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Sur le vif

Syrie : des imams tunisiens en guerre contre le jihad du sexe

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 26 Septembre 2013 à 17:15

           


C’est une annonce étonnante qu’à fait le ministre de l’Intérieur tunisien Lotfi Ben Jeddou le 19 septembre. A la tribune de l’Assemblée nationale constituante, il a fait savoir que des Tunisiennes partent en Syrie pour assouvir les besoins sexuels des hommes qui combattent dans le camp des opposants au régime de Bachar Al-Assad.

« Elles ont des relations sexuelles avec 20, 30, 100 djihadistes », a-t-il déclaré. « Après ces rapports sexuels qu’elles ont au nom du jihad al-nikah (« la guerre sainte du sexe », ndlr), elles reviennent enceintes », a-t-il ajouté. Si le ministre n’a pas apporté plus de précisions sur leur nombre ni dans quelles conditions elles étaient prises en charge, la presse tunisienne parle de centaines de femmes concernées.

« Ces filles viennent pour la plupart des quartiers populaires de la périphérie des grandes villes où elles ont été recrutées par des associations pseudo-caritatives ou prétendument religieuses de la mouvance islamiste pour aller satisfaire les pulsions sexuelles des djihadistes en Syrie », a déclaré au site arabophone Assabahnews l'avocat Badis Koubakji, président de l'Association de Secours aux Tunisiens à l'Etranger.

Pour justifier cette pratique permettant « légalement » d’avoir des rapports sexuels, des dignitaires salafistes expliquent qu’il s’agit d’une forme de « guerre sainte ». Un avis que rejettent en bloc de nombreux imams tunisiens. Le syndicat national des cadres religieux envisage même de porter plainte contre le ministre des Affaires religieuses pour avoir laissé faire des prédicateurs émettre cette fatwa qui n'a aucun fondement religieux et qui légalise une forme de prostitution.

Des centaines de Tunisiens se seraient rendus en Syrie pour faire le jihad contre le régime de Bachar al-Assad. Pour faire face à ce phénomène, le ministère de l'Intérieur a récemment indiqué avoir renforcé les contrôles dans les aéroports pour empêcher les candidats au jihad –hommes et femmes - de se rendre en Syrie. Depuis sa prise de fonction en mars, « 6 000 de nos jeunes ont été empêchés d'aller là-bas », a-t-il commenté.

Dernièrement, la Belgique aussi s’inquiétait du départ de jeunes hommes partis faire le djihad en Syrie. Les conséquences de cette guerre civile, qui perdure depuis plus de deux ans, dépassent les frontières.

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