Le comédien Michel Boujenah à On n'est pas couché le 17 juin 2017.
Michel Boujenah fait face à une vive polémique déclenchée à l’annonce de la programmation de son spectacle « Ma Vie rêvée » lors de la 53e édition du Festival international de Carthage, en Tunisie, mercredi 19 juillet. Plusieurs organisations ont appelé à l’annulation et au boycott du spectacle du comédien franco-tunisien. Parmi elles, on retrouve le parti politique Al Joumhouri, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), principal syndicat du pays, et le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), qui s'opposent tous à la normalisation des relations avec Israël.
« Nous ne voulons pas de sionistes, quelque soit leur nationalité, sur nos scènes et dans nos festivals », ont déclaré ces trois organisations dans une lettre ouverte adressée au ministère de la Culture et à la direction du Festival de Carthage le 26 juin. Elles ont appelé à l'annulation du spectacle de Michel Boujenah sur la base de ses déclarations publiques favorables à Israël, et ce malgré ses exactions commises à l'encontre des Palestiniens depuis près de 70 ans.
« Nous ne voulons pas de sionistes, quelque soit leur nationalité, sur nos scènes et dans nos festivals », ont déclaré ces trois organisations dans une lettre ouverte adressée au ministère de la Culture et à la direction du Festival de Carthage le 26 juin. Elles ont appelé à l'annulation du spectacle de Michel Boujenah sur la base de ses déclarations publiques favorables à Israël, et ce malgré ses exactions commises à l'encontre des Palestiniens depuis près de 70 ans.
« Le spectacle à Carthage se fera »
Dans une interview accordée à Nice Matin, le comédien a affirmé que son spectacle est maintenu : « Le spectacle à Carthage se fera. Mais ce n'est pas mon métier de parler de tout ça. Moi, je suis un artiste, je ne suis qu'un clown, pas un homme politique ni un économiste ». « Mon amour pour la Tunisie est indéfectible et ceux qui me connaissent savent que je ne milite que pour la paix, depuis toujours », a-t-il ajouté.
Michel Boujenah peut compter sur le soutien de Mokhtar Rassaa, directeur du Festival de Carthage. Le 24 juin, dans une interview accordée à Radio Mosaïque FM, il défendait le comédien en précisant qu’il n’était « ni un grand sioniste, ni un leader du sionisme ! C'est un juif, il a un attachement à Israël, comme nous, musulmans, avons un attachement à La Mecque ».
Michel Boujenah peut compter sur le soutien de Mokhtar Rassaa, directeur du Festival de Carthage. Le 24 juin, dans une interview accordée à Radio Mosaïque FM, il défendait le comédien en précisant qu’il n’était « ni un grand sioniste, ni un leader du sionisme ! C'est un juif, il a un attachement à Israël, comme nous, musulmans, avons un attachement à La Mecque ».
« Etre juif et être sioniste, ce sont bien évidemment deux choses distinctes »
Une comparaison qui ne convainc pas les partisans de l'annulation du spectacle. Accusés d’être des « partisans de Daesh », des « islamistes » ou même des « antisémites », les organisations ont rappelé, le 4 juillet une tribune, que « être juif et être sioniste, ce sont bien évidemment deux choses distinctes. Il y a une grande différence entre une foi et une idéologie politique ».
Quant à ceux qui disent que « Michel Boujenah est Tunisien avant tout », elles répondent : « Est-ce que le fait qu’il soit un concitoyen rend ses positions pro-sionistes plus politiquement correctes ? (...) Qu’ils le veuillent ou pas, l’appel au boycott est un type d’actions politiques tout à fait légitime et qui a précédemment montré son efficacité dans les luttes anti-ségrégationnistes. » Les signataires de la tribune interpellent en outre le ministère de la Culture, estimant que les déclarations pro-sionistes du comédien « sont en porte-à-faux avec la Constitution tunisienne qui affirme dès son préambule l’engagement anticolonial de la Tunisie, notamment son soutien à la cause palestinienne ».
Le gouvernement a affirmé dès le 5 juillet le « soutien inconditionnel » de la Tunisie à la cause palestinienne mais a indiqué qu’il n'intervient plus - comme ce fut le cas sous l'ère Ben Ali - dans le choix de la programmation du Festival de Carthage et qu’il n’en a donc pas la responsabilité. Selon des médias tunisiens, tous les billets pour le spectacle de Michel Boujenah ont été vendus.
Lire aussi :
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Quant à ceux qui disent que « Michel Boujenah est Tunisien avant tout », elles répondent : « Est-ce que le fait qu’il soit un concitoyen rend ses positions pro-sionistes plus politiquement correctes ? (...) Qu’ils le veuillent ou pas, l’appel au boycott est un type d’actions politiques tout à fait légitime et qui a précédemment montré son efficacité dans les luttes anti-ségrégationnistes. » Les signataires de la tribune interpellent en outre le ministère de la Culture, estimant que les déclarations pro-sionistes du comédien « sont en porte-à-faux avec la Constitution tunisienne qui affirme dès son préambule l’engagement anticolonial de la Tunisie, notamment son soutien à la cause palestinienne ».
Le gouvernement a affirmé dès le 5 juillet le « soutien inconditionnel » de la Tunisie à la cause palestinienne mais a indiqué qu’il n'intervient plus - comme ce fut le cas sous l'ère Ben Ali - dans le choix de la programmation du Festival de Carthage et qu’il n’en a donc pas la responsabilité. Selon des médias tunisiens, tous les billets pour le spectacle de Michel Boujenah ont été vendus.
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