Les élections de l'Assemblée constituante ont débuté jeudi 20 octobre à l'étranger et se terminent en Tunisie dimanche 23 octobre.
Le 23 octobre est marqué au rouge bien vif dans l’agenda des Tunisiens. L’enjeu est de taille. Il s’agit des premières élections libres qui vont inaugurer un nouveau processus démocratique depuis la chute du régime dictatorial de Ben Ali. Le signe d’une liberté d’expression retrouvée après 23 ans d’un règne sans partage du RCD.
Les Tunisiens de l’étranger votent en avant première
Alors que les Tunisiens devront attendre dimanche 23 octobre pour voter, les résidents de l’étranger sont appelés à se rendre dans les bureaux de vote pour glisser leurs bulletins dans les urnes jeudi 20, vendredi 21 et samedi 22 octobre afin que les résultats puissent être transmis à Tunis le jour du scrutin.
Les Tunisiens de France, la plus importante diaspora au monde évaluée à 600 000 personnes, sont particulièrement mobilisés. Les jeunes, qui n’ont souvent connu que Ben Ali, ne font pas exception et si la plupart ne se sont pas forcément inscrits sur les listes dans les délais impartis (l’inscription ne conditionnant pas le vote), beaucoup sont prêts à se déplacer pour se rendre dans l’isoloir.
« Les Tunisiens ont été privés du droit de vote pendant plus de cinq décennies! Et ce n'est pas au moment où ils ont la chance de le faire qu’ils vont renoncer à ce droit », nous indique Ayman, 30 ans. « Nous vivons un moment historique et tout les Tunisiens se doivent de participer à la construction de notre pays », ajoute Nadia, 25 ans.
Les Tunisiens de l’étranger votent en avant première
Alors que les Tunisiens devront attendre dimanche 23 octobre pour voter, les résidents de l’étranger sont appelés à se rendre dans les bureaux de vote pour glisser leurs bulletins dans les urnes jeudi 20, vendredi 21 et samedi 22 octobre afin que les résultats puissent être transmis à Tunis le jour du scrutin.
Les Tunisiens de France, la plus importante diaspora au monde évaluée à 600 000 personnes, sont particulièrement mobilisés. Les jeunes, qui n’ont souvent connu que Ben Ali, ne font pas exception et si la plupart ne se sont pas forcément inscrits sur les listes dans les délais impartis (l’inscription ne conditionnant pas le vote), beaucoup sont prêts à se déplacer pour se rendre dans l’isoloir.
« Les Tunisiens ont été privés du droit de vote pendant plus de cinq décennies! Et ce n'est pas au moment où ils ont la chance de le faire qu’ils vont renoncer à ce droit », nous indique Ayman, 30 ans. « Nous vivons un moment historique et tout les Tunisiens se doivent de participer à la construction de notre pays », ajoute Nadia, 25 ans.
Ennahdha, une favorite sous surveillance
Dans le bureau de vote d’Aubervilliers, où 9 000 Tunisiens sont appelés à choisir entre 48 listes, la queue se fait déjà longue dès le premier jour. « C’est une occasion unique de faire entendre notre voix, faire la queue ne me fait pas peur », nous indique Mohsen, 54 ans. Un réel plongeon « dans l’inconnu », nous dira un peu plus tard un autre.
Comme beaucoup de ses compatriotes, « au début, (…) je me suis intéressé de près à tout ce qui se passe sur la scène politique tunisienne. Mais en observant l'évolution de la situation politique, comment les partis ont poussé comme des champignons et comment, en l'espace de quelques mois, on s'est retrouvé convoité par plus d'une centaine de partis politiques alors qu'avant, on en avait qu'un seul, je me suis retrouvé ainsi largué et dépassé par les événements », précise Ayman.
A l’issue des élections de l’Assemblée constituante, chargée d’élaborer une nouvelle constitution, 217 députés dont 18 Tunisiens de l’étranger* seront élus. Les candidatures sont nombreuses – une centaine de listes se présentent en Tunisie, 48 en France – et les places valent chères. Archi-favori, Ennahdha devrait rafler plus de 30 % des votes selon plusieurs sondages. Les responsables, dont Rached Ghannouchi, ont d’ores et déjà mis en garde contre une manipulation des résultats, menaçant même « de faire descendre ses troupes dans la rue en cas de fraude. » Le ton est donné.
Le mouvement, qui jouit d’une forte notoriété, sera assuré du vote d’Ayman. « Je choisirai le parti qui me ressemble le plus dans mes idées, celui qui ne remettra jamais en question notre identité arabo-musulmane qu'ont avait acquise depuis des siècles et surtout qui fera évoluer la Tunisie loin de la corruption », nous confie-t-il.
Comme beaucoup de ses compatriotes, « au début, (…) je me suis intéressé de près à tout ce qui se passe sur la scène politique tunisienne. Mais en observant l'évolution de la situation politique, comment les partis ont poussé comme des champignons et comment, en l'espace de quelques mois, on s'est retrouvé convoité par plus d'une centaine de partis politiques alors qu'avant, on en avait qu'un seul, je me suis retrouvé ainsi largué et dépassé par les événements », précise Ayman.
