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Société

Tariq Ramadan : la municipalité de Rotterdam condamnée, clap de fin

Rédigé par | Jeudi 21 Mars 2013 à 00:00

           

Tariq Ramadan a obtenu gain de cause, mardi 19 mars, dans l’affaire qui l’opposait à la municipalité de Rotterdam (Pays-Bas), qui l’avait licencié brutalement en 2009. Après sa victoire en appel remportée en novembre 2012 contre l’Université de Rotterdam, ce nouvel épisode constitue la fin d’un long parcours judiciaire qui aura duré plus de trois ans pour l’intellectuel suisse.



Après sa victoire judiciaire contre l’Université de Rotterdam en novembre 2012, Tariq Ramadan a remporté son second procès en appel contre la municipalité de Rotterdam, aux Pays-Bas, mardi 19 mars.
Après sa victoire judiciaire contre l’Université de Rotterdam en novembre 2012, Tariq Ramadan a remporté son second procès en appel contre la municipalité de Rotterdam, aux Pays-Bas, mardi 19 mars.
Une victoire judiciaire en suit une autre pour Tariq Ramadan. Après l’Université Erasmus de Rotterdam en novembre 2012, c'est au tour de sa municipalité d'avoir été condamnée par la justice néerlandaise à l'issue d'un procès en appel intenté par l'intellectuel suisse, a-t-on appris mardi 19 mars au soir.

Le professeur d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford, également président du Centre de recherche pour la législation islamique et l'éthique (CILE) au Qatar, avait été licencié brutalement en août 2009 de son poste à la mairie après deux ans de collaboration en tant que conseiller en matière d’intégration. La ville, comme l'Université, lui avaient alors reproché ses interventions sur la chaîne iranienne Press TV, réputée proche du régime des ayatollahs.

Le bien-fondé de l’action intentée par l’intellectuel suisse quant à la façon dont son contrat le liant à la ville a été rompu a ainsi été reconnu par le tribunal de la Haye, qui annule de ce fait le précédent jugement du tribunal de Rotterdam. Les juges ont « considéré que la municipalité n’avait pas respecté les termes du contrat et de sa collaboration avec le Professeur Tariq Ramadan, et n’avait pas non plus respecté sa personne en mettant fin à son contrat de manière abrupte et rapide », nous fait-on savoir dans un communiqué.

Une atteinte à sa réputation réparée

Dans un message remerciement adressé à ses soutiens mercredi 20 mars, Tariq Ramadan estime que ses deux victoires judiciaires « mettent en évidence deux enseignements liés à l’atmosphère générale qui règne en Occident en relation avec l’islam. Le contexte de suspicion général a permis à certaines institutions (qu’elles soient publiques ou privées) de prendre des décisions contraires au respect du droit des musulmans quant à leur emploi et à leur liberté de conscience et d’expression. Mon affaire, en ce sens, est révélatrice de procédés qui portent atteinte à l’intégrité des personnes et de leur réputation ».

« La seconde leçon à tirer de cette affaire est qu’il ne faut en aucune façon accepter de tels traitements et que la justice, quand elle est saisie, nous permet de recouvrer nos droits et de rétablir les faits », poursuit-il, espérant que « celles et ceux qui font face à des traitements injustes ou à des discriminations caractérisées y trouveront un encouragement à défendre leurs droits ».

L’Université et la municipalité de Rotterdam ont été condamnés à verser une indemnité à Tariq Ramadan à hauteur de 29 000€, soit « un peu plus d’un quart de la somme qui avait été demandée et qui correspondait à l’indemnisation du contrat de travail sur les deux ans restants », à savoir 103 000 €. Une somme qui lui permettra de couvrir les frais d’avocat et de procédure qui restent à régler, précise le professeur.

« Cette victoire est donc avant tout une victoire sur le fond », conclut-il. Après plus trois ans de procédures, une nouvelle page de son histoire se tourne désormais pour lui.



Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur



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