Le nouveau collège Alif de Toulouse vu de la cour extérieure.
Une première à Toulouse et sa région. Après des années d’attente, la quatrième commune de France se dote de son premier collège musulman privé. Alif, du nom de l’association porteuse du projet, va officiellement démarrer sa rentrée des classes après l’Aïd el-Fitr « avec une quarantaine d’élèves de la 6e à la 3e et une vingtaine de professeurs rémunérés grâce aux dons de la communauté musulmane », assure Abdelfattah Rahhaoui, le directeur de l’établissement.
Les locaux, qui appartiennent désormais à l’association, se situent dans le quartier populaire du Mirail, non loin de l’université Toulouse II - Le Mirail. Pour faire d’Alif un collège digne de ce nom, les élèves et les professeurs disposent « d’une salle informatique tout équipée, de quatre salles de cours, de plusieurs bureaux administratifs et pédagogiques et d'un grand gymnase de 150 m² », qui fait office « de salle de prière et occasionnellement de cours de récréation », décrit fièrement M. Rahhaoui.
L’autorisation d’ouverture de l’établissement n’a été obtenue que le 3 août dernier et, pourtant, les projets se bousculent dans la tête du directeur, âgé de 36 ans. « Il est prévu de faire des extensions dans le but d’ouvrir une école primaire l’an prochain et un lycée dans les années à venir » afin de faire de cet établissement un groupe scolaire à l’image d’Al-Kindi, en région lyonnaise.
Mais c’est au prix de gros efforts et d’une détermination sans faille qu’Alif est parvenu à ce résultat.
Les locaux, qui appartiennent désormais à l’association, se situent dans le quartier populaire du Mirail, non loin de l’université Toulouse II - Le Mirail. Pour faire d’Alif un collège digne de ce nom, les élèves et les professeurs disposent « d’une salle informatique tout équipée, de quatre salles de cours, de plusieurs bureaux administratifs et pédagogiques et d'un grand gymnase de 150 m² », qui fait office « de salle de prière et occasionnellement de cours de récréation », décrit fièrement M. Rahhaoui.
L’autorisation d’ouverture de l’établissement n’a été obtenue que le 3 août dernier et, pourtant, les projets se bousculent dans la tête du directeur, âgé de 36 ans. « Il est prévu de faire des extensions dans le but d’ouvrir une école primaire l’an prochain et un lycée dans les années à venir » afin de faire de cet établissement un groupe scolaire à l’image d’Al-Kindi, en région lyonnaise.
Mais c’est au prix de gros efforts et d’une détermination sans faille qu’Alif est parvenu à ce résultat.
Une école musulmane, une nécessité pour la communauté
Toulouse compte plusieurs milliers de musulmans. Dès la création de l’association en mars 2004, lors du vote de la loi contre le port du voile à l’école, nombreux sont ceux qui ont eu pour vocation d’ouvrir un établissement privé. « Le travail a commencé en 2003 bien avant que la loi ne soit votée. La création d'Alif, à ce moment précis, n’a pas été faite de façon volontairement liée à la promulgation de la loi, même si le problème de l’exclusion des filles voilées nous a encouragés à conduire ce projet », explique M. Rahhaoui.
Cependant, à cette époque, les locaux étaient « dans un état lugubre » et leurs mises aux normes exigeaient de « gros moyens financiers et matériels que l’association n’avait pas ». Cette dernière décide alors de faire de l’accompagnement et du soutien scolaire à destination des jeunes.
« En septembre 2004, on a fait une première rentrée avec 24 élèves inscrits majoritairement au CNED (cours par correspondance, ndlr) et tous inscrit en milieu familial », qui laisse aux familles le choix pour leurs enfants de suivre un cursus scolaire en dehors des établissements. « Les familles envoyaient simplement une déclaration à l’inspection d’académie puis pouvaient déléguer l’enseignement aux structures compétentes qu’elles souhaitaient, entre autres nous », poursuit-il.
Cependant, à cette époque, les locaux étaient « dans un état lugubre » et leurs mises aux normes exigeaient de « gros moyens financiers et matériels que l’association n’avait pas ». Cette dernière décide alors de faire de l’accompagnement et du soutien scolaire à destination des jeunes.
