Hammam Saheb-Ettabaa. © Mahdi Chaker
L’association L’Mdina Wel Rabtine (Actions citoyennes en Médina) est née peu de temps après la chute du régime de Zine el-Abidine Ben Ali. L’octroi de la liberté d’association était une aubaine pour mener à bien de nouveaux projets pour construire la nouvelle Tunisie.
L’actrice Sondos Belhassen, présidente du collectif, raconte la genèse : « Pour nous, c’était important de pratiquer notre citoyenneté. Au travers de nos activités avec l’association, nous avons commencé à nous sentir citoyens. » L’Medina Wel Rabtine se lance alors dans le projet colossal de donner un second souffle de vie aux hammams de la Médina de Tunis. Les recherches permettent de recenser 50 hammams historiques. En avril 2014, seuls 26 étaient encore en activité, 17 avaient disparu et 7 autres avaient fermé.
Afin de sensibiliser à la cause de la sauvegarde de ces monuments du patrimoine, dont certains sont nés à l’époque hafside (1200-1500), l’association a mis en place le projet « Regards posés, hammams de la Médina de Tunis ». L’idée ? Inviter des photographes à immortaliser les hammams grâce à leur regard artistique.
A la suite d’un appel à candidatures, 60 dossiers ont été reçus par L’Médina Wel Rabtine, 19 ont été retenus. Une résidence de six mois a été mise en place pour un panel regroupant pêle-mêle photographes professionnels, photographes amateurs, Tunisiens et étrangers. Chacun s’est vu attribuer un hammam à flasher avec la seule restriction de ne pas reproduire de « clichés orientalistes ».
L’actrice Sondos Belhassen, présidente du collectif, raconte la genèse : « Pour nous, c’était important de pratiquer notre citoyenneté. Au travers de nos activités avec l’association, nous avons commencé à nous sentir citoyens. » L’Medina Wel Rabtine se lance alors dans le projet colossal de donner un second souffle de vie aux hammams de la Médina de Tunis. Les recherches permettent de recenser 50 hammams historiques. En avril 2014, seuls 26 étaient encore en activité, 17 avaient disparu et 7 autres avaient fermé.
Afin de sensibiliser à la cause de la sauvegarde de ces monuments du patrimoine, dont certains sont nés à l’époque hafside (1200-1500), l’association a mis en place le projet « Regards posés, hammams de la Médina de Tunis ». L’idée ? Inviter des photographes à immortaliser les hammams grâce à leur regard artistique.
A la suite d’un appel à candidatures, 60 dossiers ont été reçus par L’Médina Wel Rabtine, 19 ont été retenus. Une résidence de six mois a été mise en place pour un panel regroupant pêle-mêle photographes professionnels, photographes amateurs, Tunisiens et étrangers. Chacun s’est vu attribuer un hammam à flasher avec la seule restriction de ne pas reproduire de « clichés orientalistes ».
Se fondre dans l’ambiance
Nes Cheikh-Ali est une jeune Tunisienne, architecte et photographe amateure. Elle s’est dite séduite par le projet : « Prendre des photos dans un hammam surtout du côté des femmes, c’est rare. » Face à des clientes très méfiantes, elle décide dans un premier temps de ranger l’appareil et de se fondre dans l’ambiance.
« Les premiers jours, je ne voyais que le hammam et ses rituels puis, petit à petit, on voit autre chose, des détails. Les mains qui gonflent et changent de texture, les différentes foutas… Puis je me suis intéressée aux seaux car ils contenaient des choses intimes et c’est drôle de les voir exhibés ainsi. Quand j’étais petite, j’allais avec ma grand-mère, un savon et une brosse et c’est tout. Maintenant, les filles apportent des masques de cheveux, des masques de peau », témoigne Nes Cheikh-Ali.
« Les premiers jours, je ne voyais que le hammam et ses rituels puis, petit à petit, on voit autre chose, des détails. Les mains qui gonflent et changent de texture, les différentes foutas… Puis je me suis intéressée aux seaux car ils contenaient des choses intimes et c’est drôle de les voir exhibés ainsi. Quand j’étais petite, j’allais avec ma grand-mère, un savon et une brosse et c’est tout. Maintenant, les filles apportent des masques de cheveux, des masques de peau », témoigne Nes Cheikh-Ali.
La première banque d’images des hammams de Tunis
Max Jacot, quant à lui, est un photographe professionnel suisse. Grâce au bouche-à-oreille, il a eu vent de l’appel à projets. Il s’était auparavant engagé dans le quartier des Grottes, à Genève, où, à travers un ouvrage de photos, il a raconté la lutte du Collectif 500 contre un projet d’extension de gare qui allait défigurer l’environnement.
Le photographe suisse Max Jacot.
Max Jacot a choisi de s’aventurer dans le hammam Eddhab, le dernier chauffé au bois. « Il y avait là un personnage extraordinaire : avec sa petite charrette, il se promenait dans Tunis pour ramasser le vieux bois qui y traîne puis le rapporte au hammam. Il est là de 5 heures du matin à 20 heures, à gérer le feu et le fonctionnement des lieux. »
Aujourd’hui, l’établissement a été transformé et chauffe désormais au gaz comme tous les autres bains publics. Dans les années 1990, beaucoup de hammams ont abandonné le chauffage traditionnel au bois pour utiliser du gaz. Malheureusement, le coût des hydrocarbures est si élevé qu’ils ont perdu en rentabilité, si bien que nombre d’entre eux sont menacés.
Avec une pointe de tristesse, Sondos Belhassen concède que les hammams pourraient venir à disparaitre mais préfère positiver : « Nous avons créé la première banque d’images des hammams de Tunis avec près de 400 photos. Si nous ne les sauvons pas, nous les aurons au moins historicisés. »
Aujourd’hui, l’établissement a été transformé et chauffe désormais au gaz comme tous les autres bains publics. Dans les années 1990, beaucoup de hammams ont abandonné le chauffage traditionnel au bois pour utiliser du gaz. Malheureusement, le coût des hydrocarbures est si élevé qu’ils ont perdu en rentabilité, si bien que nombre d’entre eux sont menacés.
Avec une pointe de tristesse, Sondos Belhassen concède que les hammams pourraient venir à disparaitre mais préfère positiver : « Nous avons créé la première banque d’images des hammams de Tunis avec près de 400 photos. Si nous ne les sauvons pas, nous les aurons au moins historicisés. »
Hammam Eddhab. © Max Jacot
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