Un des supports d'enseignement du lieutenant colonel Matthew Dooley
« Faire la guerre totale à l’islam », c’est le message que faisait passer le lieutenant colonel Matthew Dooley à ses élèves dans ses cours facultatifs dispensés au Join Forces Staff College de Norfolk, en Virginie. Depuis 2010, il évoquait en détail la possibilité d’atomiser les villes saintes de La Mecque et de Médine, en prenant exemple sur « les précédents historiques de Dresde, Tokyo, Hiroshima et Nagasaki ».
Pour justifier ses propos haineux, le professeur expliquait qu’aucun musulman n’est modéré et que l’islam dans son intégralité est l'ennemi.
Pour justifier ses propos haineux, le professeur expliquait qu’aucun musulman n’est modéré et que l’islam dans son intégralité est l'ennemi.
Détruire La Mecque avec la bombe atomique
« Nous sommes désormais parvenu à la conviction qu’il n’y a pas d’islam modéré. Il est donc temps pour les Etats-Unis de rendre claires nos réelles intentions. Cette idéologie barbare ne sera plus tolérée. L’islam doit changer ou nous faciliterons son autodestruction », lançait Matthew Dooley à ses élèves en guise d’introduction à son module de huit semaines. Il affirmait également aux soldats que les musulmans sont dangereux car « violents » par nature.
Face à cette menace imaginaire, il définissait un plan en quatre phases avec pour but de transformer par la force la religion musulmane. Machiavélique, il prévoyait une « guerre totale » contre les 1,4 milliard de musulmans à travers le monde en détruisant La Mecque et Médine à la façon d’« Hiroshima » ou encore en organisant une « famine en Arabie Saoudite ».
Un cours d'histoire sur l’islam en deux parties était aussi assuré par David Falua, un ancien professeur d’Histoire à West Point. Mais Dolley ne s’en contentait pas. Trois intervenants connus pour leur haine de l’islam étaient tour à tour invités dans la salle de cours. Shireen Burki, qui avait déclaré pendant la campagne électorale de 2008 que Barack Obama était « le candidat rêvé de Ben Laden », disait aux élèves soldats que « l’islam est une religion impérialiste ».
Stephen Coughlin, relevé de ses fonctions de consultant à l’état-major interarmées pour avoir critiqué une proclamation d’amitié de George W. Bush avec la majorité des musulmans, intervenait dans les cours de Dooley. Pour lui, Al-Qaïda serait à l’origine des renversements de Hosni Moubarak et de Mouammar Kadhafi car les islamistes viseraient à conquérir le monde.
Un ancien employé du FBI, John Guandolo, était également partisan de cette théorie du complot et assurait qu’Obama était le dernier président à tomber sous l’influence des extrémistes islamiques. De nombreux documents étayaient leurs thèses islamophobes, comme le révèle le site Wired.
Face à cette menace imaginaire, il définissait un plan en quatre phases avec pour but de transformer par la force la religion musulmane. Machiavélique, il prévoyait une « guerre totale » contre les 1,4 milliard de musulmans à travers le monde en détruisant La Mecque et Médine à la façon d’« Hiroshima » ou encore en organisant une « famine en Arabie Saoudite ».
Un cours d'histoire sur l’islam en deux parties était aussi assuré par David Falua, un ancien professeur d’Histoire à West Point. Mais Dolley ne s’en contentait pas. Trois intervenants connus pour leur haine de l’islam étaient tour à tour invités dans la salle de cours. Shireen Burki, qui avait déclaré pendant la campagne électorale de 2008 que Barack Obama était « le candidat rêvé de Ben Laden », disait aux élèves soldats que « l’islam est une religion impérialiste ».
Stephen Coughlin, relevé de ses fonctions de consultant à l’état-major interarmées pour avoir critiqué une proclamation d’amitié de George W. Bush avec la majorité des musulmans, intervenait dans les cours de Dooley. Pour lui, Al-Qaïda serait à l’origine des renversements de Hosni Moubarak et de Mouammar Kadhafi car les islamistes viseraient à conquérir le monde.
Un ancien employé du FBI, John Guandolo, était également partisan de cette théorie du complot et assurait qu’Obama était le dernier président à tomber sous l’influence des extrémistes islamiques. De nombreux documents étayaient leurs thèses islamophobes, comme le révèle le site Wired.
Les musulmans en colère
A la suite de la révélation de ce scandale, les cours du lieutenant colonel Matthew Dooley ont été suspendus. Le plus haut gradé de l’armée américaine, le chef d’état-major interarmées Martin Dempsey a condamné, jeudi 8 mai, ces faits. « C’était absolument insupportable, contraire à nos valeurs et cela n’était pas défendable du point de vue académique », a-t-il déclaré au Pentagone.
