L’université de Paris 8 a interdit, vendredi 17 février, le colloque sur l'apartheid israélien, qui devait se tenir les 27 et 28 février.
Poser le débat sur l’apartheid israélien et le boycott d’Israël en France est un tabou, y compris dans les universités, lieu même où l’esprit critique est censé être valorisé. Un tabou qu’a souhaité lever le Collectif Palestine de la faculté de Paris 8-Saint-Denis lors d’un colloque intitulé « Des nouvelles approches sociologiques, historiques et juridiques à l'appel au boycott international : Israël, un État d'apartheid ? » les 27 et 28 février.
L'ayant autorisé dans un premier temps, le président de l'université Paris 8 Pascal Binczak a finalement décidé d'annuler la manifestation vendredi 17 février. « Il apparaît cependant aujourd'hui que le respect de ces conditions ne peut pas être regardé comme suffisant pour garantir le maintien de l'ordre public dans les locaux, ainsi que l'indépendance intellectuelle et scientifique de l'établissement, où le pluralisme des approches scientifiques et de l'analyse critique et contradictoire doivent être regardés comme des obligations académiques intangibles », fait-il savoir dans un communiqué.
L'ayant autorisé dans un premier temps, le président de l'université Paris 8 Pascal Binczak a finalement décidé d'annuler la manifestation vendredi 17 février. « Il apparaît cependant aujourd'hui que le respect de ces conditions ne peut pas être regardé comme suffisant pour garantir le maintien de l'ordre public dans les locaux, ainsi que l'indépendance intellectuelle et scientifique de l'établissement, où le pluralisme des approches scientifiques et de l'analyse critique et contradictoire doivent être regardés comme des obligations académiques intangibles », fait-il savoir dans un communiqué.
L'affiche du colloque sans les logos de Paris 8
La neutralité du service public remise en cause selon Paris 8
« En effet, la présentation de ce "colloque" comme étant "universitaire", ainsi que la présence répétée de "Paris 8" sur les supports de communication relatifs à ce colloque peuvent être, en eux-mêmes, de nature à créer une confusion susceptible de porter atteinte à l'exigence d'indépendance de l'université de toute emprise politique ou idéologique. Les réactions suscitées par la tenue de cette manifestation, dès lors qu'elles mettent en cause l'université, démontre qu'une confusion s'est installée et qu'un risque réel pèse sur le respect du principe de neutralité du service public d'enseignement supérieur et de recherche », poursuit-il.
« Le thème de ce colloque, la nature des interventions envisagées, comme les intitulés des contributions, à caractère fortement polémique, ont été à l’origine de vives réactions laissant présager un risque sérieux de troubles à l’ordre public et de contre-manifestations qu’il appartient à l’université de prévenir », conclut le communiqué.
« Le thème de ce colloque, la nature des interventions envisagées, comme les intitulés des contributions, à caractère fortement polémique, ont été à l’origine de vives réactions laissant présager un risque sérieux de troubles à l’ordre public et de contre-manifestations qu’il appartient à l’université de prévenir », conclut le communiqué.
Le CRIF met la pression
Cette prise de position, qui a pris de court les organisateurs de la manifestation, n’est pas sans rapport avec l’avis tranché du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), qui s’est insurgé dans un récent communiqué contre un colloque « discriminatoire », organisé « dans le cadre d'une semaine de propagande : "Israël Apartheid Week" ».
Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) n’a pas non plus hésité à contacter la faculté pour demander l’interdiction de deux journées d’études qui « incite à la haine de l'Etat juif et pousse à l'acte antisémite », sous peine d’un dépôt de plainte. Une rhétorique qui exaspère les défenseurs des droits des Palestiniens, pour qui la critique de la politique israélienne ne constitue en rien de l’antisémitisme.
« De par sa nature, ce colloque pourrait être susceptible de provoquer des troubles manifestes à l'ordre public », ajoute le CRIF. Un argument infondé que reprend à son compte la présidence de la faculté pour justifier l’annulation de l’événement, à 10 jours de son commencement.
Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) n’a pas non plus hésité à contacter la faculté pour demander l’interdiction de deux journées d’études qui « incite à la haine de l'Etat juif et pousse à l'acte antisémite », sous peine d’un dépôt de plainte. Une rhétorique qui exaspère les défenseurs des droits des Palestiniens, pour qui la critique de la politique israélienne ne constitue en rien de l’antisémitisme.
« De par sa nature, ce colloque pourrait être susceptible de provoquer des troubles manifestes à l'ordre public », ajoute le CRIF. Un argument infondé que reprend à son compte la présidence de la faculté pour justifier l’annulation de l’événement, à 10 jours de son commencement.
Le Collectif Palestine Paris 8 riposte
Le colloque à Paris 8 est en passe de connaître le même destin que la conférence de l'Ecole normale supérieure (ENS), annulée pour les mêmes raisons par la direction de l'école sous la pression du CRIF en janvier 2011.
Consterné par la décision, le Collectif Palestine Paris 8 n’a pas manqué de réagir face à cette interdiction, que ses responsables qualifient comme « une atteinte à la liberté d’expression ». « Nous ne pouvons donc en aucune manière accepter cette remise en cause d’un accord, alors que la réunion respectait pleinement le cadre légal », précise leur communiqué.
Ils appellent d’ores et déjà la présidence de la faculté à « reconsidérer son point de vue » et sont bien décidés à « obtenir des explications sur la nature des "troubles à l’ordre public" invoqués », sous peine d’engager des poursuites. « Notre registre d’action est le droit, et nous engagerons les recours adaptés si la présidence de l’université maintenait ce retrait d’autorisation », conclut l’association. Affaire à suivre.
Consterné par la décision, le Collectif Palestine Paris 8 n’a pas manqué de réagir face à cette interdiction, que ses responsables qualifient comme « une atteinte à la liberté d’expression ». « Nous ne pouvons donc en aucune manière accepter cette remise en cause d’un accord, alors que la réunion respectait pleinement le cadre légal », précise leur communiqué.
Ils appellent d’ores et déjà la présidence de la faculté à « reconsidérer son point de vue » et sont bien décidés à « obtenir des explications sur la nature des "troubles à l’ordre public" invoqués », sous peine d’engager des poursuites. « Notre registre d’action est le droit, et nous engagerons les recours adaptés si la présidence de l’université maintenait ce retrait d’autorisation », conclut l’association. Affaire à suivre.
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