils ne parlent pas c’est qu’il s’agit de vérités. Cette lâcheté des partis politiques n’a d’égale que celle qui les caractérisait durant l’entre-deux guerre et qui a mené les juifs d’Europe aux camps mais qui n’a pour autant pas épargné ceux qui n’étaient pas juifs.
Ceux qui ont un problème avec la République sont ceux qui refusent le droit de l’autre à pratiquer librement sa foi en privée ou en public conformément à ce qui est établi par la Constitution et les conventions internationales. Le seul principe que l’on pourrait opposer à ce droit est le trouble à l’ordre public. Or, ce principe n’a jamais été invoqué dans la mesure où les musulmans sont respectueux de ce principe lorsqu’ils pratiquent leur culte. Les musulmans n’accepteront jamais que leurs droits soient remis en cause et ce quel qu’en soit le prix. Il n’appartient à personne, quel qu’en soit le statut, de dicter aux musulmans comment vivre leur foi. Ils ont su le faire durant des siècles en harmonie avec leur environnement, et toute injonction d’où qu’elle vienne est vouée à l’échec tant qu’elle ne respectera pas les principes fondamentaux de liberté de culte, de pensée et d’expression.
Mais les musulmans ne se font pas assez entendre. Absents des débats et des rendez-vous électoraux, ils en payent aujourd’hui la facture au comptant. Il faut absolument que les élections cantonales soient l’occasion pour eux de réitérer leur volonté d’être considérés comme des citoyens à part entière et pas des citoyens entièrement à part. C’est aussi l’occasion de lancer un avertissement à tous les candidats à l’élection présidentielle prochaine qui souhaitent faire du musulman le bouc émissaire des problèmes que traversent notre pays, le moment de leur dire qu’il faudra compter avec eux. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
Incapable de répondre aux défis que le président s’est lui-même fixé lors de sa campagne de 2007, la déception des Français à l’égard de sa politique est inversement proportionnelle à l’espoir suscité alors.
Poussé dans ses retranchements, acculé par les scandales qui se succèdent et impliquant différents membres de son gouvernement, indifférent aux revendications de justice sociale de ses compatriotes, Sarkozy n’a rien trouvé de mieux lors de l’émission « Face aux Français » sur TF1 de s’en prendre aux musulmans et à leur foi. Alors qu’aucune question n’était précisément dirigée dans ce sens, il s’est saisi de celle qui concernait le multiculturalisme dont on se demande en quoi elle concerne un pays de tradition intégrationniste pour attaquer frontalement ses compatriotes de confession musulmane.
Monsieur Sarkozy est un multirécidiviste en la matière puisque l’on se souvient de ses propos insidieux lors de la campagne présidentielle où il fustigeait « les moutons dans la baignoire » ou lorsqu’il décida l’année dernière de la mise en place d’un débat sur l’identité nationale qui avait tourné à la vindicte contre les musulmans. Aujourd’hui, il demande que son parti, l’UMP, se saisisse du thème de l’islam à partir du mois d’avril prochain. Quand on voit le résultat des dernières tentatives et les dégâts énormes qu’elles ont provoqués, on ne peut qu’être inquiets des effets de cette vendetta politique dirigée contre les musulmans d’autant plus que ni Sarkozy ni son parti ne maitrisent ce sujet. Mais cela importe peu nous avait expliqué le conseiller de celui qui occupait alors le ministère de l’intérieur. L’essentiel est que les électeurs de la France profonde croient que l’on répond à leurs angoisses indépendamment du fait que les allégations produites soient totalement mensongères.
Il apparaît clairement que l’on ne s’embarrasse pas avec les principes ou la déontologie en Sarkostan. Cela est grave lorsqu’il s’agit de l’attitude d’un parti politique d’extrême droite qui surfe sur les peurs de gens ignorant la réalité mais cela devient dangereux dès lors que c’est la plus haute instance de la république censée être garante des institutions et des principes qui fondent notre République qui s’en fait l’écho. La faillite d’une politique ne doit pas mener au suicide collectif. Or c’est ce à quoi nous mènent lentement ces idées nauséabondes qui dominent les discours politiques de ces dernières années concernant les musulmans et leur compatibilité avec la République.
Alors que nous avions connu des partis politiques beaucoup plus en phase avec leurs idéaux républicains lorsque le Front national tenait des propos antisémites en manifestant instantanément ou presque leur réprobation des propos tenus alors par Jean-Marie Le Pen, on les entend moins lorsqu’ils s’agit des propos islamophobes tenus par sa fille laissant suggérer dans l’esprit des Français que s’ils ne parlent pas c’est qu’il s’agit de vérités. Cette lâcheté des partis politiques n’a d’égale que celle qui les caractérisait durant l’entre-deux guerre et qui a mené les juifs d’Europe aux camps mais qui n’a pour autant pas épargné ceux qui n’étaient pas juifs.
Ceux qui ont un problème avec la République sont ceux qui refusent le droit de l’autre à pratiquer librement sa foi en privée ou en public conformément à ce qui est établi par la Constitution et les conventions internationales. Le seul principe que l’on pourrait opposer à ce droit est le trouble à l’ordre public. Or, ce principe n’a jamais été invoqué dans la mesure où les musulmans sont respectueux de ce principe lorsqu’ils pratiquent leur culte. Les musulmans n’accepteront jamais que leurs droits soient remis en cause et ce quel qu’en soit le prix. Il n’appartient à personne, quel qu’en soit le statut, de dicter aux musulmans comment vivre leur foi. Ils ont su le faire durant des siècles en harmonie avec leur environnement, et toute injonction d’où qu’elle vienne est vouée à l’échec tant qu’elle ne respectera pas les principes fondamentaux de liberté de culte, de pensée et d’expression.
Mais les musulmans ne se font pas assez entendre. Absents des débats et des rendez-vous électoraux, ils en payent aujourd’hui la facture au comptant. Il faut absolument que les élections cantonales soient l’occasion pour eux de réitérer leur volonté d’être considérés comme des citoyens à part entière et pas des citoyens entièrement à part. C’est aussi l’occasion de lancer un avertissement à tous les candidats à l’élection présidentielle prochaine qui souhaitent faire du musulman le bouc émissaire des problèmes que traversent notre pays, le moment de leur dire qu’il faudra compter avec eux. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
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