Un procès marqué par une forte agitation s’est déroulé, jeudi 17 octobre, devant la cour d'appel de Paris. Dieudonné y comparaissait pour « diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale » pour des propos et une chanson dans deux vidéos diffusées sur internet.
Ses partisans avaient fait le déplacement en nombre. Exécutant des « quenelles », un geste proche d'un salut nazi vers le bas présenté comme destiné à se moquer du pouvoir, ils s’étaient rassemblés devant le palais de Justice de Paris. Un rassemblement qui fut cependant perturbé par des opposants de l'humoriste dont des membres de la Ligue de défense juive (LDJ), milice ultra-nationaliste pro-israélienne. Les policiers ont alors dû séparer les deux groupes qui voulaient en découdre.
Dans la salle d’audience pleine à craquer, Dieudonné a fait son show. « Vous êtes obsédés par certains problèmes, je vous laisse avec eux », a lancé Dieudonné aux parties civiles qui l'interpellaient sur la Shoah. « Moi je vous parle d'ananas, c'est un fruit qui me passionne », a-t-il aussi déclaré alors que dans l'une des vidéos incriminées, il transformait la chanson d'Annie Cordy « Chaud cacao » en « Shoah nanas ». « Merci d'être là pour la chanson française, pour la variété », a-t-il également ironisé devant ses supporteurs, dont certains brandissaient un ananas.
L'humoriste, qui affirme que sa chanson polémique est à l’origine celle de prisonniers, a été défendu dans ses arguments par un détenu de la prison de Poissy qui s'était constitué partie civile pour l'occasion ainsi que trois secrétaires de la conférence du barreau. « Ce n'est pas l'affaire Dreyfus ! », se sont insurgés les avocats de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), SOS Racisme, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et J'accuse!, parties civiles dans ce dossier, devant la « surenchère » de la défense.
« On ne peut pas rire de tout. M. M'Bala M'Bala a dépassé les limites admises de la liberté d'expression, y compris celles accordées à un humoriste », a déclaré l'avocate générale. A Dieudonné qui se revendiquait de Coluche et Desproges, elle a rétorqué : « Eux ne croyaient pas ce qu'ils disaient, ça se voyait. Vous, on a l'impression que vous n'êtes plus un comique mais un imprécateur. » Le ministère public a également rappelé que Dieudonné avait déjà été condamné six fois pour les mêmes motifs et devait toujours régler 36 000 euros au titre de ses précédentes condamnations.
Le parquet a requis une peine de 20 jours-amende à 600 euros, soit 12 000 euros ou jusqu'à 20 jours de prison. La même réquisition avait été faite en premier instance mais l’humoriste avait été condamné à une peine deux fois plus lourde : 20 000 euros d'amende.
Son avocat Jacques Verdier a déploré une « spirale de condamnations de principe » dont le seul but de faire passer son client pour « l'antisémite par excellence ». La cour d'appel rendra sa décision le 28 novembre.
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Dieudonné condamné pour incitation à la haine raciale !
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Dans la salle d’audience pleine à craquer, Dieudonné a fait son show. « Vous êtes obsédés par certains problèmes, je vous laisse avec eux », a lancé Dieudonné aux parties civiles qui l'interpellaient sur la Shoah. « Moi je vous parle d'ananas, c'est un fruit qui me passionne », a-t-il aussi déclaré alors que dans l'une des vidéos incriminées, il transformait la chanson d'Annie Cordy « Chaud cacao » en « Shoah nanas ». « Merci d'être là pour la chanson française, pour la variété », a-t-il également ironisé devant ses supporteurs, dont certains brandissaient un ananas.
L'humoriste, qui affirme que sa chanson polémique est à l’origine celle de prisonniers, a été défendu dans ses arguments par un détenu de la prison de Poissy qui s'était constitué partie civile pour l'occasion ainsi que trois secrétaires de la conférence du barreau. « Ce n'est pas l'affaire Dreyfus ! », se sont insurgés les avocats de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), SOS Racisme, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et J'accuse!, parties civiles dans ce dossier, devant la « surenchère » de la défense.
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