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Points de vue

Syrie, Palestine, République du Congo… Le silence est un crime

Rédigé par Tidiane N’Diaye | Samedi 2 Août 2014 à 06:00

           


La République démocratique du Congo, en proie à un conflit armé depuis plusieurs années, compte plus de 2,6 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays (chiffres 2013) et 450 000 réfugiés originaires de la RDC exilés dans des pays limitrophes (Burundi, Rwanda, Tanzanie, Ouganda).
La République démocratique du Congo, en proie à un conflit armé depuis plusieurs années, compte plus de 2,6 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays (chiffres 2013) et 450 000 réfugiés originaires de la RDC exilés dans des pays limitrophes (Burundi, Rwanda, Tanzanie, Ouganda).
Mon cri d’hier lorsqu’il s’agissait de la Syrie est tout aussi d’actualité, aujourd’hui, concernant la Palestine. Il n’y a pas de degrés dans l’horreur ni de monopole de la souffrance. Et le malheur des autres, sans distinction de couleur, d’ethnie, de sexe ou de religion, concerne toute la grande famille humaine.

Mais pourquoi, au moment où le monde entier se mobilise pour la Palestine, le conflit en République démocratique du Congo − l’un des plus longs et des plus meurtriers de notre temps, avec 6 millions de morts déjà − ne semble émouvoir personne ? Le viol et le massacre de ces femmes et la détresse de ces orphelins marqués à jamais seraient-ils des souffrances au rabais ?

Et pourtant, pour le même nombre de victimes juives enfants, femmes et hommes innocents (6 millions), que les cerveaux malades des nazis ont plongé dans la nuit et le brouillard (Nacht und Nebel), le cri « Plus jamais ça » n’a cessé, à juste titre, de retentir depuis 70 ans aux quatre coins du monde.

Je n’ai pas non plus observé de réactions, lorsque le régime arabe du Soudan, organisait un véritable génocide des populations noires du Darfour, avec les armes ou la famine, laissant ce pauvre enfant agonisant à la merci des vautours. Au demeurant, ce sont là quelques-uns des pires témoignages de la cruauté de l’homme et de la fragilité de sa condition.

Alors Syrie, Palestine, oui, mais ne restons pas indifférents au reste, parce qu’en pareilles circonstances le silence est un crime...

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Tidiane N’Diaye est anthropologue et écrivain. Parmi ses ouvrages parus : Le Génocide voilé (Gallimard, 2008) ; Par-delà les ténèbres blanches (Gallimard, 2010) ; Le Jaune et le Noir (Gallimard, 2013).





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