La quatrième session du Tribunal Russell sur la Palestine (TRP) se tient du lundi 6 au mercredi 8 octobre à New York pour analyser les responsabilités des Etats-Unis et les manquements de l'ONU..
Quel est le rôle des Etats-Unis dans le soutien aux violations des droits des Palestiniens par Israël ? Quel est celui des Nations Unies dans l’obstruction de leur droit à l’auto-détermination ? Le peuple palestinien est-il victime de « sociocide » ? C’est autour de ces questions que va se tenir la quatrième session du Tribunal Russell sur la Palestine (TRP), du lundi 6 au mercredi 8 octobre à New York.
Les conclusions des sessions de Barcelone en mars 2010, de Londres en novembre 2010 et du Cap en novembre 2011 ont été accablantes à l’encontre d’Israël, dont le régime reste toujours impuni. La nouvelle édition à New York ne reluira pas davantage l’image de l’Etat hébreu, jugé coupable du crime d’apartheid en Afrique du Sud, ni celui des Etats-Unis, mis cette fois au banc des accusés comme le furent l’Union européenne et les multinationales en 2010.
L’ONU n’est pas en reste puisque ses responsabilités dans la négation des droits des Palestiniens à l’autodétermination seront également étudiées. Seront analysés ses manquements, mais « la responsabilité ne sera pas imputée directement à l’ONU mais aux Etats qui en pervertissent le fonctionnement », indique Brahim Senouci, membre fondateur du comité d’organisation du TRP.
Les conclusions des sessions de Barcelone en mars 2010, de Londres en novembre 2010 et du Cap en novembre 2011 ont été accablantes à l’encontre d’Israël, dont le régime reste toujours impuni. La nouvelle édition à New York ne reluira pas davantage l’image de l’Etat hébreu, jugé coupable du crime d’apartheid en Afrique du Sud, ni celui des Etats-Unis, mis cette fois au banc des accusés comme le furent l’Union européenne et les multinationales en 2010.
L’ONU n’est pas en reste puisque ses responsabilités dans la négation des droits des Palestiniens à l’autodétermination seront également étudiées. Seront analysés ses manquements, mais « la responsabilité ne sera pas imputée directement à l’ONU mais aux Etats qui en pervertissent le fonctionnement », indique Brahim Senouci, membre fondateur du comité d’organisation du TRP.
Les Palestiniens, victimes d'une sociocide ?
« Les enjeux sont dans le droit fil des sessions précédentes », déclare M. Senouci. Plusieurs personnalités de haut rang, reconnues pour leur crédibilité, parrainent le TRP et sont prêtes à intervenir, non loin du siège des Nations Unies. Outre les habitués parmi lesquels Stéphane Hessel, président du jury, et Mairead Maguire, Prix Nobel de la Paix en 1976, on comptera parmi les juges Roger Waters, fondateur des Pink Floyds, Angela Davis, militante américaine du mouvement des droits civiques, ou encore Dennis Banks, fondateur du mouvement amérindien aux Etats-Unis.
« A partir du constat tiré des conclusions précédentes du Tribunal, une évidence s’impose : le refus de la paix par Israël. Une question vient tout naturellement à l’esprit : Israël aurait-il une alternative à la paix par la négociation ? Espère-t-il se "débarrasser" du problème palestinien sans céder les territoires acquis par la force ? », s'interroge-t-il.
Le Tribunal étudiera ainsi la pertinence d’introduire en droit international une notion de sociocide et sur la possibilité de le définir en droit international.
« D’ores et déjà, des éléments militent en faveur de l’hypothèse selon laquelle Israël est en train de vider la revendication d’un Etat Palestinien de sa substance en pratiquant une politique délibérée et méthodique de destruction de la société palestinienne. C’est la thèse du sociocide, telle que proposée par le sociologue palestinien Saleh Abdeljawad, à la suite de l’Israélien Baruch Kimmerling qui parlait de politicide et avant le Français Alain Joxe qui parle, lui, notamment après le massacre de Gaza, de démocide », nous explique M. Senouci.
Si le jury retient la thèse, « il proposera que cette notion connaisse la même évolution que celle d’apartheid, c’est-à-dire qu’elle soit définie comme crime contre l’humanité dans un texte onusien. »
« A partir du constat tiré des conclusions précédentes du Tribunal, une évidence s’impose : le refus de la paix par Israël. Une question vient tout naturellement à l’esprit : Israël aurait-il une alternative à la paix par la négociation ? Espère-t-il se "débarrasser" du problème palestinien sans céder les territoires acquis par la force ? », s'interroge-t-il.
Le Tribunal étudiera ainsi la pertinence d’introduire en droit international une notion de sociocide et sur la possibilité de le définir en droit international.
« D’ores et déjà, des éléments militent en faveur de l’hypothèse selon laquelle Israël est en train de vider la revendication d’un Etat Palestinien de sa substance en pratiquant une politique délibérée et méthodique de destruction de la société palestinienne. C’est la thèse du sociocide, telle que proposée par le sociologue palestinien Saleh Abdeljawad, à la suite de l’Israélien Baruch Kimmerling qui parlait de politicide et avant le Français Alain Joxe qui parle, lui, notamment après le massacre de Gaza, de démocide », nous explique M. Senouci.
Si le jury retient la thèse, « il proposera que cette notion connaisse la même évolution que celle d’apartheid, c’est-à-dire qu’elle soit définie comme crime contre l’humanité dans un texte onusien. »
Qualifier la politique israélienne au centre des débats
Une ultime session est prévue en février 2013 dans une capitale européenne, non encore définie à ce jour. Toutefois, elle revêt une haute importance puisque le jury du TRP y délivrera sa sentence définitive. Bien que le Tribunal n’ait aucun caractère exécutoire, « il prend l’opinion à témoin et lui demande de se saisir de ses conclusions pour faire pression sur ses gouvernants. Il travaillera à les populariser par tous les moyens », conclut-il.
Les membres du comité d'organisation du TRP attendent désormais une suite juridique à leurs conclusions passées et à venir. « Ce qu’on attend, c’est un renforcement du catalogue des violations dont sont coupables différents acteurs institutionnels, Europe, Etats-Unis, sociétés multinationales. On en attend aussi une avancée importante qui consiste à qualifier la politique israélienne à l’égard du peuple de Palestine. Le degré de qualification de cette politique donnera une idée de sa gravité et, par contrecoup, de la gravité de la conduite des leaders politiques et économiques du monde occidental » afin de « donner un électrochoc à l’opinion internationale en lui indiquant les enjeux véritables de ce qui se trame en Palestine, et qui peuvent déboucher sur la disparition d’un peuple » selon M. Senouci. Un peuple qui attend depuis des décennies que justice lui soit rendue, condition sine qua non pour imaginer une paix durable dans la région.
Les membres du comité d'organisation du TRP attendent désormais une suite juridique à leurs conclusions passées et à venir. « Ce qu’on attend, c’est un renforcement du catalogue des violations dont sont coupables différents acteurs institutionnels, Europe, Etats-Unis, sociétés multinationales. On en attend aussi une avancée importante qui consiste à qualifier la politique israélienne à l’égard du peuple de Palestine. Le degré de qualification de cette politique donnera une idée de sa gravité et, par contrecoup, de la gravité de la conduite des leaders politiques et économiques du monde occidental » afin de « donner un électrochoc à l’opinion internationale en lui indiquant les enjeux véritables de ce qui se trame en Palestine, et qui peuvent déboucher sur la disparition d’un peuple » selon M. Senouci. Un peuple qui attend depuis des décennies que justice lui soit rendue, condition sine qua non pour imaginer une paix durable dans la région.
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