Il a également demandé aux officiers du Pentagone de se débarrasser de tout le matériel d’enseignement marqué par ces attaques contre l’islam. Une enquête a été ouverte. Ses conclusions seront délivrées à la fin du mois de mai. Pour l’heure, Matthew Dooley n’a pas été suspendu. Du côté des associations musulmanes, on s’indigne. Le Council on American-Islamic Relations (CAIR) a réclamé sa démission.
« Il est impératif que ceux qui ont enseigné à nos futurs dirigeants militaires de faire la guerre à l’islam doivent être tenus pour responsables », a écrit Nihad Awad, le directeur exécutif national de CAIR dans une lettre adressée au secrétaire de la Défense Leon Panetta. « Ces révélations choquantes sont complètement hors de proportion avec les valeurs de longue date de l’une des institutions (le Pentagone) les plus respectées de notre nation », poursuit-il dans son courrier.
M. Awad a également appelé à une concertation entre les responsables du Pentagone et les responsables de la communauté musulmane aux Etats-Unis. Une concertation qui serait plus que nécessaire, car ce n’est pas la première fois que l’islamophobie est au cœur de la stratégie de grandes institutions américaines.
Il a également demandé aux officiers du Pentagone de se débarrasser de tout le matériel d’enseignement marqué par ces attaques contre l’islam. Une enquête a été ouverte. Ses conclusions seront délivrées à la fin du mois de mai. Pour l’heure, Matthew Dooley n’a pas été suspendu. Du côté des associations musulmanes, on s’indigne. Le Council on American-Islamic Relations (CAIR) a réclamé sa démission.
« Il est impératif que ceux qui ont enseigné à nos futurs dirigeants militaires de faire la guerre à l’islam doivent être tenus pour responsables », a écrit Nihad Awad, le directeur exécutif national de CAIR dans une lettre adressée au secrétaire de la Défense Leon Panetta. « Ces révélations choquantes sont complètement hors de proportion avec les valeurs de longue date de l’une des institutions (le Pentagone) les plus respectées de notre nation », poursuit-il dans son courrier.
M. Awad a également appelé à une concertation entre les responsables du Pentagone et les responsables de la communauté musulmane aux Etats-Unis. Une concertation qui serait plus que nécessaire, car ce n’est pas la première fois que l’islamophobie est au cœur de la stratégie de grandes institutions américaines.
La promotion de l'islamophobie par de grandes institutions
L’an dernier, le FBI était au cœur du scandale. Des agents de la célèbre agence apprenaient, lors de leurs formations sur l'islam, que plus un musulman est pratiquant, plus il est dangereux. Dernièrement, c’est le Département de la police de New York (NYPD) qui a été montré du doigt, accusé de ficher des centaines de citoyens tout simplement parce qu’ils étaient de confession musulmane mais également d'avoir diffusé plusieurs fois un film virulent prônant la haine contre les musulmans.
Depuis le 11-Septembre, la suspicion à l’égard des musulmans reste donc très forte du côté des organes de défense et de sécurité américaines. Heureusement, ce n’est pas le cas de la population. Un récent sondage de CAIR intitulé « The American Mosque 2011 » montre un recul du sentiment de discrimination des musulmans. Cependant, les crimes et les délits contre les musulmans ont augmenté de près de 50 % de 2009 à 2010 aux Etats-Unis, ce qui n'est pas pour rassurer cette communauté à l'heure où la campagne électorale américaine bat son plein.
Depuis le 11-Septembre, la suspicion à l’égard des musulmans reste donc très forte du côté des organes de défense et de sécurité américaines. Heureusement, ce n’est pas le cas de la population. Un récent sondage de CAIR intitulé « The American Mosque 2011 » montre un recul du sentiment de discrimination des musulmans. Cependant, les crimes et les délits contre les musulmans ont augmenté de près de 50 % de 2009 à 2010 aux Etats-Unis, ce qui n'est pas pour rassurer cette communauté à l'heure où la campagne électorale américaine bat son plein.
Lire aussi :
États-Unis : le nombre de musulmans a doublé en 10 ans
Etats-Unis : des étudiants musulmans sur écoute policière
Washington : les musulmans américains marchent contre l’islamophobie
New York : un film anti-musulman de la police fait polémique
Etats-Unis : les formations anti-islam au FBI indignent
Plus un musulman est pieux, plus il est dangereux pour le FBI
Etats-Unis : des musulmans traqués, le FBI poursuivi en justice
Aéroports : les musulmans, cible favorite du profilage racial
L’intégration réussie des Américains musulmans
États-Unis : le nombre de musulmans a doublé en 10 ans
Etats-Unis : des étudiants musulmans sur écoute policière
Washington : les musulmans américains marchent contre l’islamophobie
New York : un film anti-musulman de la police fait polémique
Etats-Unis : les formations anti-islam au FBI indignent
Plus un musulman est pieux, plus il est dangereux pour le FBI
Etats-Unis : des musulmans traqués, le FBI poursuivi en justice
Aéroports : les musulmans, cible favorite du profilage racial
L’intégration réussie des Américains musulmans