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Sur le vif

Tunisie : Brahmi enterré, Ennahdha accusé, un suspect recherché

Rédigé par La Rédaction | Dimanche 28 Juillet 2013 à 05:41

           


Plusieurs milliers de Tunisiens ont fait le déplacement à Tunis, samedi 27 juillet, pour accompagner le cercueil de Mohamed Brahmi. Le député de l’opposition originaire de Sidi Bouzid a été assassiné par balles, jeudi 25 juillet, devant son domicile dans la capitale. Le défunt a été enterré dans le cimetière tunisois de Djellaz aux côtés de Chokri Belaïd, une figure de l’opposition également assassinée en février dernier. Ce meurtre avait été source d’une crise politique majeure dans le pays.

L’histoire se répète. Le cortège en l’honneur de Mohamed Brahmi a vite pris des allures de manifestations contre le gouvernement, et plus particulièrement contre le mouvement Ennahdha accusé d’être responsable de la situation.

De nombreuses personnalités politiques, dont Hamma Hamami, porte-parole du Front populaire (gauche), réclament la chute du gouvernement et la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC). Une cinquantaine de députés de gauche ont annoncé leur retrait pour dénoncer les assassinats politiques et réclamer la mise en place d'un gouvernement de salut national. Une manifestation a été organisée devant l’ANC mais la police a dispersé la foule à coups de gaz lacrymogène.

Les tensions sont vives. Une bombe dissimulée dans une voiture de police a explosé samedi devant un commissariat de La Goulette, dans la banlieue de Tunis. Fort heureusement, aucune victime n’a été déplorée. En revanche, un manifestant a été tué la veille à Gafsa, dans le centre-ouest du pays.

Ennahdha, critiqué de toute part, est plus faible que jamais. « C’est un meurtre contre l’Etat tunisien et la démocratie. On cherche à travers ça à mettre la Tunisie dans l’instabilité et pousser les Tunisiens à s’accuser les uns et les autres », a déclaré son leader, Rached Ghannouchi.

Entre-temps, les autorités s’activent pour retrouver Boubaker Hakim, un Franco-Tunisien de 30 ans décrit comme un salafiste radical qui fut un candidat au jihad en Irak. Il avait alors été condamné en France en 2008 à une peine de sept ans de prison ferme, assortie d’une période de sûreté des deux tiers. L’homme est le suspect numéro un d’avoir tué Mohamed Brahmi mais aussi Chokri Belaïd puisque la même arme a servi pour tuer les deux hommes. Le groupe salafiste Ansar Asharria a démenti via un communiqué toute implication dans ces meurtres.

Le meurtre de Mohamed Brahmi, perpétré lors de la fête nationale célébrant l’instauration de la République en 1957, vient fragiliser de fait la transition démocratique qui enregistrait, selon le président de l'Assemblée nationale, Mustapha Ben Jaâfar, de nouvelles avancées en vue de finaliser le projet de Constitution et l'organisation des nouvelles élections en Tunisie.

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