L’entreprise de recyclage Paprec a adopté une « charte de la laïcité » qui interdit le port de signes religieux aux employés de ce groupe privé français. Ce nouveau règlement, qui doit entrer en vigueur mardi 11 février, stipule que « le port de signes ou tenues par lesquels les collaborateurs manifestent ostensiblement une appartenance religieuse n'est pas autorisé ».
Les salariés doivent se conformer à un « devoir de neutralité » indique la charte, constituée de huit articles qui seront intégrés dans le règlement intérieur de l'entreprise. « J'applique le modèle qui prévaut dans la sphère publique et je l'applique à l'entreprise. J'applique le modèle de la République », commente le patron de Paprec, Jean-Luc Petithuguenin, qui ne cache pas qu’une telle initiative, inédite en France, est un acte « militant ». Les délégués du personnel et les salariés non représentés ont donné unanimement leur aval à cette charte, précise-t-il.
En adoptant une telle réglementation, il se met hors la loi car dans les entreprises privées, c’est la liberté religieuse qui prime. Des règles concernant l’hygiène et la sécurité ou encore l’interdiction du prosélytisme la restreignent simplement.
« On compte défendre notre point de vue, défendre qu'on l'a voté tous ensemble. Mais effectivement, on prend le risque que les tribunaux nous disent “vous avez tort”. Je suis prêt à endosser ce risque et j'espère pour mon pays que je ne serai pas condamné, qu'on verra une évolution et que le législateur fera peut-être bouger les lignes. », argue M. Petithuguenin, qui souhaite pousser d’autres entreprises privées à le suivre.
« Nous n'avons pas de salle de prière. Avec ce corps de doctrine, nous pourrons dire niet si des salariés en font la demande », explique au Monde le PDG, qui ne veut voir aucun signe de religiosité chez ses 4 000 salariés. On est loin des valeurs auxquelles se revendique l’entreprise qui, sur son site web, indique qu’elle respecte « les personnes dans la diversité de leurs opinions, de leurs cultures, de leurs religions, de leurs formations, de leurs origines et leurs âges ». Paprec, dont le siège est basé à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, est de plus présenté comme un modèle en terme de diversité avec les salariés de 52 nationalités qu’elle réunit.
« Il est bien connu que je suis un militant antiraciste, pas un militant d'extrême droite », se défend Jean-Luc Petithuguenin. Pourtant, après l’affaire Baby Loup, il veut faire comprendre au législateur qu’une nouvelle loi contre les signes religieux dans le monde du travail serait bienvenue, ce qu'une large majorité des musulmans, pour ne parler que d'eux, refusent au nom aussi des libertés de religion et de conscience, elles-mêmes constitutives de la laïcité. Les tentatives pour faire passer une telle proposition ont été jusque là rejetées, fort heureusement.
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Les salariés doivent se conformer à un « devoir de neutralité » indique la charte, constituée de huit articles qui seront intégrés dans le règlement intérieur de l'entreprise. « J'applique le modèle qui prévaut dans la sphère publique et je l'applique à l'entreprise. J'applique le modèle de la République », commente le patron de Paprec, Jean-Luc Petithuguenin, qui ne cache pas qu’une telle initiative, inédite en France, est un acte « militant ». Les délégués du personnel et les salariés non représentés ont donné unanimement leur aval à cette charte, précise-t-il.
En adoptant une telle réglementation, il se met hors la loi car dans les entreprises privées, c’est la liberté religieuse qui prime. Des règles concernant l’hygiène et la sécurité ou encore l’interdiction du prosélytisme la restreignent simplement.
« On compte défendre notre point de vue, défendre qu'on l'a voté tous ensemble. Mais effectivement, on prend le risque que les tribunaux nous disent “vous avez tort”. Je suis prêt à endosser ce risque et j'espère pour mon pays que je ne serai pas condamné, qu'on verra une évolution et que le législateur fera peut-être bouger les lignes. », argue M. Petithuguenin, qui souhaite pousser d’autres entreprises privées à le suivre.
« Nous n'avons pas de salle de prière. Avec ce corps de doctrine, nous pourrons dire niet si des salariés en font la demande », explique au Monde le PDG, qui ne veut voir aucun signe de religiosité chez ses 4 000 salariés. On est loin des valeurs auxquelles se revendique l’entreprise qui, sur son site web, indique qu’elle respecte « les personnes dans la diversité de leurs opinions, de leurs cultures, de leurs religions, de leurs formations, de leurs origines et leurs âges ». Paprec, dont le siège est basé à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, est de plus présenté comme un modèle en terme de diversité avec les salariés de 52 nationalités qu’elle réunit.
« Il est bien connu que je suis un militant antiraciste, pas un militant d'extrême droite », se défend Jean-Luc Petithuguenin. Pourtant, après l’affaire Baby Loup, il veut faire comprendre au législateur qu’une nouvelle loi contre les signes religieux dans le monde du travail serait bienvenue, ce qu'une large majorité des musulmans, pour ne parler que d'eux, refusent au nom aussi des libertés de religion et de conscience, elles-mêmes constitutives de la laïcité. Les tentatives pour faire passer une telle proposition ont été jusque là rejetées, fort heureusement.
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