« En septembre 2004, on a fait une première rentrée avec 24 élèves inscrits majoritairement au CNED (cours par correspondance, ndlr) et tous inscrit en milieu familial », qui laisse aux familles le choix pour leurs enfants de suivre un cursus scolaire en dehors des établissements. « Les familles envoyaient simplement une déclaration à l’inspection d’académie puis pouvaient déléguer l’enseignement aux structures compétentes qu’elles souhaitaient, entre autres nous », poursuit-il.
Un bras de fer administratif avec le rectorat
Avril 2008. Rien ne va plus entre Alif et le rectorat de Toulouse, qui accuse l’association d’ouverture illégale d’un établissement privé sans s’être déclaré au préalable.
Vue intérieure du collège Alif (maquette).
Le recteur met en demeure l’association et dépose une plainte contre le gérant et M. Rahhaoui. Une bataille juridique est engagée. « Nous n’étions encore qu’une association qui faisait de l’accompagnement », se défend-il.
Fin avril 2009, malgré la plainte en cours, Alif se décide à déclarer l’ouverture du collège. « Le rectorat a tout fait pour gagner du temps. Après de nombreux refus, on nous a imposé d’ouvrir l’établissement en un mois, ce qui est difficilement faisable », lâche le directeur.
Le tribunal le condamne, en juin dernier, à 800 € d’amende mais n’ordonne pas la fermeture d’Alif. Selon M. Rahhaoui, « ce n’est que lorsque les médias se sont emparés de l’affaire que le rectorat a baissé les bras, en nous autorisant l’ouverture du collège. »
Fin avril 2009, malgré la plainte en cours, Alif se décide à déclarer l’ouverture du collège. « Le rectorat a tout fait pour gagner du temps. Après de nombreux refus, on nous a imposé d’ouvrir l’établissement en un mois, ce qui est difficilement faisable », lâche le directeur.
Le tribunal le condamne, en juin dernier, à 800 € d’amende mais n’ordonne pas la fermeture d’Alif. Selon M. Rahhaoui, « ce n’est que lorsque les médias se sont emparés de l’affaire que le rectorat a baissé les bras, en nous autorisant l’ouverture du collège. »
Alif et les autres, une autre voie pour l’enseignement
Les responsables associatifs sont maintenant soulagés. Comme pour les autres établissements privés, le programme de l’Éducation nationale sera scrupuleusement suivi et ses cours de religion seront optionnels, ce qui laissera la possibilité aux non-musulmans de s’inscrire – un l’a déjà fait.
Outre le cadre islamique, « les parents cherchent la sécurité. Les écoles poubelles ne manquent pas dans le coin. Par exemple, une jeune fille a été poignardée au collège voisin. Un des surveillants m’a récemment expliqué que certaines personnes vendent de la drogue. En ZEP, le niveau scolaire est très bas. En France, il existe l’école à deux vitesses : une pour les élites, l’autre pour la masse », fait savoir le directeur, qui se penche sur ces problématiques pour tenter d'exceller dans les enseignements.
L’avenir semble sourire à Alif, qui devra attendre cinq ans avant d’obtenir le contrat d’association avec l’État.
Pour preuve, les frais de scolarité s’élèvent aujourd’hui à 90 € par mois et par élève contre 150 € l’an dernier grâce aux dons réguliers qui ne font qu’augmenter.
Un succès qui invite les autres porteurs de projets à ne pas lâcher prise face aux tracas administratifs. « Il est juste nécessaire de se tenir au courant des difficultés surmontées par les établissements privés existants pour éviter de commettre les mêmes erreurs », conseille le directeur d'Alif, fort de son expérience.
Lire aussi : Rentrée 2009 : les écoles musulmanes font le plein
L’avenir semble sourire à Alif, qui devra attendre cinq ans avant d’obtenir le contrat d’association avec l’État.
Pour preuve, les frais de scolarité s’élèvent aujourd’hui à 90 € par mois et par élève contre 150 € l’an dernier grâce aux dons réguliers qui ne font qu’augmenter.
Un succès qui invite les autres porteurs de projets à ne pas lâcher prise face aux tracas administratifs. « Il est juste nécessaire de se tenir au courant des difficultés surmontées par les établissements privés existants pour éviter de commettre les mêmes erreurs », conseille le directeur d'Alif, fort de son expérience.
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