A l’issue des élections de l’Assemblée constituante, chargée d’élaborer une nouvelle constitution, 217 députés dont 18 Tunisiens de l’étranger* seront élus. Les candidatures sont nombreuses – une centaine de listes se présentent en Tunisie, 48 en France – et les places valent chères. Archi-favori, Ennahdha devrait rafler plus de 30 % des votes selon plusieurs sondages. Les responsables, dont Rached Ghannouchi, ont d’ores et déjà mis en garde contre une manipulation des résultats, menaçant même « de faire descendre ses troupes dans la rue en cas de fraude. » Le ton est donné.
Le mouvement, qui jouit d’une forte notoriété, sera assuré du vote d’Ayman. « Je choisirai le parti qui me ressemble le plus dans mes idées, celui qui ne remettra jamais en question notre identité arabo-musulmane qu'ont avait acquise depuis des siècles et surtout qui fera évoluer la Tunisie loin de la corruption », nous confie-t-il.
Donner une chance à la pluralité
Sofiane, 31 ans, se dit lui « pour un regain d’islam dans mon pays tout en laissant libre à chacun de ne pas y adhérer mais avec des limites assurant le respect de la religion » et serait prêt à voter pour Ennahdha comme pour des partis gauchistes.
Mais d’autres, comme Nadia, ne se laissent pas facilement tenter par Ennahdha et restent encore indécis. « Sincèrement je ne suis pas encore fixée, je pensais aux partis religieux mais je suis en train de découvrir d'autres partis dans lesquels je me retrouve », témoigne-t-elle.
Quant à Héla, 29 ans, elle préfère clairement donner sa voix au Parti démocrate progressiste (PDP) en qui elle se retrouve. « J'ai cherché un mouvement qui réussi à défendre les valeurs arabo-musulmanes sans pour autant que ce soit un parti religieux car je suis pour la séparation de l’État et de la religion. Le PDP existe depuis 1983, sa longue existence et son histoire m'ont aidé à choisir », nous confie la jeune femme. Une manière selon elle de donner « une chance à la pluralité de s'exprimer. »
Mais d’autres, comme Nadia, ne se laissent pas facilement tenter par Ennahdha et restent encore indécis. « Sincèrement je ne suis pas encore fixée, je pensais aux partis religieux mais je suis en train de découvrir d'autres partis dans lesquels je me retrouve », témoigne-t-elle.
Quant à Héla, 29 ans, elle préfère clairement donner sa voix au Parti démocrate progressiste (PDP) en qui elle se retrouve. « J'ai cherché un mouvement qui réussi à défendre les valeurs arabo-musulmanes sans pour autant que ce soit un parti religieux car je suis pour la séparation de l’État et de la religion. Le PDP existe depuis 1983, sa longue existence et son histoire m'ont aidé à choisir », nous confie la jeune femme. Une manière selon elle de donner « une chance à la pluralité de s'exprimer. »
Des élections qui suscitent des espoirs immenses
Pour redonner confiance aux électeurs, l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a spécialement été créée pour l’occasion. Les candidats aux élections doivent également présenter patte blanche pour avoir une chance d’être élu : ils doivent s’engager n'avoir jamais assumé de responsabilités au sein du RCD ou encore n’avoir jamais appelé le président déchu à se représenter pour l'élection présidentielle de 2014.
« J'attends beaucoup de ces élections car l'assemblée que nous allons élire va se charger de rédiger une nouvelle constitution. La constitution étant le fondement même de toute République, j'espère que ses textes seront respectés, que les lois seront (…) plus équitables et justes », indique Nadia.
« Je préfère ne pas m'enflammer. Ce ne sont que des élections pour élire les membres d'un conseil constitutionnel et non un président ou un gouvernement. Ce n'est qu'une étape préalable, importante certes, qui amènera insha Allah la Tunisie vers une meilleure destinée. En tout cas, si les Tunisiens réalisent cette étape avec succès, je ne m'inquiéterai pas pour la suite », déclare Ayman.
Le déroulé et le résultat des élections en diront long sur l’état de la scène politique tunisienne et la maturité des Tunisiens quant à l’instauration d’une démocratie respectueuse de son identité, de sa diversité et de ses acquis sociaux et économiques.
« J'attends beaucoup de ces élections car l'assemblée que nous allons élire va se charger de rédiger une nouvelle constitution. La constitution étant le fondement même de toute République, j'espère que ses textes seront respectés, que les lois seront (…) plus équitables et justes », indique Nadia.
« Je préfère ne pas m'enflammer. Ce ne sont que des élections pour élire les membres d'un conseil constitutionnel et non un président ou un gouvernement. Ce n'est qu'une étape préalable, importante certes, qui amènera insha Allah la Tunisie vers une meilleure destinée. En tout cas, si les Tunisiens réalisent cette étape avec succès, je ne m'inquiéterai pas pour la suite », déclare Ayman.
Le déroulé et le résultat des élections en diront long sur l’état de la scène politique tunisienne et la maturité des Tunisiens quant à l’instauration d’une démocratie respectueuse de son identité, de sa diversité et de ses acquis sociaux et économiques.
* Sur les 18 députés de l'étranger, dix places sont accordées à la France, trois à l'Italie, deux au Canada, deux pour les pays arabes et une à l'Allemagne.
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