Photographies Philippe Guionie, Prix Roger Pic 2008 pour son portfolio Le tirailleur et les trois fleuves. Ouvrage : Anciens combattants africains, Éd. Les Imaginayres (44 photographies + 1 CD audio).
Parmi ces hommes, des spahis, des goumiers, des tirailleurs… “Les troupes coloniales montrent un courage admirable. Tout le temps qu’ils participeront à l’épopée de la Première Armée, ils se battront pour la France comme s’ils se battaient pour leur mère patrie. Ils ne seront économes, ni de leur peine, ni de leur sang. La France n’oubliera jamais leur sacrifice”, a précisé Nicolas Sarkozy, lors de cette commémoration. De juin 1940 à mai 1945, 55 000 Algériens, Marocains, Tunisiens et combattants d’Afrique noire furent tués. Près de 25 000 d’entre eux servaient dans l’Armée d’Afrique, qui comptait 400 000 hommes, dont 173 000 Africains.
1941 : départ de tirailleurs pour la guerre.
Au-delà de cet hommage de 2009, quelle est aujourd’hui la reconnaissance de la République française pour ces anciens combattants d’Afrique ? Une pension mensuelle généralement de 160 euros, alors qu’un ancien soldat français touche en moyenne 600 euros par mois. Soit près de quatre fois moins… parfois davantage…
"Le sang versé pour la patrie d’alors vaudrait-il plus cher selon que l’on est aujourd’hui français, marocain ou sénégalais ? Cette situation inique s’accompagne d’un système tout aussi pervers qui conduit à des drames humains intolérables. Faute de pension militaire décente, des milliers de personnes âgées ont émigré au début des années 1990 pour bénéficier de minima sociaux auxquels ils pouvaient prétendre dans la mesure où la loi Pasqua leur donnait droit à une carte de séjour en tant qu’anciens combattants.
C’est pour pouvoir faire vivre leurs familles que paradoxalement ils les ont quittées et se sont retrouvés en France sans accueil adapté, isolés, clochardisés, et ignorés de tous. Ils mènent leur dernier combat pour que la République leur reconnaisse les mêmes droits que leurs compagnons d’armes français. “
Extrait d’une tribune signée Alain Rousset, Stéphane Hessel, Lilian Thuram, Naïma Charaï, Pascal Blanchard et Christelle Jouteau, publiée dans Libération le 5 mai 2009.
Dénonçant un “demi-siècle d’injustice”, le collectif d’associations Les Oubliés de la République a manifesté vendredi 8 mai à Paris pour réclamer une revalorisation des pensions des soldats des anciennes colonies françaises. Ces oubliés, qui s’étaient donné rendez-vous sur le parvis des droits de l’homme au Trocadéro, contestent une loi de 1959 instaurant un traitement différent entre anciens combattants français et ceux qui sont devenus étrangers lors de la décolonisation. “Mêmes guerres, mêmes batailles, mêmes droits” devrait être la norme de la République. Pour ceux de 1939-1945, et des autres conflits : Algérie, Indochine… Les mots de Nicolas Sarkozy doivent être inscrits dans la loi et les actes.
"Le sang versé pour la patrie d’alors vaudrait-il plus cher selon que l’on est aujourd’hui français, marocain ou sénégalais ? Cette situation inique s’accompagne d’un système tout aussi pervers qui conduit à des drames humains intolérables. Faute de pension militaire décente, des milliers de personnes âgées ont émigré au début des années 1990 pour bénéficier de minima sociaux auxquels ils pouvaient prétendre dans la mesure où la loi Pasqua leur donnait droit à une carte de séjour en tant qu’anciens combattants.
C’est pour pouvoir faire vivre leurs familles que paradoxalement ils les ont quittées et se sont retrouvés en France sans accueil adapté, isolés, clochardisés, et ignorés de tous. Ils mènent leur dernier combat pour que la République leur reconnaisse les mêmes droits que leurs compagnons d’armes français. “
Extrait d’une tribune signée Alain Rousset, Stéphane Hessel, Lilian Thuram, Naïma Charaï, Pascal Blanchard et Christelle Jouteau, publiée dans Libération le 5 mai 2009.
Dénonçant un “demi-siècle d’injustice”, le collectif d’associations Les Oubliés de la République a manifesté vendredi 8 mai à Paris pour réclamer une revalorisation des pensions des soldats des anciennes colonies françaises. Ces oubliés, qui s’étaient donné rendez-vous sur le parvis des droits de l’homme au Trocadéro, contestent une loi de 1959 instaurant un traitement différent entre anciens combattants français et ceux qui sont devenus étrangers lors de la décolonisation. “Mêmes guerres, mêmes batailles, mêmes droits” devrait être la norme de la République. Pour ceux de 1939-1945, et des autres conflits : Algérie, Indochine… Les mots de Nicolas Sarkozy doivent être inscrits dans la loi et les actes.
Vendredi 8 mai, sur le parvis des droits de l’homme au Trocadéro, à Paris. (photo AFP/ Joel Saget)
Parallèlement à la manifestation du Trocadéro, plus de 1 000 de personnes (selon les organisateurs) ont défilé également vendredi à Paris à l’appel du Mouvement des indigènes de la République (MIR), pour notamment réclamer la reconnaissance du massacre de Sétif le 8 mai 1945 et dénoncer les discriminations en France. Rappelons que la répression par les forces françaises des manifestations pro-indépendantistes à Sétif, à Guelma et à Kherrata, trois villes de l’est algérien, a fait des milliers de morts : 45 000 pour l’Algérie ; entre 1 500 et 20 000 pour la France.
Du boulevard Barbès à la place de Clichy, les manifestants étaient rassemblés derrière une banderole où était écrit : “ Si nous sommes ici, c’est que vous étiez là-bas. ” Créé en 2005, le MIR veut “ combattre les inégalités raciales qui cantonnent les Noirs, les Arabes et les musulmans à un statut analogue à celui des indigènes dans les anciennes colonies ”.
Auteur : Olivier Herviaux, herviaux@lemonde.fr
Source : Africamix
Du boulevard Barbès à la place de Clichy, les manifestants étaient rassemblés derrière une banderole où était écrit : “ Si nous sommes ici, c’est que vous étiez là-bas. ” Créé en 2005, le MIR veut “ combattre les inégalités raciales qui cantonnent les Noirs, les Arabes et les musulmans à un statut analogue à celui des indigènes dans les anciennes colonies ”.
Auteur : Olivier Herviaux, herviaux@lemonde.fr
Source : Africamix